vendredi 14 mai 2010

Chapitre 11, versets 45 à 52


Quel malheur pour vous, spécialistes de la loi

Epargné jusque là par Jésus, un des spécialistes de la loi (ou scribes) se fit le porte-parole de tous auprès de Lui pour Lui faire part de leur solidarité avec les pharisiens et de leur indignation face aux reproches qu’Il formulait à leur encontre. Les spécialistes de la loi vont apprendre à leur détriment que si Jésus ne les a pas apostrophé jusqu’à présent, ce n’est en aucune façon parce que, face à Dieu, Il considère qu’ils sont mieux lotis que les pharisiens. Contrairement à ce que, trop souvent, nous faisons, Jésus n’est pas de ceux qui englobent dans un jugement sans distinction les différents groupes qui composent un certain type de société. Chez chacun, Il est capable de dire et d’énoncer ce en quoi, de la manière qui lui est propre, son comportement pèche et déplaît à Dieu.

Si l’hypocrisie est le principal trait reproché par Jésus aux pharisiens, Il énonce ici à l’égard des scribes, qui ne se retrouvent ainsi pas en reste vis-à-vis de leurs collègues, 3 raisons pour lesquelles Il les plaint à leur tour :

1er malheur : la cause d’abattement et d’écrasement qu’ils sont par leur enseignement pour le peuple. Si les scribes avaient part à l’un des plus beaux ministères qui soit, enseignant de la Parole, Jésus souligne ici la lourde responsabilité qui pèse devant Dieu sur les épaules de celui qui exerce cette charge : cf Jac 3,1. En effet, si l’objectif de l’enseignant de la Parole est d’être le plus fidèle possible dans la transmission du message que Dieu a confié aux hommes, cette fidélité ne se limite pas au fait de dire avec exactitude les paroles dites par Dieu à Moïse et aux prophètes (comme ensuite aux apôtres). Nous pouvons être justes dans ce que nous disons tout en ayant tort quant aux personnes à qui nous destinons notre enseignement ou à l’esprit dans lequel nous parlons. Aussi le bon enseignant de la Parole ne peut se satisfaire du simple de travail de transmission des oracles de Dieu. Il doit faire la part des choses entre la bonne mesure d’exigences liées aux commandements de Dieu et les ressources que Dieu donne pour entrer dans l’obéissance. L’enseignant qui se contente, comme le faisaient les scribes, de dire au peuple ce que Dieu attend de lui sans être avec lui pour lui montrer de quelle manière porter la charge que Dieu lui impose ne fait à peine que la moitié de son travail et n’est pas un enseignant selon le cœur de Dieu. Car toujours, Jésus le rappelle, Dieu ordonne ce qu’Il ordonne.

Que Dieu nous donne d’être de ceux qui, avec l’enseignement qu’ils prodiguent, savent motiver et gagner les cœurs au désir de l’appliquer !

2ème malheur : le témoignage qu’ils rendent qu’ils sont de la lignée de ceux qui ont tué les prophètes d’autrefois. Alors que les scribes pensaient racheter, d’une certaine manière, les crimes de leurs pères envers les prophètes en leur érigeant de magnifiques mausolées, Jésus dénonce le fait que, en enterrant ceux que leurs pères ont tués, ils témoignent qu’ils sont en fait leurs dignes fils. Pour que l’accusation ne soit pas gratuite, Jésus annonce aux scribes que, dans les temps qui viennent, de nouveaux prophètes vont se lever (Ses futurs disciples) à qui ils feront en leur temps le même sort que leurs pères ont fait aux prophètes d’antan.

Chaque fois que, au nom de la religion, des hommes tuent des justes, ils ne font qu’actualiser et prouver le fait qu’ils font partie de la lignée de Caïn qui, le premier, fut meurtrier pour cette raison. Jésus le dit aux scribes : si une lourde culpabilité pèse sur les épaules des assassins de justes dans le passé, celle-ci atteint son point culminant avec la génération qui L’aura côtoyé. Car avec Lui, ce ne sont pas seulement des justes qui auront été mis à mort, mais le Juste !

3ème malheur : le fait qu’ils sont, par leur conduite, le contraire de ce que Dieu voulait qu’ils soient. Outre le fait de transmettre la Parole, Jésus souligne ici l’un des rôles capital de l’enseignant : il est celui, dit-Il, qui a en main la clé permettant à ceux qui veulent accéder au royaume de Dieu d’y entrer. Malheureusement, par leur conduite et le caractère déséquilibré de ce qu’ils enseignaient, non seulement les scribes fermaient la porte du Royaume à ceux qui voulaient y entrer, mais ils n’y entraient pas eux-mêmes.

Alors que, semaine après semaine, nous enseignons la Parole, posons-nous la question du fruit que cet enseignement porte dans les vies. Notre enseignement  aide-t-il ou complique-t-il plutôt l'approche de Dieu de ceux qui l’écoutent ? A-t-il comme effet d’ôter les obstacles qui, dans les cœurs, bloquent leur avance vers Dieu ou d’en ajouter ? Que Dieu nous donne d’être de vrais témoins de ce qu’Il est et les porte-parole fidèles de Ses désirs et de Sa pensée !

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