samedi 15 mai 2010

Chapitre 11, versets 53 et 54


Réactions violentes

Face au courage dont a fait preuve Jésus pour dire les vérités qu’Il a dites, la réaction qu’on aurait pu attendre des scribes et des pharisiens était au minimum celle d’un examen intérieur. Connaissant tout de même qui est Jésus, et ne pouvant que reconnaître l’indépendance d’esprit dont Il faisait preuve : Mat 22,16, ils auraient pu, même s’ils ne pouvaient accepter d’un coup tous les reproches qui leur étaient adressés, se remettre en question et s’interroger quant à la perception que le regard droit et lucide de Jésus avait sur eux. Il n’en fut rien. Piqués au vifs, les scribes et les pharisiens n’ont qu’une chose en tête : presser Jésus de telle manière qu’Il en vienne devant eux à se contredire ou à commettre une faute qui serait prétexte pour annuler le jugement qu’Il a porté sur eux.

La réaction des scribes et des pharisiens nous interroge sur notre propre façon de réagir face au courage qu’un ami prouve en nous reprenant pour nous faire entendre certaines vérités à notre sujet. Parce que cet ami n’est pas Jésus, irréprochable, nous pouvons facilement nous dédouaner en nous disant « qu’avant de vouloir ôter la paille qui se trouve dans notre œil, il ferait bien d’ôter la poutre qui est dans le sien. » : Mat 7,3. Cette réaction n’est pas juste. Jésus, d’ailleurs, ne l’a pas dite en vue d’une utilisation dans ce but. La précaution dont est l’objet l’exhortation est destinée, non à celui qui est repris pour se défendre, mais à celui qui reprend pour être crédible. Quelle que soit la personne qui nous reprend, l’humilité nous commande d’écouter d’abord et de prendre en considération ce que nous entendons. Si nous sommes honnêtes face à Dieu, le Saint-Esprit nous aidera à savoir ce que nous avons à retenir de ce que nous avons ouï. Sachons cependant que nous nous plaçons en position de coupable si, face au reproche qui nous est adressé, la défensive et l’accusation sont les seules réactions dont nous sommes capables.

Combien sont-ils dans notre monde ces frères qui, à cause d’un reproche, vivent désormais à distance l’un de l’autre ! Bien que nous reconnaissant pécheurs, il n’en demeure pas moins vrai que notre plus grande difficulté reste de le reconnaître devant les autres lorsque, pris la main dans le sac, ceux-ci osent nous confronter à notre péché.

Que Dieu pardonne et extirpe de notre être cet orgueil profond qui nous habite !

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