jeudi 6 mai 2010

Chapitre 11, versets 29 à 32

Le Fils de l’homme : un signe

Toujours dans le cadre de la réponse qu’Il donne à Ses opposants, Jésus rebondit ici sur la demande expresse, sous forme d’exigence, de ceux-ci de voir s’opérer sous leurs yeux un signe venant du ciel pour leur donner une raison de croire en Lui : Luc 11,16. L’exigence de Ses opposants va inspirer à Jésus une triple réponse :

1. la demande que formulent les opposants de Jésus est un reflet fidèle des dispositions de cœur qui les animent. Jésus qualifie ainsi la génération à laquelle Il a à faire face de génération mauvaise. Mauvaise parce que, comme Il le dit après, aucune autre génération avant elle n’a eu autant qu’elle de signes du ciel. Aucune des œuvres nombreuses qu’a faites le Christ ne portait la marque de la terre ou de l’homme. Toutes témoignaient de ce qu’Il était et de l’origine divine de Sa mission : cf Mat 11,6 ; Jean 5,36. Demander à Jésus un signe venant du ciel, alors qu’on en a de multiples à chaque instant sous les yeux, justifie pleinement la conclusion de Jésus à propos de cette génération : c’est une génération mauvaise, parce que malhonnête.

2. Puisque Ses opposants veulent un signe, Jésus leur dit qu’ils l’ont. Il est Lui-même le signe venant du ciel, comme Jonas le fut pour les habitants de Ninive. La raison pour laquelle Jésus cite Jonas dans ce contexte nous est donnée dans un passage parallèle des Evangiles : Mat 12,40. Le point commun le plus fort entre les deux hommes est la mort et la résurrection (symboliques pour Jonas, mais réelle pour Jésus) que les deux hommes vivront. Si les opposants de Jésus pouvaient se permettre de mettre en doute l’origine divine de la mission de Jésus, et même l’assimiler à un partenariat avec la puissance des ténèbres, la résurrection qu’Il vivra met un terme définitif à de telles supputations. La résurrection de Jésus le déclare Fils de Dieu avec puissance : Rom 1,4.

3. Parce qu’Il est le signe venant du ciel le plus fort que Dieu puisse donner aux hommes, Jésus annonce par avance qu’un jugement plus sévère attend ceux qui, de Son temps, ayant vu ce signe, n’ont pas voulu croire. Les hommes de Ninive, ayant cru à la prédication de celui, qu’en leur temps, ils reconnurent comme un envoyé de Dieu, se lèveront, dit Jésus, au jour du jugement pour condamner cette génération. Car si Jonas était un signe pour eux, Jésus le dépasse largement en tant que tel. A la lumière de leur exemple, les concitoyens de Jésus se retrouvent doublement coupables. Après Jonas, Jésus établit, dans la même logique, un autre parallèle avec la reine de Saba qui, pour entendre la sagesse de Salomon, ira jusqu’à faire des milliers de kilomètres. Là aussi, l’exemple de cette reine païenne, désireuse d’en avoir le cœur net au sujet de ce qu’elle entendait au sujet de la sagesse du roi d’Israël, au prix d’un long voyage, met en valeur de manière criante la condamnation des hommes incrédules du temps de Jésus, venu au milieu d’eux, rempli d’une sagesse supérieure au fils de David.

Alors que, souvent, nous pensons avoir les moyens de nous justifier devant Dieu pour nos fautes de comportement, Jésus nous rend ici sensible à une réalité qu’il nous faut prendre en compte. Au-delà de Son propre jugement, Dieu possède dans son arsenal une multitude d’exemples humains qui constituent autant de précédents historiques suffisants pour nous condamner. Car, tandis que nous réagissons mal, des milliers d’autres, placés dans les mêmes circonstances, ou, parfois même, dans des circonstances moins favorables, ont bien réagi. Avec Dieu, ils seront nos juges pour nous condamner !

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