vendredi 22 octobre 2010

Chapitre 22, versets 63 à 71

Interrogatoire de Jésus devant le sanhédrin

Ayant donné au Père son oui pour boire la coupe de souffrance liée à l’expiation du péché et l’œuvre de salut du monde, Jésus n’offrit, à partir du moment où Il fut fait prisonnier, ni résistance, ni contestation aux mauvais traitements qui Lui furent infligés. Passif comme l’agneau qu’on mène à la boucherie : Esaïe 53,7, bien que Fils de Dieu, Jésus laisse Ses gardiens déchaînés Le tondre de Sa dignité. Ni respect pour Sa personne, ni reconnaissance à la présomption d’innocence à laquelle a droit tout justifiable ne Lui sont reconnus. Avant même Son procès, qui doit établir la cause de Sa condamnation, Jésus est traité comme un usurpateur. Les brutes qui s’occupent de Lui à cette heure ne font que démontrer ce que Dieu ne cesse de dire de l’homme naturel livré à lui-même, sans crainte d’une réprobation : un être capable des pires abjections et violences gratuites, contaminé dans toutes les parties de son être par le mal : Rom 3,10 à 18.

Avec le procès, nous entrons dans ce qui constitue le cœur du délit reproché à Jésus : Sa prétention à se présenter comme le Christ promis dans les Ecritures, le Fils du Dieu vivant ! Sommé de se justifier à ce sujet, Jésus ne répondra ni par l’affirmative, ni par la négative. Bien que ne niant rien, Il laissera Ses juges prononcer eux-mêmes le verdict qui Le concerne. L’ambiguïté des réponses de Jésus n’a ici rien de troublant. Sa vie entière et toutes les œuvres qu’Il a pratiqué depuis Son entrée dans le ministère après le baptême de Jean, témoignent avec force de ce qu’Il est. Si Ses juges n’ont pas trouvé jusque là d’évidences suffisantes pour reconnaître qui Il est, sans pour autant en trouver pour le nier, rien ne peut désormais y faire. Jésus sera donc condamné pour avoir osé prétendre qu'Il est le Fils de Dieu, ce qu’Il était réellement ! Il sera condamné sans qu’aucune preuve ne pourra être apportée du caractère usurpatoire de cette affirmation, le doute subsistant donc jusqu’au bout dans la tête de Ses juges.

Outre le caractère unique et arbitraire du jugement rendu ici, la façon dont Jésus se comporte est un exemple pour nous. Il nous montre que lorsque la mauvaise foi siège sur le trône de la justice, il n’est ni nécessaire, ni utile d’étayer sa défense. Il nous suffit, comme Jésus l’a dit, de dire ce qui sera de nous devant Dieu. Plus que des arguments, c’est notre assurance et notre espérance qui plaident le mieux en notre faveur : cf Actes 4,13. Rappelons-nous en en toutes circonstances : c’est dans la vérité seule que se trouve la puissance de Dieu !

jeudi 21 octobre 2010

Chapitre 22, versets 54 à 62

Reniement de Pierre

Jésus arrêté par les gardes, les disciples, conformément à la prophétie qui en avait été faite, des siècles auparavant : Zach 13,7 ; Mat 26,31, se dispersèrent. Pierre, cependant, ne put se résoudre à abandonner Jésus là. Ne pouvant Le suivre de près, comme il l’avait fait jusqu’alors, il se mit à Le suivre de loin, à distance, pour voir sans doute comment les choses allaient tourner et ce qui allait advenir de Lui.

Dans la démarche qu’il suivit, nul doute que Pierre eut voulu rester caché. Il se fit donc le plus discret possible, essayant de se confondre à la foule des curieux et des personnes qui se trouvaient là sans se faire remarquer. Il ne le put longtemps. Pierre ne pouvait effacer le passé, rayer de sa vie les trois années de proximité publique qu’il avait vécu avec Jésus. En se liant à Lui de la manière qu’il l’avait fait, Pierre s’était identifié aux yeux de tous à Jésus. Son nom, son visage, toute sa personne n’étaient connus à l’extérieur qu’en lien avec Jésus. Comme il lui sera dit à trois reprises, quoi qu’il s’en défende, il est l’un d’entre les disciples de Jésus.

Etre disciple de Jésus implique inévitablement que nous laissions après nous, autour de nous, partout où nous passons, des traces ineffaçables de notre identification avec Lui. Il arrivera peut-être des moments dans notre vie où, comme Pierre, nous aimerions rester cachés, être assis là incognito au milieu d’une foule de moqueurs ou d’ennemis de Jésus, sans qu’elle sache qui nous sommes. Nous ne le pouvons pas longtemps. Tôt ou tard vient le moment de vérité où, contraint, nous devrons nous positionner face à Jésus. Qu’allons nous dire ?

Comme Jésus le lui avait prédit, Pierre ne trouva pas la force suffisante en lui-même de Lui rester fidèle. Par trois fois, avant que le coq ne chante, il nia Le connaître et L’avoir suivi. Allant plus loin que Luc, Matthieu le fait même prendre Dieu à témoin contre lui et jurer de ne pas être lié en quoi que ce soit à cet homme : Mat 26,71. Sous la pression des hommes, et, derrière, de Satan : Luc 22,31, le reniement de Pierre à l’égard de Jésus ne fut pas prononcé du bout des lèvres. Il fut, au contraire, vif, total, l’expression d’une position tranchée et qui n’autorisait aucun appel.

Nous ne savons chez qui, lorsque les regards de Jésus et de Pierre se croisèrent, la douleur fut la plus grande. Ce qui est certain, cependant, est que la tristesse de Jésus ne fut pas la même que celle de Pierre. Jésus n’était pas déçu. Il savait d’avance dans quel scénario Pierre allait entrer. La tristesse de Jésus était pour Pierre, non pour Lui. Celle de Pierre était de se rendre compte qui il était, à quel point il avait pu se tromper sur lui-même.

Ne jetons pas la pierre à Pierre. Aucun de nous, sans la force du Saint-Esprit, n’est capable de mieux. Combien de fois, même nés de nouveau, n’avons nous pas fait preuve de lâcheté, eu honte de nous afficher comme disciples de Christ ! Comme Pierre, alors que nous aurions dû parler, nous nous sommes tus ! Seule la grâce et l’intercession de Christ fera que les pleurs amers de Pierre aboutiront à sa restauration. Aucune défaite, aucune trahison, si elle est suivie de repentance, ne nous disqualifie à jamais ! Que Dieu nous donne aujourd’hui de trouver en Lui les forces qui nous manquent en nous-mêmes pour Le suivre !

mardi 19 octobre 2010

Chapitre 22, versets 47 à 53

Arrestation de Jésus

Jésus ayant donné au Père Son plein accord pour boire jusqu’à la lie la coupe de Sa colère contre le péché, point n’est désormais utile d’attendre plus longtemps. L’Amen de Jésus à peine prononcé, une troupe de soldats armés, conduite par Judas, fait irruption dans le lieu où Il se trouve avec Ses disciples. L’arrestation de Jésus va donner lieu, entre Lui et les personnes présentes, a trois types de confrontation significatives :

1ère confrontation : Jésus et Judas

Jésus relève l’hypocrisie, plus, la perfidie dont il fait preuve dans le moyen qu’il a choisi pour indiquer à la troupe quel est Celui qu’elle doit arrêter. Nul doute que, si Judas signe par son geste la condamnation de Jésus, Jésus, par Sa remarque, fait la même chose pour Son ancien ami qui le trahit. La parole dite ici par Jésus ne quittera plus Judas qui, effaré par la prise de conscience soudaine de l’horreur de son geste, dévoré par le ver rongeur du remords irréparable, ne trouvera par la suite pas d’autre alternative que le suicide pour y échapper. Malheureusement pour lui, en vain !

Judas est la démonstration même du fait que Satan n’a pas d’amis. Ses complices ne sont que des outils temporaires qu’il utilise pour des fins précises, avant de les laisser livrés à eux-mêmes et leur propre condamnation. Ce n’est pas Jésus qui se trouve ici, par la perfidie de Judas, dans une impasse. C’est Judas ! En le livrant, il ne fait, pour son propre malheur, qu’accomplir ce qui est écrit : Psaume 41,10, ce qui était déterminé d’avance pour que le Christ, Jésus, soit le Sauveur du monde : Actes 2,23.

2ème confrontation : Jésus et les disciples

Pressentant ce qui allait se produire, les disciples restés fidèles réagirent. Pas question pour eux de laisser faire sans opposer un minimum de résistance. Sans attendre les instructions de Jésus sur ce qu’il convenait de faire, l’un d’eux, que Jean identifie à Pierre : Jean 18,10, se saisit de l’épée pour trancher l’oreille d’un des serviteurs du grand-prêtre. Il ne reçut en retour que la désapprobation du Maître qui, réparant sa faute et donnant une fois de plus la preuve de qui Il était, guérit à l’instant même l’oreille blessée de la victime de l’emportement de Pierre.

Le geste de Jésus à cet instant même est significatif. Il est évident que, s’il avait été retenu par ceux qui, par la suite, se réclamaient de Lui, toute l’histoire du monde en aurait été changé. Jamais, en aucune circonstance, pour aucun prétexte, il n’est justifiable qu’une seule goutte de sang ne soit versée pour la défense de la cause de Christ. Quiconque croit, en prenant l’épée, défendre de manière légitime les intérêts du Christ, se fourvoie totalement. Parce que le Christ, dans Sa nature est différent de tous et supérieur à tous, les armes avec lesquelles Ses serviteurs combattent pour Lui ne doivent en rien être la réplique de celles qu’utilisent Ses ennemis. Utiliser les mêmes armes qu’eux, c’est encourir, au même titre qu’eux, Sa réprobation. « Lorsqu’on lutte contre un mauvais adversaire avec les mêmes armes, les mêmes moyens que lui, on s’identifie forcément à lui. La juste cause est inévitablement corrompue par de mauvais moyens : Jacques Ellul »

3ème confrontation : Jésus et les chefs religieux

Jésus relève à leur encontre l’hypocrisie de leur comportement et, à cette heure, le caractère ténébreux de leur façon d’agir. Tous les jours, en effet, Jésus était, s’ils l’avaient voulu, à leur merci. Jamais, en aucune occasion, Il n’a cherché à fuir ou à se cacher d’eux pour agir, comme ils le font envers Lui, contre eux par derrière ou en douce. Une dernière fois, s’ils veulent bien l’entendre, le fait que Jésus était, de manière permanente, dans la lumière est une preuve incontestable que c’est en Dieu et par Dieu seul qu’Il vit : Jean 3,20-21. A contrario, l’attitude des chefs, venus de nuit et en catimini arrêter Jésus, témoigne d’une chose : ce qui les inspire n’est pas le Dieu de lumière, mais la puissance des ténèbres !

Tous les faits et les paroles relevés ici par Luc lors de l’arrestation de Jésus témoignent d’une seule réalité : les seuls coupables dans cette affaire sont ceux qui sont autour de Lui : Judas, par sa traîtrise et sa perfidie, les disciples, par leur mauvaise réaction, les chefs par leur lâcheté. Un seul est juste : c’est Lui. toute la suite de l’histoire jusqu’à la résurrection ne va faire que confirmer cette réalité !



lundi 18 octobre 2010

Chapitre 22, versets 39 à 46

Prière de Jésus au mont des Oliviers

C’est dans le lieu où Il avait coutume de se rendre pour être à l’écart, sur le mont des Oliviers, que Jésus sentit le besoin, avant d’affronter l’épreuve qui était devant Lui, de se retirer avec Ses disciples. Nous avons tous besoin, comme Jésus, de lieux précis qui sont pour nous des lieux de refuge, de repli même, dans lesquels nous pouvons nous retirer pour pouvoir vivre des temps de cœur à cœur avec Dieu : cf Mat 6,6. Bénédictions dans les temps de paix, ces lieux deviennent, dans le moment de l’épreuve, les lieux ultimes de ressources, les derniers que nous quitterons pour, après avoir rencontré Dieu et trouver en Lui les provisions de force qui nous sont nécessaires, affronter l’épreuve qui vient.

Les récits de Matthieu et de Marc divergent quelque peu de celui de Luc dans les détails de ce qui se vécut ici. Plusieurs constantes majeures reviennent cependant dans les récits :

1. Si Jésus est venu au mont des Oliviers, c’était pour avoir un temps de communion intense avec Son Père dans la prière. Si Matthieu et Marc mettent l’accent sur les aller et retour de Jésus vers Ses disciples endormis, ce qui a retenu l’attention de Luc est l’intensité avec laquelle Jésus prie ici. Il est le seul à témoigner de la souffrance mentale aiguë dans laquelle se trouvait Jésus, souffrance qui se traduisit par un phénomène hors du commun : la transformation de Sa sueur en grumeaux de sang qui perlaient sur Son visage et tombaient à terre. S’il est juste sur le plan historique (la mention manque dans plusieurs manuscrits anciens), le fait témoigne du combat qui fut Celui de Jésus à ce moment, combat que l’on sent aussi dans les autres écrits. Quoique présente dans toute Sa vie, la résistance de Jésus contre la tentation du péché, de la démission et du choix du chemin facile est ici à son sommet, une résistance qui va jusqu’au sang : Hébr 5,8 ; 12,3-4.

Si Jésus a souffert dans le combat qu’Il a mené au désert, au début de Son ministère, contre le diable, Il apparaît que la lutte la plus difficile qu’Il ait à soutenir est celle de Sa volonté face à celle de Son Père. Nous pensons parfois que nos plus grandes luttes sont celles que nous connaissons à l’égard du péché, du monde ou du diable. Il n’en est rien ! « Nos plus rudes batailles, témoigne Ronald Dunn, nous opposent à Dieu ! » . Telle est la leçon que dut apprendre en son temps Jacob : Genèse 32,23 à 33. Telle est l’expérience que connut ici Jésus. Telle sera la réalité qui conclura aussi nos vies !

2. Si Jésus est venu au mont des Oliviers avec Ses disciples, c’est qu’Il souhaitait leur accompagnement et leur soutien pour cette heure difficile qui était devant Lui. Il y a des choses que, comme Jésus ici, nous devons affronter seul. Pour autant, si nous sommes frères et que nous appartenons à une véritable communauté, nous ne devrions pas les vivre seuls. Même si les autres ne seront pas avec nous dans le moment le plus difficile, nous aurons vécu, dans les instants qui le précèdent, la réalité de leur soutien.

Jésus n’aura pas eu cette joie. Est-ce pour cette raison que, les hommes faisant défaut, Dieu enverra un ange pour Le fortifier ? Possible ! L’expérience vécue ici par Jésus est porteuse de deux leçons, essentielles à retenir pour tout serviteur de Dieu. la première est que la solitude est souvent la part de celui qui est appelé à de hautes destinées sur le plan spirituel, les hautes destinées se comprenant comme l’exigence d’un grand sacrifice pour accomplir le dessein que Dieu a en vue pour lui. La seconde est que, si les compagnons de route sont rares sur ce chemin, Dieu, Lui, ne manquera pas !

3. Le vécu de Jésus au mont des Oliviers est la démonstration de la justesse de Ses propos à Pierre au sujet de son incapacité, et celle des autres disciples, à Lui être fidèle jusqu’au bout. Elle est le prélude au scénario écrit et annoncé d’avance par Jésus à leur sujet, à savoir leur abandon à tous.

Combien sont douloureuses, et pourtant nécessaires, les leçons de vérité que nous enseignent la vie et l’école de la souffrance sur nous-mêmes. Nous ne pouvons ni suivre Jésus, ni mener avec Lui le combat d’ordre spirituel par nos propres forces. Il nous faut l’apprendre, pas une, mais de multiples fois. Que le vécu de ce jour m’aide à mieux apprécier encore le prix que Tu as payé pour mon salut et la nécessité d’être dans Ta proximité, Seigneur, pour sortir vainqueur des luttes liées à mon témoignage dans ce monde !

samedi 16 octobre 2010

Chapitre 22, versets 35 à 38

La bourse, le sac et l’épée

Totalement habité, depuis Son entrée à Jérusalem, par la perspective de Sa mort prochaine, Jésus, qui sait que Son arrestation n’est désormais plus qu’une question d’heures, fait part ici, une fois de plus, de Sa préoccupation pour les Siens. Car, si elle met un terme à l’itinérance de Son ministère, l’arrestation de Jésus porte en elle-même une autre conséquence. Elle signifie aussi pour les disciples la fin d’une étape. Jésus les invite donc à faire un bilan et à témoigner, à rendre compte pour eux-mêmes de leur vécu avec Lui durant ces quelques trois années pendant lesquelles, abandonnant toute sécurité, toute activité destinée à les faire vivre, ils se sont mis à Le suivre. Ont-ils manqué de quelque chose ? Leur foi en Lui, en réponse à Son appel à Le suivre, s’est-elle montrée décevante ? La réponse est unanime : Jésus a toujours été, en tant que Maître, en tout temps, en toutes circonstances, à la hauteur de Sa responsabilité !

Si jusqu’à présent les disciples ont pu accompagner leur Maître, Jésus veut les en rendre conscients : c’est désormais seul qu’Il va emprunter le chemin qui s’ouvre devant Lui. Pierre a eu beau protester du contraire : l’heure de la séparation (momentanée) est venue. On peut, en tant qu’amis de Jésus, Le suivre dans beaucoup de Ses œuvres et de Ses engagements. Il y a un domaine cependant dans lequel on ne trouve à côté de Lui nulle trace d’homme. C’est ce moment où, comme grand-prêtre, Jésus entre dans le lieu très saint pour, une fois pour toutes, par le sacrifice de Sa propre vie, faire l’expiation du péché du monde : Hébreux 8,7.11-12. Or, ce moment, cette heure pour laquelle Jésus est venu, est arrivé : Jean 12,23-24.

Privés de Jésus, ils doivent en prendre conscience, les disciples perdent d’un seul coup tous les bienfaits inhérents à Sa présence. D’une situation de privilégiés, ils basculent d’un instant à l’autre dans celle où se trouve le commun des mortels sans Jésus. Perdant Jésus, ils perdent Celui qui était le garant de leurs vies dans trois domaines :

- le domaine de la bourse : ils devront désormais eux-mêmes trouver les ressources pour leur propre besoin.

- le domaine du sac à provision : alors qu’ils ont vécu des provisions de la grâce de Dieu, c’en est fini ! Ils doivent eux-mêmes veiller à avoir assez pour leur lendemain.

- le domaine de l’épée : Jésus parti, la protection de leurs vies n’est plus autrement assurée que par leurs propres moyens de défense.

Serviteurs de Dieu, qui vivons à plein temps depuis de nombreuses années au service de Jésus, réalisons-nous à quel point Sa fidélité est la cause unique de notre qualité de vie ! Les années, les décennies passent et se succèdent : la fidélité de Jésus demeure ! Avec les disciples de la 1ère heure, nous ne pouvons, à l’égard de Jésus, que rendre le même témoignage : Jésus, Tu as été et tu es toujours à la hauteur ! Nous ne manquons de rien ! Tu es celui qui pourvoit à nos besoins vitaux de façon plus sûre que ne pourrait le faire la sécurité qu’offre un bon emploi ou les armes de défense humaine les plus sophistiquées. Tu te révèles, pour ceux qui sont à Ton service, le meilleur employeur, Celui qui se montre le plus soucieux de la satisfaction des Tiens dans leur besoins essentiels. Qu’honneur et gloire te soient rendus pour ce témoignage de fidélité séculaire dont, en tant que Maître, Tu as fait preuve envers tous Tes ouvriers !

vendredi 15 octobre 2010

Chapitre 22, versets 31 à 34

Jésus annonce le reniement futur de Pierre

S’il y a un disciple parmi les douze qui était bien placé pour être considéré comme le plus grand, c’était bien Pierre. N’était-il pas celui qui, le premier, avait confessé reconnaître en Jésus plus qu’un prophète, le Fils du Dieu vivant : Mat 16,16 ? N’était-il pas, avec Jacques et Jean, celui que le Seigneur avait choisi pour qu’il assiste, en privé, à Sa transfiguration : Luc 9,28 à 36 ; 2 Pier 1,16 à 18 ? N’était-il pas aussi celui à qui Jésus avait confié les clés permettant à tous les futurs croyants, d’origine juive ou païenne, d’entrer dans le Royaume : Mat 16,19 ; Actes 2 et 10 ? Une simple lecture des Evangiles et des premiers chapitres du livre des Actes suffit à le valider : du groupe des proches de Jésus, Pierre est bien, selon l’estimation humaine de la chose, le plus grand !

Peut-être parce qu’en son for intérieur Pierre le pensait, Jésus s’adressa à lui en particulier pour lui dire ce qui, bientôt, allait se produire. Une bataille spirituelle terrible allait avoir lieu. L’enjeu, la cible de cette bataille, initiée par le diable, était précise. Ce n’était pas Jésus (Satan avait-il déjà compris qu’il avait perdu face à Lui), mais Ses fidèles. L’objectif révélé des attaques menées par Satan rejoint en tous points celui que la prophétie de l’Apocalypse dévoile : Apoc 12,17. Puisqu’il ne peut atteindre la Tête, il s’attaque au corps ; puisqu’il ne peut tuer la mère, il s’en prend à sa progéniture. Dans cette épreuve qui viendra, Jésus l’annonce : aucun ne tiendra, Pierre, le fidèle parmi les fidèles, y compris.

De la même manière qu’il l’était à l’annonce par Jésus de Sa trahison par l’un des douze, Pierre est choqué, scandalisé ! Comment Jésus peut-Il dire une chose pareille ? Ne sait-Il pas à quel point Pierre Lui est attaché ? Ce que Jésus sait, c’est ce que Pierre ne sait pas encore ! C’est à quel point le cœur humain peut se tromper et s’abuser lui-même sur la capacité qu’il a à mettre en œuvre ses bonnes intentions. Jésus en rendra Pierre sensible avant l’heure même de son reniement, au moment où, à Gethsémané, il aurait dû, avec Lui, veiller et prier au lieu de dormir : Mat 26,40. Pour l’heure cependant, Pierre ne peut le concevoir. Il proteste, s’insurge, se défend ! Il en est sûr : jamais Il n’abandonnera Jésus. Il est prêt, non seulement à être jeté en prison, mais à mourir, s’il le faut, pour Lui et avec Lui.

Comme il en est pour Satan à l’égard de l’opinion qu’il se fait des hommes : Job 1,10 ; 2,6, la plupart des soi-disant certitudes que ceux-ci ont sur eux-mêmes s’avèrent, au filtre de l’épreuve, fausses, décevantes, illusoires. Non, l’homme n’a pas le pouvoir, seul, de tenir debout. Bien qu’il le pense, ce qui fait la colonne vertébrale de sa volonté naturelle est trop faible pour payer de sa vie son attachement à la vérité. Jésus, en passant, mentionne à Pierre l’unique cause à laquelle il devra, dans cette affaire, de ne pas s’être totalement écroulé : Sa prière pour lui et ses amis. C’est à la fidélité de Jésus seul que, nous Ses disciples, devons de ne pas Le renier et L’abandonner totalement ! Croyons-le bien ! S’il n’en tenait qu’à la force de nos résolutions, Satan n’aurait aucune peine à faire de nous des renégats et des apostats !

jeudi 14 octobre 2010

Chapitre 22, versets 24 à 30

Préoccupation hors-sujet

Bien qu’au bénéfice d’enseignements et d’une connaissance spirituelle capable de le faire entrer dans la compréhension même de la pensée et de la Personne de Dieu, le cœur humain ne change pas. Preuve en est par l’épisode relaté ici où, alors que Jésus se prépare à vivre, subir l’humiliation qui Le mènera à la croix, la seule question qui semble préoccuper les disciples est de savoir qui, parmi eux, peut être considéré comme le plus grand. Ce souci est d’autant plus étonnant que, quelques instants auparavant, les disciples s’interrogeaient et s’observaient pour discerner qui, parmi eux, pouvaient bien être le traître qui allait livrer le Maître à Ses juges. Le cœur humain n’est pas à une contradiction près. Il est si peu fiable que, d’une phrase à l’autre, il peut faire preuve de deux attitudes totalement contraires, sans que cela ne le gêne le moins du monde. Sans le Saint-Esprit, le cœur de l’homme, dit l’Ecriture, est tortueux et incurable : Jér 17,9. Ce n’est que sous Sa direction que notre vie peut réellement trouver unité et cohérence.

Puisque telle est la préoccupation des disciples, Jésus, au lieu de condamner, va y répondre. Il y a deux manières d’agir face à des préoccupations déplacées dans la vie des enfants de Dieu : soit les rabrouer, ce qui ne sert à rien, soit rebondir en convertissant leur mauvais sujet de réflexion en leçon bénéfique pour l’avenir. Il arrivera que Jésus rabroue, mais Il fera toujours suivre le reproche d’un enseignement didactique utile. Apprenons de Lui !

L’objet de discussion des disciples portant sur la grandeur, Jésus profite de l’occasion qui Lui est donnée pour faire part de Sa compréhension de cette notion : une compréhension à l’opposé de celle de ce que le monde entend sous ce nom. S’il y a bien quelqu’un qui soit apte à parler du sujet, c’est Jésus. Car qui, parmi les disciples, peut se vanter d’avoir la même origine, la même dignité, les mêmes pouvoirs que Lui ? De loin, en tous points, Jésus est Celui qui les surpasse. Pourtant, faisant référence à la grandeur, ce n’est sur aucun de ces points que Jésus s’appuiera pour en donner la définition. La véritable grandeur n’est pas celle qui consiste à montrer de quoi nous sommes capables pour nous élever, mais pour nous abaisser en vue du service ! Contrairement à la façon dont les grands de ce monde l’envisagent, la véritable grandeur ne se voit pas dans le fait d’être servi par les autres, mais dans la capacité de les servir ! Elle n’est pas dans la mesure de l’autorité et du pouvoir dont on fait preuve, mais dans les actes et les œuvres que l’amour qui nous inspire est capable d’engendrer en nous ! Si les disciples veulent se mesurer les uns aux autres, ce n’est pas vers le haut, mais vers le bas qu’ils doivent regarder. Le plus grand parmi eux est celui qui est capable de faire preuve de la plus grande humilité : non pas une humilité feinte, mais de celle issue d’une juste connaissance de soi alliée à une expérience de la grâce qui voit dans le service envers autrui une formidable opportunité de pratiquer l’amour en réponse à l’amour gratuit reçu de Dieu. Est grand celui qui, aimé de Dieu, répond, en servant autrui par amour ! 
Les disciples étant préoccupés du poids de gloire personnelle qui repose sur chacun, Jésus va aussi y répondre. Déjà, dans le passé, Jésus avait abordé ce sujet : Luc 18,28-30, leur laissant entendre qu’ils n’avaient pas à s’en soucier, Dieu ne pouvant être ingrat envers ceux qui auront démontré par leurs actes leur attachement à Sa Personne. Il le confirme ici de nouveau. Que les disciples ne s’inquiètent pas de la gloire qui leur est réservée ! Elle sera la même pour tous ! Ils seront ensemble, assis à la même table que Lui, dans Son royaume. Avec Lui, ils seront assis sur des trônes pour être juges des douze tribus d’Israël !

Avec le premier sur la question de la grandeur, il nous faut nous aussi entendre cet enseignement sur la gloire. Car, trop souvent, celle-ci habite la pensée des serviteurs de Dieu qui, comme les disciples, se lancent dans un jeu de comparaison et de compétition nuisible. Dieu ne regarde ni à la puissance d’influence que nous avons, ni à la popularité de notre ministère pour en juger la valeur. Ce qu’Il attend de nous est que nous soyons fidèles dans les occasions de services qu’Il met devant nous ! Pour le reste, c’est à Lui seul que les décisions honorifiques à notre encontre reviennent. Que ce soit les préoccupations qui sont celles de Dieu pour nous qui nous habitent, et non celles hors-sujet, liées à la flatterie de notre égo.

mardi 12 octobre 2010

Chapitre 22, versets 21 à 23

Révélation de la trahison de Judas

Mise à part la portée du symbole qu’elle revêt, la Cène que prend Jésus avec Ses apôtres est aussi un moment chargé de gravité et de vérité. Jésus profite de l’occasion pour faire aux douze qu’Il a choisi une double révélation :

1. la 1ère est que ce repas fraternel est le dernier qu’Il prend avec eux. C’est dans le royaume de Dieu seulement que se répétera la prochaine fois ce moment. L’institution de la Cène par Jésus annonce l’imminence de la réalisation des vérités qu’elle illustre. La mort de Jésus, le don de Sa vie en sacrifice pour le péché, n’est plus qu’une question d’heures.

2. la seconde est que c’est du sein même du groupe au milieu duquel Il se trouve que sort celui qui Le livre à Ses ennemis. A l’écoute des paroles de Jésus au sujet de celui qui Le trahit, nous ne ressentons de Sa part aucun haine. Le sentiment qui L’anime est plutôt la tristesse et le dépit pour lui. S’Il va mourir par effet de sa traîtrise, Jésus le dit : le plus à plaindre des deux n’est pas Lui, mais celui qui Le renie. La mort de Jésus sera un moment de douleur extrême, incommensurable. Elle aboutira cependant, par la puissance de Dieu, à une joie et une victoire ineffables. Le profit, par contre, de celui qui Le renie sera nul. Non seulement, il ne jouira en rien de ce pour quoi il a effectué cet acte de trahison, mais son geste lui ouvre les portes du malheur éternel ! Combien il est terrible, dira l’auteur de l’épître aux hébreux, de tomber entre les mains du Dieu vivant : Hébr 10,31.

Un grand débat interne, sous forme d’enquête, fera, sous les yeux de Jésus, suite à la dernière révélation qu’Il leur a faite. On imagine l’état d’esprit dans lequel il eut lieu, chacun cherchant au fond de sa mémoire l’indice qui le mettra sur la piste du coupable.

Alors que nous nous retrouvons ensemble autour de Jésus pour prendre la Cène, nous aimerions penser que ce moment est, pour chacun et pour l’ensemble de l’Eglise, celui où s’exprime le mieux notre adoration commune du Seigneur. Paul nous rappelle que ce moment doit surtout être pour nous une occasion de vérité, un instant où chacun s’examine et se juge devant Dieu : 1 Cor 11,23 à 31. Car si, comme Judas, nous pouvons faire bonne figure, Dieu connaît nos cœurs. Il sait exactement ce qui s’y trouve. Et si nous ne nous jugeons pas nous-mêmes, c’est à Son jugement que nous courrons. Dieu ne supportera pas, en effet que nous ajoutions au mensonge qui nous habite l’hypocrisie et la dissimulation. Que Dieu nous donne en toutes circonstances, et davantage encore lorsque nous prenons la Cène, témoignage de notre volonté d’être dans une communion avec Lui marquée par la lumière : 1 Jean 1,6-7, d’être des hommes vrais !

lundi 11 octobre 2010

Chapitre 22, versets 14 à 20

Institution de la Cène

Après avoir annoncé à multiples reprises aux apôtres que, montant à Jérusalem, il y allait pour être livré aux païens, souffrir et être tué, l’heure est venue pour Jésus de signifier de manière concrète le sens et la portée spirituelle du sacrifice qui allait être le Sien. S’il n’a en lui-même aucune vertu, le signe apparaît dans toute l’Ecriture comme étant, de la part de Dieu, le moyen par lequel la vérité qu’il illustre est à la fois expliquée et assimilée par celui qui y participe : la Pâque, la circoncision, le baptême, la Cène. La participation au signe est une façon que Dieu a voulue pour sceller de manière pratique, engagée l’adhésion de la personne à la réalité qu’il recouvre. Elle est une prise de position de laquelle nous sommes redevables à Dieu, Dieu étant, par le signe, celui qui nous appelle à entrer dans l’alliance que celui-ci exprime.

L’alliance nouvelle que Dieu initie, par Jésus-Christ, avec tous les hommes passant par la mort de Celui-ci, il était nécessaire que le signe qui la représente illustre le sacrifice consenti par le Seigneur pour la rendre opérante. Le signe institué ici, le pain rompu en souvenir du corps brisé du Seigneur pour notre péché, le sang versé en rappel de Sa mort nécessaire pour leur expiation, nous rappelle ainsi que, plus que la vie du Seigneur, Ses miracles, Ses discours et tous les autres signes qu’Il a pu démontrer tout au long de Son pèlerinage pour attester Sa messianité, Sa mort sur la croix, suivie de Sa résurrection, est et reste pour tous les temps le sommet de Son œuvre et le premier fait que nous avons à faire connaître au monde Le concernant : 1 Cor 2,2 ; 15,1 à 4.

S’il y a une chose de laquelle, chaque jour, nous devons témoigner et dont, en tant que chrétiens, nous devons nous souvenir, c’est que Jésus, le Fils de Dieu, est mort pour nos péchés et que, par Son corps brisé et Son sang versé, Dieu a fait alliance avec nous ! Jésus le rappelle clairement dans les quelques phrases qu’Il dit pour expliquer la symbolique du repas qu’Il prend avec les Siens : c’est pour vous que mon corps sera brisé et mon sang versé, et pour que vous vous en souveniez de manière permanente que J’institue maintenant ce repas : 1 Cor 11,23 à 26. Que ce fondamental de l’Evangile est et reste chaque jour au cœur de notre foi !

samedi 9 octobre 2010

Chapitre 22, versets 7 à 13

Préparatifs de la Pâque


Comme il en a été pour trouver l’ânon qu’Il devait monter pour entrer à Jérusalem : Luc 19,29 à 31, Jésus savait exactement vers qui aller et à qui s’adresser pour trouver le lieu où Il ferait la Pâque avec Ses disciples. Pierre et Jean sont envoyés dans ce but. Leur mission n’est pas de trouver par leurs propres moyens un local qui conviendrait à ce que le Seigneur avait en vue de faire, mais d’entrer dans ce qui était déjà préparé et, en quelque sorte, de se l’approprier pour le mettre au service du but pour lequel le Seigneur l’avait destiné.

Il arrive, certes, que les missions que le Seigneur nous confie ne se déroulent pas avec autant de facilité. La précision des détails donnés ici comme l’agencement des choses ne nous apparaît pas toujours de façon aussi évidente. Mais ce qui est certain est que le principe de base de la mission est toujours le même. Il n’est pas dans la pensée de Dieu que ce soit Son envoyé qui trouve par lui-même les moyens d’accomplir Sa mission. L’envoyé entre dans une œuvre que Dieu Lui-même a préparée : Ephés 2,10. Il peut donc compter, comme ce fut le cas ici, sur des directives précises de Dieu, directives qu’il recevra par le Saint-Esprit et qu’il verra se confirmer par les faits. La mission est la mission de Dieu, non la nôtre ; nous ne sommes que des assistants, des ouvriers qui travaillons avec Lui, et non à Sa place : 1 Cor 3,9.

Autre point déjà relevé lors de l’épisode de la mission donnée à deux disciples pour trouver l’ânon : Dieu sait où, partout, se trouvent les amis et les appuis dont Il a besoin en temps voulu pour l’œuvre qu’Il nous confie. Nous ne les connaissons pas, mais Dieu a disposé leurs cœurs de telle manière qu’ils seront prêts à Lui rendre, en temps voulu, le service rendu. Les moyens de Dieu vont largement au-delà de ce que nous pouvons estimer. Dans son découragement, Elie pensait être resté lui seul à craindre l’Eternel. Il lui sera répondu qu’avec lui, il y en avait encore 7 000 en Israël : 1 Rois 19,18.

Que Dieu nous donne, pour les missions qu’Il nous confie aujourd’hui, d’agir dans le plein repos que donne la foi en Sa toute-puissance et souveraineté !

vendredi 8 octobre 2010

Chapitre 22, versets 1 à 6

Entente maléfique

Si la mort de Jésus paraît, sur le plan humain, être le résultat de l’entente de forces qui Lui sont hostiles, c’est, précise l’Ecriture, à l’heure voulue et déterminée par Dieu que Son Fils donnera sa vie pour le salut du monde : cp Luc 22,53 ; Jean 12,23. C’était à la Pâque, fête qui commémorait pour les juifs leur libération d’Egypte sous Moïse grâce au sacrifice de l’agneau, que Jésus devait mourir. Aussi, bien qu’acteurs de cette mort, c’est dans le chronomètre de Dieu que Satan et les adversaires humains de Jésus agissent, pour accomplir ce que Dieu a arrêté d’avance : Actes 2,23. D’ailleurs, dit Paul, si telle avait été leur vision des choses, si, en faisant mourir le Fils de Dieu, ils avaient compris que c’était leur propre défaite qu’ils signaient, les chefs de ce siècle, et Satan avec eux, ne l’auraient pas crucifié : 1 Cor 2,6 à 9.

S’il y a une chose étonnante, c’est bien le trio hétéroclite qui se forme ici pour fomenter le complot qui doit aboutir à la mort de Jésus. Jugeons-en plutôt ! Nous y trouvons :

- les responsables religieux de la nation : scribes, chargés d’enseigner la parole : Mat 23,1, et grand prêtres, chargés d’officier le culte et de présenter les offrandes et les sacrifices à Dieu pour le pardon du peuple.

- Judas Iscariot, disciple renégat, bien plus intéressé par le profit matériel qu’il pouvait trouver en suivant Jésus que par les bénéfices spirituels : Jean 12,6.

- Satan, ennemi juré de Dieu depuis sa chute

Si on s’attend, dans un complot monté contre le Fils de Dieu, à trouver le dernier membre du trio, le fait qu’il puisse faire des deux autres les complices dont il a besoin pour atteindre son but ne manque pas d’interroger. Ce constat ne fait que confirmer certaines paroles radicales dites auparavant par Jésus : Luc 11,23 ; Mat 16,23. A l’égard de Jésus, on ne peut être que dans deux postures, et cela, quels que soient le statut ou la fonction dont, par ailleurs, on puisse se prévaloir aux yeux des hommes : soit avec Lui, soit contre Lui ! Or, être avec Lui, c’est être avec Dieu ; être contre Lui n peut que conduire à être complice de Satan dans la rébellion séculaire qui l’anime depuis l’origine.

Que chacun de nous sache clairement dans quel camp il se trouve ! L’enjeu en est crucial !

jeudi 7 octobre 2010

Chapitre 21, versets 37 et 38

L’emploi du temps de Jésus :

Avant d’aborder le chapitre qui introduit les événements qui vont conduire à l’arrestation et au procès de Jésus, Luc nous fait part de ce qui, dans les dernières semaines de Sa vie, occupait Son temps. Le programme de Jésus se divisait en deux périodes au contenu égal :

1ère période : le jour

Désormais installé à Jérusalem, Jésus, dit Luc, passait Son temps dans le temple à enseigner tous ceux qui, nombreux, venaient L’écouter. Plus que le simple espace physique, Jésus s’accaparait pleinement et sans complexe le terrain spirituel. A Jérusalem, dans le temple, maison de Dieu, Il était, en tant que Seigneur, chez Lui et n’hésitait pas à le montrer. Faible plante d’extraction humble et modeste, Jésus termine ici, sur le plan humain, le parcours qui était le Sien en le menant à son plein aboutissement. Car c’est non seulement en tant qu’homme et prophète qu’Il va être rejeté, mais, selon ce que le prophète Malachie l’a annoncé, comme le Seigneur de l’alliance présent dans Son temple : Mal 3,1.

2ème période : la nuit

Si Jésus passait la journée dans le temple, il était la nuit sur le Mont des Oliviers. Au temps de sommeil, nul doute que Jésus y ajoutait, comme Il en avait l’habitude, des temps de prière : Luc 6,12. C’est là que, un soir, Judas, connaissant cette habitude, mènera les troupes de soldats envoyées par les responsables religieux pour L’arrêter : Luc 22,47. Bien que conscient du danger qui Le guettait, Jésus ne cherchera pas, comme le font souvent les dictateurs qui se sentent menacés, à s’y soustraire en changeant constamment les lieux où Il passe Ses nuits. Son refuge étant en Dieu, pourquoi et comment pourrait-Il fuir : Psaume 11,1.

mardi 5 octobre 2010

Chapitre 21, versets 28 à 36

V 28 à 36 : préparation :

Contrairement à la façon avec laquelle nous agissons parfois, il apparaît clairement ici que l’objectif de Jésus en révélant à Ses disciples ce qui va se produire dans l’avenir n’est ni de satisfaire leur curiosité, ni d’éveiller en eux le goût à la spéculation. La connaissance des prophéties liées aux faits historiques contemporains et futurs qui jalonneront le parcours des disciples jusqu’à Son retour devraient engendrer en eux deux types d’attitude :

1ère attitude : une attente de la rédemption marquée par l’encouragement que communique la certitude de l’espérance. Si le commencement de l’accomplissement des signes précurseurs de la venue en gloire du Seigneur verra une angoisse de plus en plus grande monter dans le monde, c’est l’effet inverse qu’il devra produire dans le cœur des disciples. Tels les bourgeons sur les figuiers, annonciateurs de la venue proche de l’été, le début de la réalisation des signes mentionnés par le Seigneur est pour les disciples un message qui a valeur de joie : le temps tant attendu, le temps de la délivrance promise est arrivé !

Notons que si certains des signes liés au temps de la venue en gloire du Seigneur appartiennent encore au futur, il faudra, conformément aux paroles de Jésus, moins d’une génération pour que se produise la prise de Jérusalem par les armées romaines conduites par Titus, conquête qui aboutira à la destruction du temple et l’exil des juifs dans toutes les nations du monde. L’accomplissement du signe donné par Jésus dans le délai prescrit est gage, comme Jésus le dit ici, de fiabilité quant à la réalisation de toutes Ses paroles pour l’avenir !

2ème attitude : une attitude de vigilance marquée par la discipline de la sobriété à l’égard des plaisirs de la chair et d’une foi pratique pour ce qui touche aux inquiétudes de la vie. Appelé à quitter ce monde pour le royaume de Dieu, le chrétien est appelé, contrairement à la femme de Loth, à garder son cœur le plus libre possible de toute attache qui le tiendrait amarrer à la terre. Vigilance et prière, comme Jésus le rappellera à Gethsémané, sont les seuls mots d’ordre qui conviennent : Matthieu 26,41.

Si, à la fin de ce chapitre, il nous reste quelque doute et incertitude quant à la pleine identification de l’époque à laquelle Jésus fait référence par ces signes, croyons qu’il y a là une volonté délibérée de Dieu. Le but de Dieu est clair : Il veut qu’à tout moment nous nous tenions prêts. Car si le jour du Seigneur surprendra le monde comme un voleur dans la nuit, tel ne doit pas être le cas pour les disciples. Le retour de Jésus, Sa venue en gloire dans Son règne doit être l’attente appelée à conditionner à chaque instant notre comportement. Que la perspective de Ta venue, Seigneur, soit l’élément qui, aujourd’hui, oriente tous mes actes et mes pensées !

lundi 4 octobre 2010

Chapitre 21, versets 5 à 27 (5)

5ème signe : des perturbations cosmiques : v 25 à 27

Pour la seconde fois dans le même discours : v 11, Jésus mentionne comme signe précurseur de Sa venue de puissants phénomènes se produisant, non seulement dans le système solaire, mais encore dans tout le cosmos. Les Evangiles, dans lesquels Jésus s’exprime, ne sont pas les seuls à faire référence à ces perturbations. Certains prophètes déjà, des siècles avant Jésus, en ont parlé :  Esaïe 13,10 ; 24,23 ; 30,26 ; Joël 3,3-4, l’Apocalypse, le dernier livre de la Bible apportant à ces prophéties leur validation dernière : Apoc 8,12 ; 16,8.

Si les signes précédant, touchant essentiellement Israël et les disciples, ont plutôt trait au témoignage de Jésus dans le monde, ce dernier signe élève le sujet à une hauteur d’une autre portée. Car c’est à la colère du Créateur que, de manière évidente, le monde doit faire face ici. Cette colère rappelle que si la vie sur la terre habitée est possible, celle-ci n’est due à l’origine qu’aux bons soins de Celui qui a aménagé son environnement. Soleil, lune et étoiles ont été faits à l’origine pour rendre possible la concrétisation du projet majeur de Dieu : la création de l’homme et de la femme à Son image : Genèse 1 et 2. Comme l’univers a été, à la création de l’humanité, la marque de la bienveillance de Dieu pour elle, les perturbations qui se produiront en lui à la fin des temps, seront le signe évident de Sa réprobation. Car, rappelons-nous en : si la terre a été donnée aux hommes, le ciel appartient à Dieu : Psaume 115,16. Dieu l’a fait pour un but, tout entier lié à notre existence. Aussi est-il évident que si le but pour lequel il a été créé ne peut plus être atteint, si grands soient-ils, les moyens mis en œuvre pour la réalisation du but deviennent eux-mêmes caduques. Les perturbations cosmiques que connaîtra le monde avant la venue en gloire du Seigneur (tempêtes solaires ?) sont le signe avant-coureur de sa destruction finale et inévitable, prélude nécessaire à la création d’un nouvel univers dans lequel le péché n’aura plus sa place : 2 Pierre 3,10 ; Apoc 21,1.

L’effet inévitable, dit Jésus, que produira dans l’humanité l’ébranlement des puissances célestes sera la terreur. Après des siècles de silence (quoi qu’Il n’ait cessé de parler), Dieu se rappellera aux bons souvenirs des hommes qui, soudain, seront globalement saisis par leur petitesse, leur impuissance et leur vulnérabilité. Les craquements de l’univers ne serviront pas juste à effrayer l’humanité. Ils seront comme le roulement de tambour du héraut annonçant la venue imminente du Roi.

Que Dieu nous donne, dans l’attente de la venue de ce jour, la grâce de continuer à être les témoins, même méprisés, de Celui qui vient !

samedi 2 octobre 2010

Chapitre 21, versets 5 à 27 (4)

4ème signe : la chute et la prise de Jérusalem : v 20 à 24

Si les trois premiers signes donnés par Jésus peuvent s’appliquer à la période précédant Sa venue en gloire, la chute et la prise de Jérusalem par des armées ennemies, entraînant l’exil des Juifs parmi toutes les nations du monde, répondent clairement à la question posée par les disciples quant à l’époque où se produira la destruction du temple annoncée par Jésus : v 6. S’il en est un, la prise et la destruction de la ville devront être pour les disciples le signe par excellence que ce que Jésus a annoncé au sujet du temple est en train de s’accomplir.

Notons que si, pour les Juifs, une telle perspective était inenvisageable, l’avantage des disciples de Jésus est qu’ils sont d’avance prévenus et avertis de ce qui va se produire. Cet avantage donné aux disciples n’est pas sans raison :

- Jésus le dit : la destruction du temple, de la ville et l’exil du peuple seront l’expression de la vengeance de Dieu quant au rejet par la nation de Jésus. C’est le moment, dit Jésus, où justice sera faite et où toutes les prédictions des prophètes sur la colère à venir de Dieu sur Son peuple s’accompliront : 1 Thes 2,16. Cette colère de Dieu ne justifie pas pour autant celle, future, des nations contre Israël. Elle doit plutôt être prise par elle comme un avertissement de ce qui risque de se produire aussi pour elles si elles bafouent le don de la grâce qui, en Jésus, leur est aussi offert : cf Amos 1,6.9.11 ; Rom 11,17 à 22.

- Il est un privilège qui est donné pour que, au moment voulu, les disciples qui voient se produire sous leurs yeux les événements annoncés réagissent de la bonne manière : non en essayant de défendre la ville, mais en fuyant. Car Jésus l’annonce, et l’histoire le confirmera de manière dramatique par la tragédie de Massada : il n’y aura ici, pour les Juifs, aucun salut dans la résistance ! Les disciples ayant reçu la grâce que Dieu offrait à Israël, il n’y avait aucune raison qu’ils subissent la colère atteignant ceux qui l’avaient refusée !

Plus qu’un simple fait historique, la prise de Jérusalem et son occupation par les nations est, sur l’horloge de Dieu, le signe par excellence qui ouvre et conclut ce que Jésus désigne sous l’expression du «temps des nations ». Ce temps, expliquera Paul plus tard, est celui pendant lequel la grâce, offerte d’abord aux juifs, sera proposée à tous les peuples. C’est, pourrait-on dire, le temps de l’Eglise, temps qui, un jour s’arrêtera et ouvrira à nouveau la porte à Israël : Rom 11,25 à 27.

Sans conteste, la résurrection d’Israël comme nation sur l’échiquier du monde est un signe fort de la proximité du retour du Seigneur. D'abord physique, elle se poursuivra dans un second temps sur le plan spirituel : Ezéchiel 37,1 à 14. Zacharie, le prophète, tire à ce sujet un parallèle fort entre la situation d’angoisse que connaîtront les Juifs dans cette période avec celle décrite ici par Jésus pour Ses contemporains. La différence sera cependant que, alors qu’au 1er siècle la guerre menée contre les Juifs conduira à leur perte et à leur dispersion, elle aboutira à la fin des temps à leur salut et leur élévation : Zacharie 12.

vendredi 1 octobre 2010

Chapitre 21, versets 5 à 27 (3)

Une persécution généralisée : v 12 à 19

Cité en 3ème position, le signe dont Jésus parle ici précède, selon Ses propres paroles, les deux autres et, d’une certaine manière, les justifie. Car le monde n’irait pas vers son jugement s’il faisait preuve d’une attitude différente envers Jésus, la preuve de cette attitude se révélant dans celle qu’il a envers Ses disciples. Le monde comme les disciples doivent le savoir : il y a identification totale entre Jésus et ses disciples pour ce qu’ils vivent et connaissent dans ce monde. Les persécuter, c’est le persécuter Lui, les recevoir, c’est L’accueillir : Jean 15,20 ; Actes 9,3-4 ; Jean 13,20.

Bien qu’étant un état difficile à vivre, la persécution comporte aussi sa part de bénédictions et d’utilité pour la cause de Christ. Jésus en fait ressortir ici trois aspects :

1er aspect : elle donne l’occasion aux disciples de porter le témoignage dans des sphères et auprès de personnes qu’ils n’atteindraient pas sans elle : rois, gouverneurs, mais aussi prisonniers. Le livre des Actes des apôtres en rend compte abondamment.

2ème aspect : elle donne l’occasion aux disciples d’expérimenter le secours pratique de Dieu et de Sa sagesse dans des circonstances dans lesquelles, sans eux, les disciples seraient sans force : exemple : Actes 4,13 ; 6,8-10. C’est pourquoi Jésus invite les disciples à ne pas s’inquiéter, ni se soucier de la façon avec laquelle ils devront se défendre. Dieu Lui-même, par Son esprit, se tiendra là, à leurs côtés, pour leur insuffler au moment voulu les paroles dont ils auront besoin.

3ème aspect : elle leur donne l’occasion de muscler leur foi et de développer leur persévérance. Si la foi s’enracine d’abord dans le terreau de la Parole de Dieu : Rom 10,17, c’est exposée aux vents contraires qu’elle donne le mieux la preuve de sa résistance. C’est l’arbre qui est en lisière du bois, le moins protégé des coups, qui a les racines les plus profondes.

Jésus termine ici l’enseignement qu’Il donne sur le sujet la persécution en cherchant à ôter du cœur des disciples toute relativité quant à Ses propos. Les disciples doivent être prêts à toutes les déceptions. Les trahisons dont ils seront l’objet ne seront pas seulement le fait d’inconnus ou d’adversaires religieux ou idéologiques. Elle surgira de leur propre milieu, du sein même de leur parenté ou de leurs propres familles. De même, elle ne sera pas le lot de quelques-uns en des endroits isolés. Elle sera une réalité vécue de manière universelle, dans tous les lieux où Ses disciples se trouveront !

Que Dieu nous donne d’y être prêt, comme Il a voulu que les proches de Jésus, en leur temps, le soient !