jeudi 27 mai 2010

Chapitre 12, versets 15 à 21


La fausse sécurité du matérialisme

Bien que la demande de l’anonyme soit hors sujet de la mission pour laquelle Jésus a été envoyé par le Père dans ce monde, pour autant la question soulevée par cet homme n’est pas sans intérêt pour Lui. Elle est, au contraire, l’occasion qui Lui est donnée de donner à ceux qui L’écoutent un des enseignements les plus capitaux sur l’illusion dans laquelle se trouvent ceux qui font de leurs biens matériels la source de leur sécurité pour le futur. Jésus témoigne ici, par Sa capacité à rebondir et à tirer des leçons utiles aux autres de ce qui, apparemment, semble hors sujet, de l’un des traits marquants de l’évangéliste. Le véritable évangéliste n’est pas seulement celui qui est capable d’expliquer les points centraux de l’Evangile. Il est celui qui, à partir de ce qui fait la préoccupation d’autrui, est capable de construire des ponts pour les amener à saisir quelque chose de la pensée de Dieu. Comme le montre et l’incarne Jésus par Sa façon d’agir, l’évangéliste ne vit pas dans l’attente de l’ouverture des cœurs à l’Evangile. C’est lui qui, s’emparant de ce qui habite la pensée des autres, les conduit, contre leur volonté première, à considérer leurs vies et leurs priorités à la lumière de celles de Dieu.

Si, souvent, c’est à la fin des histoires que raconte Jésus que se trouve la clé de l’enseignement qu’Il veut donner, c’est dès l’introduction qu’Il indique ici la leçon forte qu’Il désire que Ses auditeurs reçoivent quant au danger que représente pour leur âme l’illusion du matérialisme. Cette grande leçon est que, contrairement à ce que voudrait leur faire croire les nombreux biens que les hommes peuvent posséder, ceux-ci ne représentent en aucun cas une garantie quelconque pour l’avenir. Les biens que nous possédons peuvent, certes, rendre notre présent confortable ; mais en aucun cas, ils ne se trouvent au cœur des éléments clés de notre survie pour demain.

Le matérialisme écarté, Jésus signifie le seul paramètre qui, dans la vie, mérite d’être pris en compte pour un avenir assuré. Ce paramètre est celui de notre dépendance totale, absolue de Dieu. C’est de Lui seul, en effet, que dépend à la fois la pérennité de notre vie et la possibilité d’accomplissement de tout projet : Jac 4,13 à 17. Que Dieu nous donne d’être prêt aujourd’hui à Le rencontrer !

mardi 25 mai 2010

Chapitre 12, versets 13 et 14

Demande hors-sujet :

Alors que Jésus traitait dans Ses paroles des questions les plus élevées et cruciales qui soient au sujet du devenir éternel des âmes qui se trouvaient devant Lui, quelqu’un, un anonyme parmi tous ceux qui étaient là, voulut ramener le discours de Jésus aux considérations matérielles les plus basses qui soient : des questions d’argent. Cette distance entre le sujet traité par Jésus et celui qui fait l’objet de la préoccupation de cet homme peut nous paraître choquante. Elle est cependant le témoignage d’une réalité qui, trop souvent, se rencontre malheureusement, non seulement dans le monde, mais encore parmi nous, le cercle de ceux qui professent être enfants de Dieu.

S’il est vrai que, comme le dit Paul, notre combat, le vrai combat de l’enfant de Dieu, n’est pas un combat contre la chair et le sang, mais contre les puissances de ténèbres qui régissent et contrôlent le monde qui l’entoure : Ephés 6,12, il apparaît aussi que peu d’entre nous, à cause des basses préoccupations qui les habitent, sont en mesure d’entrer dans la véritable dimension de ce combat. De nombreux préjudices sont la conséquence de l’entrée du péché dans le monde. Nul doute cependant que l’un de ceux qui soit les plus marquants est ce renversement intérieur de l’ordre initial qui a fait que, de centré sur Dieu qu’il était à l’origine, l’homme est devenu centré sur lui-même, préoccupé d’abord par les intérêts et les questions qui touchent à son petit univers étroit, borné et matériel.

Invité par l’homme à y légiférer, Jésus s’y refusera. Non ! Jésus n’est pas venu pour être l’arbitre de nos conflits mesquins et matériels. Non pas qu’Il soit incapable de s’y intéresser ou de les prendre en compte. Nous connaissant, Il sait à quel point des questions du type de celles posées par l’anonyme peuvent pourrir nos vies. Jésus sait seulement que pour que ce type de questions se résolvent, il faut que celles qui les précèdent en ordre d’importance, les questions spirituelles, soient d’abord traitées. Ce n’est en effet que lorsque chacun aura retrouvé sa juste place devant Dieu qu’il sera en mesure d’occuper sa juste place dans sa relation avec les autres. Ce n’est que lorsque les préoccupations d’ordre prioritaire seront traitées comme elles se doivent que celles liées aux aspects secondaires de nos vies trouveront leur dénouement.

Que Dieu nous aide à traiter les priorités de nos vies dans le bon ordre ! C’est ici le plus sûr moyen, non forcément de tout solutionner, mais d’être en paix face aux injustices que la vie peut mettre sur notre chemin !

jeudi 20 mai 2010

Chapitre 12, versets 8 à 12


Conséquences de notre position envers Christ dans ce monde :

Mise à part l’opinion que Ses contemporains avaient de Lui, ou la crainte que le fait de Le suivre pouvait susciter, Jésus élève ici le débat engagé autour de Sa personne un cran plus haut. S’Il est ce qu’Il dit être, les considérations qu’Il a abordées sont, certes, importantes, mais elles restent secondaires face aux enjeux et aux conséquences qu’auront les positions prises par les individus à Son égard. A ce sujet, trois cas de figure représentant trois aspects d’une prise de position et leurs conséquences sont ici évoqués par Jésus :

1er cas de figure : celui de la prise de position ouverte et publique que chacun prend à Son égard. Sans le dire ouvertement, Jésus montre qu’il n’y a que deux possibilités de positions à Son égard dans ce monde. Soit l’on confesse et reconnaît publiquement qu’Il est le Messie promis et annoncé par les Ecritures, soit l’on s’y refuse, ce qui équivaut à un reniement. Face à l’absolu de ce qu’affirme être Jésus, la neutralité ou une position modérée sont impossibles. On ne peut se situer que d’un côté ou de l’autre.

A cause de ce qu’Il affirme être, Jésus souligne avec force le fait que la position publique que nous prenons maintenant à Son égard aura des répercussions décisives sur le plan éternel pour nous. L’attitude du Christ dans l’éternité et devant les anges s’alignera à notre égard à celle qui aura été la nôtre à Son égard dans ce monde devant les hommes. Si nous L’avons confessé publiquement comme l’Envoyé de Dieu pour nous, Il confessera devant les anges nous connaître comme l’un des Siens. Le cas inverse se produira pour une prise de position inverse de notre part ! Quelle grâce de savoir que, de Ta bouche, sortira un témoignage en faveur de notre nom !

2ème cas de figure : celui du champ dans lequel s’applique le pardon que Dieu offre. Ce champ est celui de toutes les paroles et blasphèmes qui auront pu être dit contre Jésus. Par contre, le pardon est inefficace pour couvrir le blasphème qui, semblable à celui des pharisiens, sera le résultat, malgré les preuves évidentes de la divinité de Jésus, du refus de recevoir le témoignage que l’Esprit aura attesté de manière irréfutable à Son sujet : cf Luc 11,14-15. Il n’y a aucun salut, ni aucune grâce efficace pour celui qui s’entête dans sa malhonnêteté.

3ème cas de figure : le cas de ceux qui doivent comparaître devant des tribunaux à cause du témoignage qu’ils rendent à Jésus. Le Seigneur veut ici les rassurer : ils n’ont pas à s’inquiéter sur la manière avec laquelle ils devront faire face à leurs juges. Le Saint-Esprit sera au moment voulu leur Avocat. Il leur donnera au moment même les paroles de vérité et le courage dont ils auront besoin pour faire face à leurs accusateurs. Une vérité maintes fois démontrée dans l’histoire… Un exemple : Polycarpe

Que le Dieu de toute grâce soit loué pour l’espérance qui s’attache à Son appel et à la confession de Son nom dans ce monde !

mardi 18 mai 2010

Chapitre 12, versets 4 à 7


Crainte bien et mal placée

Après le danger de l’hypocrisie, Jésus aborde, dans l’enseignement qu’Il donne à Ses disciples, un second sujet pouvant être, au même titre que le premier, un frein puissant à la liberté et au développement à Sa ressemblance de la vie de ceux qui Le suivent. Ce second sujet est celui de la crainte paralysante qui peut habiter et saisir le cœur des Siens face aux menaces et à la pression de la société environnante dont ils peuvent faire l’objet.

Une première chose que Jésus ne dit pas, mais qui est induite dans Son enseignement, est qu’il est impossible pour quiconque qui veut Le suivre de ne pas, un jour, sous une forme ou sous une autre, connaître la peur. La peur, comme la joie ou la tristesse, font partie des émotions humaines auxquelles, en tant que disciples de Christ, nous n’échapperons pas. Aussi, si nous entendons dans la bouche de Dieu ou du Christ l’impératif de ne pas avoir peur, ce n’est pas en vue d’une interdiction ou d’une condamnation de celle-ci qu’elle est donnée, mais plutôt en vue d’un dépassement.

Deux directives et une affirmation sont avancées par Jésus au sujet de la façon avec laquelle Ses disciples doivent agir et réagir face à la peur :

1. les 2 directives : Jésus présente à travers elles l’aiguillage devant lequel se trouvent les disciples en ce qui concerne la canalisation de leur peur. Si la peur est un sentiment légitime, la seule qui soit fondée, dit Jésus, doit toucher Celui de qui tous les hommes devraient avoir crainte : Dieu. Beaucoup de peurs voudraient subjuguer notre être, s’imposer à nous et conditionner notre comportement : la peur de la mort, entre autres. Jésus le dit : toutes ces peurs doivent être combattues et refusées. Nous devons travailler à ce qu’elles n’aient pas droit de cité et d’autorité dans la citadelle de notre âme. Pour se faire, une seule peur doit être admise : la peur issue de la crainte et du respect dus à la Personne de Dieu. Cette peur supérieure est la seule qui est en mesure de vaincre et de nous libérer de l’emprise de toutes les autres. Dieu nous appelle en Christ à être des hommes libres. Ne laissons aucune peur nous emprisonner et nous paralyser au point de nous amener à rompre notre allégeance à Christ ! Après tout, Jésus le rappelle, tout ce que peuvent faire les hommes contre nous est de faire périr notre corps. Dieu, quant à Lui, possède un pouvoir beaucoup plus terrifiant : celui de faire périr l’âme et le corps dans la géhenne, le feu éternel préparé pour le diable, ses anges : Mat 25,41, et tous les rebelles : Apoc 20,15.

2. l’affirmation : elle touche à la grande valeur que, en tant que disciples de Christ, nous avons pour Dieu. Face au danger et à la menace, la première chose que, semble-t-il, nous perdons de vue, est le fait de la totale souveraineté de Dieu sur nos vies. Jésus nous rassure. Rien de ce qui se produit dans nos existences n’échappe au contrôle absolu de Dieu. face aux menaces physiques dont les Siens peuvent être l’objet, Jésus leur rappelle que pas un cheveu de leur tête ne tombe sans que Dieu ne le sache. Dans chaque situation, constamment, nous devons le savoir : nous sommes dans l’univers les créatures les plus précieuses au cœur de Dieu ! Soyons et restons persuadés que rien de ce qui peut se produire pour nous ne se vit et ne se passe sans que Son cœur ne le sache !

lundi 17 mai 2010

Chapitre 12, versets 1 à 3


Mise en garde

Une foule considérable s’étant rassemblée, Jésus, qui voulait se rendre aussi disponible pour elle, se sépara des scribes et des pharisiens avec qui le dialogue était de toutes façons parvenu à son terme. S’Il n’avait plus rien à leur dire, tout n’était pas inutile dans ce que Jésus venait de vivre avec Ses contradicteurs. En particulier, Jésus estima que les disciples avaient pour eux-mêmes une leçon importante à tirer du mauvais exemple qu’étaient les pharisiens en tant que leaders religieux. A travers la pédagogie qu’Il suit avec Ses disciples, Jésus nous enseigne qu’il n’y a, dans tout ce que nous vivons, qui ne soit sans valeur aucune. Tout, y compris les expériences qui semblent les plus négatives et les plus infructueuses, est bénéfique et porteur de leçons

Il se peut qu’ayant vu et entendu ce que Jésus disait aux pharisiens et aux scribes, les disciples ne se sentent pas concernés par le péché de comportement qu’Il leur reprochait. Jésus les avertit du danger que pourrait être cette illusion pour eux. Aux yeux de Jésus, rien n’est à la fois plus préjudiciable et plus sournois, pour la vie spirituelle de l’enfant de Dieu aussi, que l’hypocrisie. Jésus, à ce sujet, ne se contente d’ailleurs pas de dénoncer la chose : Il en donne la raison. L’effet de l’hypocrisie dans la vie spirituelle est comparable, dit-Il, à celui du levain. Comme le levain, qui pénètre à ce point la pâte qu’aucune partie ne lui échappe., l’hypocrisie, mal qui, au départ est minime, se développe à ce point, lorsqu’elle est tolérée, que toute la vie, actes et attitudes, finit par en être infecté. Jésus le souligne : il est impossible à quiconque de vivre partiellement dans la vérité et le mensonge. Mensonge comme vérité réclament et nécessitent l’entier du cœur et de la vie. Qu’au plus tôt, ce qui est mensonge, faux semblant soit banni de nos vies !

Mis à part le danger que représente l’hypocrisie, Jésus donne aux disciples une seconde raison pour laquelle il est bon qu’ils se gardent d’abriter une telle attitude dans leurs vies. Cette raison est que, tôt ou tard, les ténèbres de chaque vie devront faire place à la lumière, et le mensonge à la vérité ! Rien de ce qui est caché, et vécu dans le secret, ne peut le rester indéfiniment. Vivre dans la duplicité est donc, de toutes manières faire un calcul perdant. Que Dieu nous donne d’être chaque jour des chrétiens gagnants, des chrétiens honnêtes qui vivent dans la lumière !

samedi 15 mai 2010

Chapitre 11, versets 53 et 54


Réactions violentes

Face au courage dont a fait preuve Jésus pour dire les vérités qu’Il a dites, la réaction qu’on aurait pu attendre des scribes et des pharisiens était au minimum celle d’un examen intérieur. Connaissant tout de même qui est Jésus, et ne pouvant que reconnaître l’indépendance d’esprit dont Il faisait preuve : Mat 22,16, ils auraient pu, même s’ils ne pouvaient accepter d’un coup tous les reproches qui leur étaient adressés, se remettre en question et s’interroger quant à la perception que le regard droit et lucide de Jésus avait sur eux. Il n’en fut rien. Piqués au vifs, les scribes et les pharisiens n’ont qu’une chose en tête : presser Jésus de telle manière qu’Il en vienne devant eux à se contredire ou à commettre une faute qui serait prétexte pour annuler le jugement qu’Il a porté sur eux.

La réaction des scribes et des pharisiens nous interroge sur notre propre façon de réagir face au courage qu’un ami prouve en nous reprenant pour nous faire entendre certaines vérités à notre sujet. Parce que cet ami n’est pas Jésus, irréprochable, nous pouvons facilement nous dédouaner en nous disant « qu’avant de vouloir ôter la paille qui se trouve dans notre œil, il ferait bien d’ôter la poutre qui est dans le sien. » : Mat 7,3. Cette réaction n’est pas juste. Jésus, d’ailleurs, ne l’a pas dite en vue d’une utilisation dans ce but. La précaution dont est l’objet l’exhortation est destinée, non à celui qui est repris pour se défendre, mais à celui qui reprend pour être crédible. Quelle que soit la personne qui nous reprend, l’humilité nous commande d’écouter d’abord et de prendre en considération ce que nous entendons. Si nous sommes honnêtes face à Dieu, le Saint-Esprit nous aidera à savoir ce que nous avons à retenir de ce que nous avons ouï. Sachons cependant que nous nous plaçons en position de coupable si, face au reproche qui nous est adressé, la défensive et l’accusation sont les seules réactions dont nous sommes capables.

Combien sont-ils dans notre monde ces frères qui, à cause d’un reproche, vivent désormais à distance l’un de l’autre ! Bien que nous reconnaissant pécheurs, il n’en demeure pas moins vrai que notre plus grande difficulté reste de le reconnaître devant les autres lorsque, pris la main dans le sac, ceux-ci osent nous confronter à notre péché.

Que Dieu pardonne et extirpe de notre être cet orgueil profond qui nous habite !

vendredi 14 mai 2010

Chapitre 11, versets 45 à 52


Quel malheur pour vous, spécialistes de la loi

Epargné jusque là par Jésus, un des spécialistes de la loi (ou scribes) se fit le porte-parole de tous auprès de Lui pour Lui faire part de leur solidarité avec les pharisiens et de leur indignation face aux reproches qu’Il formulait à leur encontre. Les spécialistes de la loi vont apprendre à leur détriment que si Jésus ne les a pas apostrophé jusqu’à présent, ce n’est en aucune façon parce que, face à Dieu, Il considère qu’ils sont mieux lotis que les pharisiens. Contrairement à ce que, trop souvent, nous faisons, Jésus n’est pas de ceux qui englobent dans un jugement sans distinction les différents groupes qui composent un certain type de société. Chez chacun, Il est capable de dire et d’énoncer ce en quoi, de la manière qui lui est propre, son comportement pèche et déplaît à Dieu.

Si l’hypocrisie est le principal trait reproché par Jésus aux pharisiens, Il énonce ici à l’égard des scribes, qui ne se retrouvent ainsi pas en reste vis-à-vis de leurs collègues, 3 raisons pour lesquelles Il les plaint à leur tour :

1er malheur : la cause d’abattement et d’écrasement qu’ils sont par leur enseignement pour le peuple. Si les scribes avaient part à l’un des plus beaux ministères qui soit, enseignant de la Parole, Jésus souligne ici la lourde responsabilité qui pèse devant Dieu sur les épaules de celui qui exerce cette charge : cf Jac 3,1. En effet, si l’objectif de l’enseignant de la Parole est d’être le plus fidèle possible dans la transmission du message que Dieu a confié aux hommes, cette fidélité ne se limite pas au fait de dire avec exactitude les paroles dites par Dieu à Moïse et aux prophètes (comme ensuite aux apôtres). Nous pouvons être justes dans ce que nous disons tout en ayant tort quant aux personnes à qui nous destinons notre enseignement ou à l’esprit dans lequel nous parlons. Aussi le bon enseignant de la Parole ne peut se satisfaire du simple de travail de transmission des oracles de Dieu. Il doit faire la part des choses entre la bonne mesure d’exigences liées aux commandements de Dieu et les ressources que Dieu donne pour entrer dans l’obéissance. L’enseignant qui se contente, comme le faisaient les scribes, de dire au peuple ce que Dieu attend de lui sans être avec lui pour lui montrer de quelle manière porter la charge que Dieu lui impose ne fait à peine que la moitié de son travail et n’est pas un enseignant selon le cœur de Dieu. Car toujours, Jésus le rappelle, Dieu ordonne ce qu’Il ordonne.

Que Dieu nous donne d’être de ceux qui, avec l’enseignement qu’ils prodiguent, savent motiver et gagner les cœurs au désir de l’appliquer !

2ème malheur : le témoignage qu’ils rendent qu’ils sont de la lignée de ceux qui ont tué les prophètes d’autrefois. Alors que les scribes pensaient racheter, d’une certaine manière, les crimes de leurs pères envers les prophètes en leur érigeant de magnifiques mausolées, Jésus dénonce le fait que, en enterrant ceux que leurs pères ont tués, ils témoignent qu’ils sont en fait leurs dignes fils. Pour que l’accusation ne soit pas gratuite, Jésus annonce aux scribes que, dans les temps qui viennent, de nouveaux prophètes vont se lever (Ses futurs disciples) à qui ils feront en leur temps le même sort que leurs pères ont fait aux prophètes d’antan.

Chaque fois que, au nom de la religion, des hommes tuent des justes, ils ne font qu’actualiser et prouver le fait qu’ils font partie de la lignée de Caïn qui, le premier, fut meurtrier pour cette raison. Jésus le dit aux scribes : si une lourde culpabilité pèse sur les épaules des assassins de justes dans le passé, celle-ci atteint son point culminant avec la génération qui L’aura côtoyé. Car avec Lui, ce ne sont pas seulement des justes qui auront été mis à mort, mais le Juste !

3ème malheur : le fait qu’ils sont, par leur conduite, le contraire de ce que Dieu voulait qu’ils soient. Outre le fait de transmettre la Parole, Jésus souligne ici l’un des rôles capital de l’enseignant : il est celui, dit-Il, qui a en main la clé permettant à ceux qui veulent accéder au royaume de Dieu d’y entrer. Malheureusement, par leur conduite et le caractère déséquilibré de ce qu’ils enseignaient, non seulement les scribes fermaient la porte du Royaume à ceux qui voulaient y entrer, mais ils n’y entraient pas eux-mêmes.

Alors que, semaine après semaine, nous enseignons la Parole, posons-nous la question du fruit que cet enseignement porte dans les vies. Notre enseignement  aide-t-il ou complique-t-il plutôt l'approche de Dieu de ceux qui l’écoutent ? A-t-il comme effet d’ôter les obstacles qui, dans les cœurs, bloquent leur avance vers Dieu ou d’en ajouter ? Que Dieu nous donne d’être de vrais témoins de ce qu’Il est et les porte-parole fidèles de Ses désirs et de Sa pensée !

mardi 11 mai 2010

Chapitre 11, versets 42 à 44


Quel malheur pour vous, pharisiens

Constatant le caractère déplacé des accents mis dans la piété des pharisiens, Jésus poursuivit la réponse qu’il donna à son hôte en se mettant ouvertement à les plaindre. Si, pour certains, les invectives prononcées ici par Jésus expriment la colère, il est possible et préférable d’y lire aussi la tristesse et la désolation ressenties par le Seigneur à la vue de l’excentricité de la piété des pharisiens qui faisait l’impasse sur l’essentiel. Alors que le passages parallèle en Matthieu : Mat 23,4 à 36 fait état de beaucoup plus de malheurs prononcés par Jésus à leur encontre, Luc relève ici trois raisons pour lesquelles Jésus plaint les pharisiens pour leur piété.

1er malheur : le scrupule dont font preuve les pharisiens pour s’acquitter de leur devoir dans les choses périphériques de la piété alors qu’ils négligent complètement ce qui, pour Dieu, en est le cœur : la justice et l’amour.

Rappelons-nous avec eux que si ce que nous faisons dans la foi n’est pas sans valeur, cela ne saurait combler ce qui manque au niveau de notre être devant Dieu. Jamais, en quoi que ce soit, le faire ne peut aux yeux de Dieu remplacer l’être ou pallier à ses déficiences. Si Jésus ne méprise pas le faire, Il souligne ici avec force qu’il n’a de valeur que s’il exprime la réalité de l’être, et non, comme le faisaient les pharisiens, s’il est le moyen utilisé pour apaiser sa conscience face à ses propres manquements. Si le but de la mort de Jésus est d’ôter le péché du monde, l’auteur de l’épître aux hébreux nous rappelle qu’il a aussi une autre vertu : celle de purifier notre conscience des œuvres mortes : Hébr 9,14, toutes les œuvres faites dans le but d’une recherche de justice pour soi-même.

2ème malheur : la recherche maladive de la gloire et de la reconnaissance par autrui de ce qu’ils sont. Jésus le dira ailleurs : il est impossible de chercher à la fois sa propre gloire et celle de Dieu : Jean 5,44. Sur ce plan, combien était à plaindre les pharisiens qui, sans s’en rendre compte, par leur obsession d’être ici et maintenant les premiers, se fermaient la porte de la gloire future., les premiers ici-bas étant les derniers dans l’au-delà : Mat 19,30.

3ème malheur : le mensonge et la tromperie qu’ils sont pour les autres. Considérés comme l’élite religieuse, il n’était pas soupçonnable de la part du peuple de trouver en eux tant de pourriture et de corruption. Pourtant Jésus l’affirme : le monde des pharisiens n’est, sur le plan de la conduite et de la morale, pas mieux que celui qui lui est extérieur. La seule différence est que, si dans le monde extérieur, le mal paraît au grand jour, dans celui des pharisiens il est caché, enterré comme peut l’être un cadavre en décomposition sous une belle stèle dans un cimetière.

Prenons ainsi garde, à ce sujet, de ne pas leur ressembler. La meilleure façon d’y remédier est, comme le dit la Bible, d’avoir des moments où nous pouvons confesser nos péchés, partager ce qui fait nos combats et nos luttes les uns avec les autres. Plus nous reconnaissons notre identité de pécheurs les uns face aux autres, moins nous serons tentés de jouer au juste.

Que Dieu nous garde d’une séparation mensongère entre ce que nous sommes et ce que nous montrons !

lundi 10 mai 2010

Chapitre 11, versets 37 à 41


Jésus choque

Invité par un pharisien à un repas, Jésus choqua son hôte par le fait qu’il ne se soumit pas aux rites de purification auxquels celui-ci et ses pairs ne manquaient jamais avant de manger. Tout ce que faisait Jésus ayant un but, soyons persuadés que cette abstention du Seigneur n’était pas fortuite, mais volontaire. Jésus n’avait pour objectif ni de choquer, ni de provoquer. Quoiqu’invité, il montra une fois de plus aux pharisiens qu’il était un homme libre, ce dont eux-mêmes témoigneront plus tard en l’abordant pour le piéger : Mat 22,16.

Alors que nous voulons gagner les autres par l’Evangile, posons-nous, au regard du comportement de Jésus ici, la question : restons-nous dans notre manière d’être des hommes libres ? Notre préoccupation de gagner les autres à Dieu est-elle conditionnée par notre désir de Lui être d’abord fidèle par-dessus tout ? A qui d’ailleurs cherchons-nous à gagner ceux qui, comme ici, cherchent à construire avec nous une relation d’amitié ou vice-versa ? Est-ce d’abord avec nous ? Le danger est grand alors, si c’est le cas, de « mettre de l’eau dans notre vin », c’est-à-dire d’accepter, sous prétexte de ne pas inutilement choquer, de faire certains compromis avec ce que nous savons être la ligne de conduite que Dieu nous appelle à suivre ! Ou est-ce à Dieu ? Dans ce cas, nous n’hésiterons pas à rester nous-mêmes, cette fidélité devenant un test immédiat et direct révélant les dispositions qui animent le cœur de notre vis-à-vis.

Dès le départ, il s’avère que la rencontre entre Jésus et le pharisien qui l’invita tourna au vinaigre. Il paraît difficile qu’il en soit autrement, tout dans le comportement des pharisiens étant codifié par des lois qu’ils s’étaient eux-mêmes imposé : Marc 7,1-4. La rapidité avec laquelle Jésus devient ici un objet de scandale souligne la difficulté à laquelle doit faire face tout chrétien désireux d’être un témoin dans une société fortement teintée de religiosité. Si Jésus peut être d’une certaine façon laïc avec les laïcs, il ne sera pas religieux avec les religieux. Si, invité par un Matthieu, Jésus ne se soumettra à des rites de purification avant de passer à table : Luc 5,29-30, Il n’était pas question pour Lui d’avoir une attitude et un comportement différents chez un pharisien. Jésus refusera ainsi d’avoir cette attitude double qu’aura plus tard un Pierre, attitude qui scandalisera à tel point Paul qu’il ne pourra s’empêcher de le reprendre : Gal 2,11 à 14.

La dissension rapide qui se créa entre le pharisien et Jésus fut une occasion directe pour Lui de témoigner de ce qui, à Ses yeux et à ceux de Son Père, était l’important dans la spiritualité : non ce qui se passait au-dehors et qui était connu et vu des hommes, mais ce qui était au-dedans et que Dieu attendait voir se traduire, non par des rites, mais par des actes de compassion envers autrui.. Au travers du pharisien, Jésus nous met tous ici en garde contre l’une des maladies les plus dangereuses pouvant atteindre tous ceux qui prétendent vouloir vivre saintement devant Dieu. Cette maladie est l’hypocrisie : Luc 12,1, attitude qui consiste dans l’expression de la piété à mettre un accent surévalué sur la forme, l’apparence, au détriment ou sans lien aucun avec ce qui, aux yeux de Dieu, en constitue l’essence : l’amour. Par les propos sévères qu’Il tient au pharisien, Jésus nous rappelle que la notion de justice chez Dieu n’a souvent rien à voir avec celle des hommes. Dieu le rappelle en d’autre temps à Samuel : Il ne regarde pas, pour évaluer la qualité d’un homme à l’apparence, mais au cœur : 1 Sam 16,7.

Notons que la prise de position de Jésus, homme libre tenant à le rester, fut l’occasion qui lui fut donnée pour transmettre au pharisien la parole qu’il avait besoin d’entendre. Lorsque notre volonté de gagner les autres se traduit par le compromis, elle nous ôte la possibilité d’utiliser la parole comme l’épée à deux tranchants qu’elle doit être : Héb 4,12.

Que Dieu, en Christ, nous donne, en toutes circonstance et tout milieu, le courage d’être vrai !

samedi 8 mai 2010

Chapitre 11, versets 34 à 36


Notre lampe

Si la lampe de Dieu est le Christ, une lampe qu’il met bien en évidence, sur laquelle, si l’on est honnête, il n’est pas possible d’avoir de doutes, notre lampe à nous, dit Jésus, est notre œil, c’est-à-dire le regard, le jugement que nous portons sur les choses. En identifiant la lampe qui est la nôtre à notre œil, Jésus met le doigt sur ce qui constitue la raison des faux jugements et des soupçons infondés que portent sur Lui Ses contradicteurs. Leur cause, leur dit-Il, n’est pas liée au fait que l’éclat de la lampe de Dieu ne serait pas suffisamment puissant, mais uniquement à l’état mauvais de leur propre lampe à eux.

En énonçant cette vérité, Jésus place, non seulement Ses adversaires, mais chacun de nous face à sa responsabilité personnelle quant au degré de connaissance et de lucidité que nous avons sur les choses. Il nous rappelle que la connaissance de Dieu et des choses spirituelles n’a rien à voir avec le savoir ou un quelconque degré d’intelligence. La lucidité spirituelle est d’abord liée à la droiture du cœur. « Heureux, a déjà dit Jésus, ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu : Mat 5,8. » Le regard, le jugement que nous nous formons sur les choses sont ainsi, selon Jésus, indissociables des attitudes intérieures profondes qui nous habitent. Confirmant ce diagnostic, l’apôtre Paul, traitant du même sujet, énoncera sous la forme d’un principe universel l’axiome suivant : « Tout est pur pour ceux qui sont purs, mais rien ne l’est pour ceux qui sont souillés et incrédules ; leur intelligence aussi bien que leur conscience est souillée :Tite 1,15. Nous devons ainsi absolument nous défaire de l’idée que l’intelligence seule suffit pou saisir ce qui vient de Dieu. Le cœur, la conscience priment ici largement.

Ecoutant Jésus, nous ne pouvons qu’être effarés par l’état de ténèbres et d’ignorance dans lequel se trouve notre monde qui, se croyant sage, est devenu fou : Rom 1,22. Que Dieu donne aux Siens et à Son Eglise d’être, de la bonne manière, le guide des aveugles et la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres : Rom 2,19.

vendredi 7 mai 2010

Chapitre 11, verset 33


La place de la lampe

Toujours en réponse à la demande de Ses contradicteurs de voir un signe venant du ciel pour les convaincre de croire en Lui, Jésus répète dans ce contexte une évidence qu’il a déjà énoncé ailleurs et dans un autre cadre : Mat 5,15. Le rapport entre les deux contextes où Jésus dit la même phrase témoigne de l’intention qui est la Sienne en s’adressant de la sorte à Ses contradicteurs. Dans le sermon sur la montagne, c’est à Ses disciples que Jésus s’adresse lorsqu’Il parle de la place logique que doit occuper une lampe : le porte-lampe. L’objectif de Jésus est clair. Il veut signifier aux Siens que, pour être et assumer la fonction de lumière que Dieu leur donne dans ce monde, ils ne doivent pas avoir honte du témoignage à rendre à Son nom, aussi bien par les actes que par les paroles. La place de la lampe est sur le porte-lampe, en association avec les autres lampes pour que, fortifié par le lumière des autres, l’éclat de chaque lampe contribue au rayonnement de l’ensemble.

Dans le contexte de la discussion avec Ses ennemis, Jésus reprend l’image, en lien non plus avec le témoignage des disciples dans le monde, mais avec la volonté de Dieu. Demander à Dieu un signe venant du ciel, comme identifier Jésus à un imposteur de connivence avec la puissance des ténèbres, c’est quelque part soupçonner Dieu d’une volonté de tromperie quant à la révélation qu’il fait aux hommes de la Vérité. Tel n’est pas le cas. Le problème du scepticisme des contradicteurs de Jésus ne vient pas du fait que la lumière ne brillerait pas d’un éclat suffisant ou que Dieu ne lui aurait pas donner les moyens d’être visible. Il n’a d’objet qu’une seule cause : le refus de ceux qui la voient de croire ce qu’elle est et ce qu’elle montre qu’elle est. Il y a, dans la révélation que Dieu nous donne de Lui-même et de Sa volonté, « assez de lumière pour ceux qui ne désirent que de voir, mais aussi assez d’obscurité pour ceux qui ont une disposition contraire : Pascal. »

jeudi 6 mai 2010

Chapitre 11, versets 29 à 32

Le Fils de l’homme : un signe

Toujours dans le cadre de la réponse qu’Il donne à Ses opposants, Jésus rebondit ici sur la demande expresse, sous forme d’exigence, de ceux-ci de voir s’opérer sous leurs yeux un signe venant du ciel pour leur donner une raison de croire en Lui : Luc 11,16. L’exigence de Ses opposants va inspirer à Jésus une triple réponse :

1. la demande que formulent les opposants de Jésus est un reflet fidèle des dispositions de cœur qui les animent. Jésus qualifie ainsi la génération à laquelle Il a à faire face de génération mauvaise. Mauvaise parce que, comme Il le dit après, aucune autre génération avant elle n’a eu autant qu’elle de signes du ciel. Aucune des œuvres nombreuses qu’a faites le Christ ne portait la marque de la terre ou de l’homme. Toutes témoignaient de ce qu’Il était et de l’origine divine de Sa mission : cf Mat 11,6 ; Jean 5,36. Demander à Jésus un signe venant du ciel, alors qu’on en a de multiples à chaque instant sous les yeux, justifie pleinement la conclusion de Jésus à propos de cette génération : c’est une génération mauvaise, parce que malhonnête.

2. Puisque Ses opposants veulent un signe, Jésus leur dit qu’ils l’ont. Il est Lui-même le signe venant du ciel, comme Jonas le fut pour les habitants de Ninive. La raison pour laquelle Jésus cite Jonas dans ce contexte nous est donnée dans un passage parallèle des Evangiles : Mat 12,40. Le point commun le plus fort entre les deux hommes est la mort et la résurrection (symboliques pour Jonas, mais réelle pour Jésus) que les deux hommes vivront. Si les opposants de Jésus pouvaient se permettre de mettre en doute l’origine divine de la mission de Jésus, et même l’assimiler à un partenariat avec la puissance des ténèbres, la résurrection qu’Il vivra met un terme définitif à de telles supputations. La résurrection de Jésus le déclare Fils de Dieu avec puissance : Rom 1,4.

3. Parce qu’Il est le signe venant du ciel le plus fort que Dieu puisse donner aux hommes, Jésus annonce par avance qu’un jugement plus sévère attend ceux qui, de Son temps, ayant vu ce signe, n’ont pas voulu croire. Les hommes de Ninive, ayant cru à la prédication de celui, qu’en leur temps, ils reconnurent comme un envoyé de Dieu, se lèveront, dit Jésus, au jour du jugement pour condamner cette génération. Car si Jonas était un signe pour eux, Jésus le dépasse largement en tant que tel. A la lumière de leur exemple, les concitoyens de Jésus se retrouvent doublement coupables. Après Jonas, Jésus établit, dans la même logique, un autre parallèle avec la reine de Saba qui, pour entendre la sagesse de Salomon, ira jusqu’à faire des milliers de kilomètres. Là aussi, l’exemple de cette reine païenne, désireuse d’en avoir le cœur net au sujet de ce qu’elle entendait au sujet de la sagesse du roi d’Israël, au prix d’un long voyage, met en valeur de manière criante la condamnation des hommes incrédules du temps de Jésus, venu au milieu d’eux, rempli d’une sagesse supérieure au fils de David.

Alors que, souvent, nous pensons avoir les moyens de nous justifier devant Dieu pour nos fautes de comportement, Jésus nous rend ici sensible à une réalité qu’il nous faut prendre en compte. Au-delà de Son propre jugement, Dieu possède dans son arsenal une multitude d’exemples humains qui constituent autant de précédents historiques suffisants pour nous condamner. Car, tandis que nous réagissons mal, des milliers d’autres, placés dans les mêmes circonstances, ou, parfois même, dans des circonstances moins favorables, ont bien réagi. Avec Dieu, ils seront nos juges pour nous condamner !

mardi 4 mai 2010

Chapitre 11, versets 27 et 28


Les gens heureux

A l’écoute de Jésus, une femme admirative qui, peut-être, avait eu des enfants qui lui avaient causé du souci par leur conduite, fit part, en tant que mère du sentiment qui l’animait à l’égard de celle qu’eut Jésus. « S’il y a une femme qui peut s’estimer heureuse, dit-elle en substance, c’est bien celle qui a enfanté Jésus. » D’une certaine façon, cette femme dit vrai. Elle confirme d’ailleurs le sentiment que Marie elle-même et Elisabeth, sa cousine, ont exprimé à la nouvelle de la grâce faite à Marie par Dieu à ce sujet : Luc 1,42.45.48.

Si Jésus ne contredit pas totalement le jugement de cette femme, Il va, de manière claire, le réorienter vers ce qui est, à Ses yeux, beaucoup plus primordial en termes de grâce reçue et de bonheur donné par Dieu. Oui, sans doute, Marie, la mère de Jésus peut s’estimer être une femme heureuse d’avoir donné au monde un fils tel que Jésus. Mais le vrai bonheur que Dieu veut donner n’est pas réservé à de rares personnes choisies pour servir au dessein de Dieu. Il est possible pour tous. Le vrai bonheur n’est pas non plus dans le souvenir nostalgique de cadeaux faits par Dieu dans le passé. Il est dans le présent dans ce que Dieu donne par Sa Parole pour nourrir et remplir nos cœurs.

A ce sujet, Jésus précise le double aspect des causes qui sont source possible de bonheur pour l’homme. Le premier bonheur de l’homme est d’entendre la Parole de Dieu. Entendre la Parole de Dieu, c’est entendre des choses ineffables, cachées à la sagesse et à l’intelligence humaine. C’est entrer dans la connaissance des choses les plus élevées que puisse comprendre l’esprit humain. C’est quelque part déjà voir, avant d’y être, les choses du Royaume de Dieu, en connaître l’avant-goût. Jésus nous y invitant, ne nous privons donc pas de cette première source de bonheur que Dieu, par Jésus et Sa Parole, met ici à notre portée.

Il serait faux cependant de s’arrêter là et de croire qu’entendre la Parole suffit à notre bonheur. L’expérience du véritable bonheur, dit Jésus, n’est pas donnée à ceux qui se contentent d’entendre. Elle est réservée à ceux qui, après avoir entendu, se mettent à l’œuvre pour pratiquer, observer de manière effective ce qu’elle leur a permis de saisir. Tout le discours de Jésus et des apôtres souligne le caractère indissociable de ces deux composantes du bonheur : Jean 13,17 ; Jacques 1,22 à 25.



Que Dieu nous donne aujourd’hui, par les exhortations de Son Esprit, à chercher à être les gens heureux qu’Il désire nous voir être !

lundi 3 mai 2010

Chapitre 11, versets 24 à 26


Le parcours des esprits mauvais :

Il n’appartient qu’aux personnes très versées dans leur domaine de connaître les choses les plus pointues de leur sujet. S’il y a un domaine dans lequel nul n’égale Jésus sur le plan de la connaissance de ce qui le compose, c’est, de manière incontestable, le domaine spirituel. Les sages de ce monde peuvent faire preuve d’érudition dans bien des domaines. Mais la Bible et Jésus le démontrent : seul l’Esprit de Dieu, qui procède par révélation et illumination, est en mesure de révéler ce qui touche au domaine spirituel : Mat 11,25 à 27 ; 16,17 ; 1 Cor 2,10 à 16. Aussi, à cause de la nature du mode d’investigation de ce domaine, fermé à la raison humaine et aux moyens de prospective naturels, nous faut-il apprendre, sans possibilité de vérification, à recevoir tel quel l’enseignement que le Seigneur nous donne à ce sujet. « Qui, parmi les humains, sait ce qui relève de l’humain, si ce n’est l’esprit de l’humain qui est en lui ? De même, personne ne connaît ce qui relève de Dieu, sinon l’Esprit de Dieu ! Comme ce qui relève de l’homme échappe à l’animal, qui est incapable d’entrer dans sa dimension, il nous faut savoir que, de la même manière, seuls ceux qui ont reçu de Dieu un équipement leur permettant d’entrer dans le domaine qui est le sien, peuvent un tant soit peu comprendre les principes, les lois et le mécanisme qui ont cours dans ce domaine.

Après avoir expliqué l’aberration qu’est l’idée d’une collaboration entre ténèbres et lumière pour expliquer le pouvoir que manifestait Jésus à l’égard des esprits mauvais, Celui-ci poursuit en apportant à Ses interlocuteurs un enseignement, qui a pour objet de leur servir d’avertissement, sur les manières d’agir des esprits mauvais suite à leur expulsion d’un territoire donné. Si le ministère principal de Jésus est d’opérer des délivrances, de libérer des âmes de l’occupation de l’ennemi, Il met en garde Ses interlocuteurs sur le danger que courent ceux-ci à ne pas faire suivre le bienfait dont ils sont l’objet de Sa part d’une attitude conséquente.

Les délivrances que Jésus opère dans des vies ne peuvent produire leurs effets bénéfiques que si elles sont suivies d’une attitude par laquelle Jésus Lui-même est invité à occuper la place désormais libre. De même que la nature a horreur du vide, Jésus explique que le cœur et l’esprit de l’homme, débarrassés de la présence d’esprits malfaisants, ne peuvent rester sans locataire. Le risque encouru, si tel est le cas, explique Jésus, est que, après avoir été expulsé, l’esprit mauvais revienne et, constatant que la maison, balayée, ornée est libre, invitent sept autres esprits encore plus méchants que lui à partager la colocation..

Il peut nous arriver de nous demander comment il se fait qu’au niveau personnel ou collectif, des individus comme des peuples, autrefois visités par l'Evangile et en ayant goûté tous les bienfaits, retombent à des niveaux de péché ou de barbarie tels qu’ils se retrouvent dans un état moral et social pire qu’avant l’arrivée du Christ et de Son enseignement dans leurs vies. L’explication se trouve ici. Adhérer au Christ, ce n’est pas seulement être, de manière périphérique, au bénéfice de Son action par l’adoption, par exemple, de quelques-unes de Ses valeurs morales. C’est L’inviter à être le maître des lieux de notre vie ! Il nous faut le savoir : expulser le Christ des lieux où Il a commencé agir, c’est inviter l’ancienne puissance à y revenir, avec en prime des associés pire qu’elle. Au-delà des causes humaines, n’y a-t-il pas ici une clé pour comprendre l’histoire tragique qu’a connu Israël depuis le Christ, mais aussi, plus récemment, des peuples comme le Rwanda ou l’Allemagne nazie ?