vendredi 25 juin 2010

Chapitre 13, versets 18 à 21

Paraboles sur le royaume de Dieu

Sans lien apparent, Luc fait suivre l’altercation que Jésus a eu avec les chefs juifs de la synagogue où Il se trouvait par deux paraboles sur l’état présent du Royaume de Dieu. La même vérité ressort des deux comparaisons utilisées ici par Jésus. Cette vérité est que, dans son état actuel, le Royaume de Dieu n’est pas fait d’une réalité homogène. Il est toujours quelque part fait d’un mélange entre, pourrait-on dire de manière générale, le bien et le mal, des éléments qui viennent de Dieu et des corps étrangers. Bien que ressemblantes, les deux paraboles se distinguent cependant par le trait particulier, qu’à travers chacune, le Seigneur veut mettre en relief au sujet du devenir de ce Royaume

1. La parabole de la graine de moutarde

La première parabole de Jésus met l’accent sur la croissance, le développement extérieur que va connaître le Royaume de Dieu. De graine minuscule au départ, le royaume de Dieu va s’étendre sur le monde entier, tels les anciens empires dont les prophètes parlaient en utilisant la même image : Ezéchiel 17,23 ; 31,6 ; Dan 4,9.18. Si l’on peut se réjouir de l’annonce prophétique de Jésus quant au développement mondial futur du Royaume de Dieu, cette vérité a un revers. Profitant de la grandeur de l’arbre issu de la graine, de nombreux oiseaux du ciel, alias des puissances étrangères, débarqueront d’on ne sait où, pour venir tranquillement y nicher et y prospérer. La vision prophétique de Jésus ne fut, hélas, que trop juste. Commencé dans la faiblesse et l’humilité, le christianisme va connaître un développement tel que, des siècles plus tard, ce ne sera plus l’arbre porteur qui sera visible, mais les intrus qui s’y seront logés : puissances humaines, croisades… Ce n’est pas pour rien qu’il a été dit que le pire ennemi du christianisme sera la chrétienté !

2. La parabole du levain

Si la première parabole mettait l’accent sur le développement du Royaume, la seconde porte sur ce qui s’y passe à l’intérieur. Là, le même constat, car l’un ne va pas sans l’autre, est fait. De la saine doctrine posée au départ (la farine), il n’y aura, dit Jésus, rien qui ne soit épargné par la pénétration insidieuse du levain : cf 1 Cor 5,6 à 8, introduit par la main perverse d’une femme (peut-être la prostituée de l’Apocalypse : Apoc 17,1 à 3). Tout, de la Personne du Christ, à la question du baptême, de la conception de l’Eglise, du sacerdoce, des prêtres, de l’au-delà, sera, un élément après l’autre, contaminé par la controverse, la caricature, la distorsion. Il n’est donc pas étonnant que, en Son temps, Jésus trouve déjà, au plus haut sommet de la hiérarchie religieuse du judaïsme des chefs, dont les attitudes et la pensée soient totalement étrangères à l’esprit de la loi qu’ils devaient incarner et enseigner. Le même avenir, annonce Jésus, attend le Royaume de Dieu qu’Il est venu inaugurer.

Que Dieu donne, à tous ceux qui ont reçu de Lui la charge d’être les modèles du troupeau et les enseignants de sa Parole, de se garder pur de tout mal !

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