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lundi 1 février 2010

Chapitre 7, versets 36 à 50 (2)

La femme au parfum

Intéressons-nous maintenant de plus près à l’intruse, l’imprévue du scénario devenant soudain l’actrice principale de la scène, la femme au parfum. Etant l’inattendue, celle, pourrait-on dire, que Dieu impose au milieu de ce que les adversaires de Jésus se proposaient de faire, tous ses actes, ses gestes revêtent soudain une dimension spirituelle tels qu’ils en deviennent, et Jésus Lui-même le dira, la parole, le message qu’à cette heure, toutes les personnes présentes doivent recevoir du Père.

Oui, réellement rien ne s’est passé comme prévu ! Les pharisiens passaient leur temps à s’opposer à Jésus, à contester ce que les signes qu’Il accomplissait démontraient au sujet de Son identité. Sans doute, une fois de plus, avait-Il été invité dans cet esprit. Jésus n’aura pas Lui-même à se justifier, à prendre Sa défense. C’est le Père, au travers de cette femme de mauvaise vie, qui va leur faire Lui-même la leçon. Il peut nous arriver, comme le pharisien, de nous irriter, d’être contrarié par un élément perturbateur qui met par terre tous nos plans. Arrêtons-nous plutôt et demandons-nous si, à travers le grain de sable qui grippe la belle mécanique de nos projets, il n’y a pas de la part de Dieu un message, une parole qu’il nous faut entendre.

Quel est ce message que, au travers de la femme au parfum, Dieu a voulu faire entendre ici ? Pour illustrer le scandale que représente l’assortiment de la beauté et de la stupidité, le roi Salomon n’a pas hésité à écrire le proverbe suivant : Un anneau d‘or au groin d’un pourceau, c’est une femme belle et privée de bon sens : Prov 11,22. Un lien étroit existe entre le choc que représente l’illustration utilisée par Salomon et la situation dans laquelle l’Evangile nous place ici. Ce lien est celui du choc que représente pour Salomon le mauvais assemblage de la beauté et de la stupidité et, pour les pharisiens, celui de la dévotion que manifeste l’intruse, dont la réputation n’est pas à faire, envers Jésus qui se dit prophète, voire le Saint de Dieu. Dieu peut-il apprécier l’odeur d’un parfum que l’on a jeté sur un tas de fumier ? Telle est, en substance, la question que se posent les personnes présentes autour de Jésus !

Sans complexe, Jésus répondra par l’affirmative. Oui ! Quel que soit l’endroit ou le cœur duquel il sort, Dieu apprécie, aime le parfum des larmes de la contrition et de la repentance. Car c’est ce parfum seul qui lui rend possible de déverser sur celui qui en est la source, le Sien, celui de Sa grâce. Jésus le dit ici avec d’autres mots. Mais Sa pensée est claire : la seule personne qui, dans cette pièce, sentait bon aux yeux de Dieu était la femme pécheresse ; car, au-delà de la puanteur de sa vie mauvaise, elle a su faire monter jusqu’à Dieu, au travers de ses larmes, le parfum de l’amour, parfum né du pardon reçu. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la femme, inspirée, a versé larmes et parfum sur les pieds de Jésus. De manière prophétique, elle annonce que ce sera de Ses pieds-là, percés pour elle, que jaillira la source du pardon et de la purification de son cœur. Sans qu'elle s'en rende compte, elle valide du même coup les affirmations de Jésus selon lesquelles Il est bien l'Envoyé de Dieu, le Messie annoncé par les prophètes. Elle communique d'autre part sans parole le message qui sera à la source de la distinction pour tous les siècles entre la vraie et la fausse piété. Ce principe est que c'est par le coeur d'abord, et non par la raison, que l'on connaît Dieu et le Christ. Seul le coeur réchauffé par l'amour de Dieu peut L'aimer et Le connaître comme le reconnaître !

Du passage de l’intruse, Jésus énoncera donc le principe qui est le secret de toute vraie piété et dévotion : un principe que, malgré toute leur connaissance et leurs œuvres, les pharisiens n’avaient pas acquis. Ce principe est que l’amour donné vient de l’amour reçu. Plus nous sommes conscient de notre indignité et de la grâce dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, plus nous sommes en mesure de faire les gestes qui démontrent notre amour pour Lui et les autres. Que ce principe soit, par ta grâce renouvelée, celui qui nous anime de plus en plus.

samedi 30 janvier 2010

Chapitre 7, versets 36 à 50 (1)

Comme un chien dans un jeu de quilles...

Nous ne connaissons pas les raisons qui poussèrent un pharisien à inviter Jésus pour un repas chez lui. Ce que nous savons avec certitude par ailleurs est que, parmi les contemporains de Jésus, les pharisiens formaient la caste qui lui était la plus opposée. Y avait-il derrière l’invitation une stratégie de groupe montée de toutes pièces (le texte de Luc nous laisse supposer qu’il y avait, mis à part Jésus et ses disciples, d’autres personnes présentes) ? Quoi qu’il en soit, il est notoire que Jésus ne refuse pas l’invitation. Quelles que soient les motivations de son hôte, Jésus agit envers lui comme s’il n’y avait derrière sa démarche aucune fourberie. Avant l’heure, il pratique le précepte énoncé plus tard par Paul, précepte selon lequel l’amour ne soupçonne pas le mal. Jésus n’a d’ailleurs pas besoin de le faire. La suite de l’histoire montre que, comme une source, la vérité jaillit d’elle-même. Même lorsqu’elle se revêt des habits de la bienveillance, il est impossible à la chair d’en copier l’esprit. Tôt ou tard, apparaît le moment où ce qui se cache derrière l’apparence fait surface. Si, en invitant Jésus, le pharisien espérait le piéger, l’histoire montre que l’entreprise menée ici a complètement échoué. Non seulement, l’invitation du pharisien va être une des plus superbes occasions données à Jésus de manifester ce qu’est la véritable bienveillance, mais elle va mettre en lumière, sur plusieurs plans, ses nombreuses lacunes en la matière. Tout cela parce que, à l’encontre de tout ce qui avait été pensé, planifié, un élément hors de contrôle, imprévu, sous la forme d’une femme de mauvaise vie, va s’immiscer, s’infiltrer dans le jeu à tel point que, de toutes les personnes présentes, c’est elle qui, finalement, va être le centre et l’objet de tous les regards.

Nous pouvons d’entrée apprendre du scénario de cette histoire, non tel qu’il a été pensé mais tel qu’il s’est déroulé, deux leçons :

- la 1ère est que, comme Jésus, nous n’avons pas besoin de craindre les complots et stratagèmes éventuels de ceux qui complotent contre nous ou voudraient nous piéger. En Dieu, nous avons à la fois un Défenseur et un Bouclier pleinement suffisant. Nos ennemis peuvent tramer ce qu’ils veulent dans l’ombre. En Dieu, nous avons une lumière capable de déjouer toutes les ruses et les complots. Ayant tous les éléments en main, Il reste en tout temps et en toutes circonstances, le Maître du jeu. Pour ce qui nous concerne, soyons comme Jésus : vrai, simple, dans l’amour. C’est la meilleure façon d’agir pour que, finalement, se retourne contre eux la ruse de nos adversaires.

- la seconde est que, rarement, les plans échafaudés dans les ténèbres se déroulent comme prévus. Arrive souvent, tôt ou tard, le grain de sable qui, grippant la mécanique pourtant si bien huilée, met tout par terre. La perturbation provoquée par l’arrivée de l’intrus (qui est ici une intruse) est si grande que la lumière des projecteurs, censée au départ être braquée sur les seuls parties en présence, se trouve déplacée vers la tierce personne inattendue. Du coup, c’est de manière indirecte, mais non moins vraie, que la pièce va se jouer, l’élément imprévu devant le point focal de la manifestation de ce qui habite le cœur des uns et des autres.

La leçon que l’on retient est que, quoi qu’on fasse ou qu’on trame, on ne peut échapper à la vérité. Que, par le Saint-Esprit, Dieu nous rappelle en temps et en heure, cette vérité de base sur la Vérité. Aussi, ne gâchons ni ne perdons pas inutilement notre temps. Vivons en elle : ce sera le plus sûr moyen de ne jamais être pris en défaut.

vendredi 29 janvier 2010

Chapitre 7, versets 24 à 35


Hommage rendu à Jean-Baptiste

Les messagers envoyés par Jean repartis, Jésus s’adressa à la foule pour rendre à son précurseur un hommage appuyé. Se faisant, Jésus n’a pas pour objectif de rendre à Jean le service que celui-ci Lui a rendu. Il n’a jamais été une seule fois dans l’esprit de Jésus de construire Sa gloire de la même façon que les hommes le font, en se tirant gloire les uns des autres : cf Jean 5,44. L’hommage rendu par le Maître au serviteur poursuit deux objectifs qui, dans les parties qui peuvent nous concerner, sont pour nous aussi source d’encouragement :

1er objectif : la faiblesse dont a pu faire preuve Jean dans sa prison n’enlève en rien aux yeux de Dieu sa valeur et sa qualité. Dieu ne regarde pas à elle, photo d’un instant, pour juger Son serviteur. Jean n’est pas d’abord ce qu’il est dans ses moments de faiblesse. Jean est ce que Dieu a voulu et choisi qu’il soit : plus qu’un prophète, le précurseur de Son oint. Oui ! Il peut nous arriver dans notre ministère et notre service pour Christ de paraître par moments un homme bien ordinaire, qui ne diffère en rien dans ses fragilités des autres hommes. Des hommes comme Elie et Moïse, figures glorieuses de la loi et des prophètes, se sont montrés comme tels :ex : 1 Rois 19,4. Mais ces moments, qui nous humilient, sont les exceptions à une généralité qui, quant à elle, représente ce qu’est notre identité spirituelle.

2ème objectif : Si Jean s’est montré faible, capable même de douter, Jésus souligne que cette faiblesse ne justifie en rien la position de ceux qui n’ont pas cru en Jean et qui ont rejeté son appel. Jean était bien le messager envoyé par le Seigneur pour préparer la venue de Son oint. Aussi, quel que soit l’état de faiblesse de Jean à cette heure, ce qu’il a dit, annoncé reste vrai, et c’est sur la base de l’attitude que les hommes auront eu à son égard, et à l’égard de la parole qu’il aura prêché, que Dieu jugera. Jésus nous rappelle ici que, bien que liée au messager qui la porte, la Parole est plus grande que lui. Si le messager tombe, la parole qu’il a proclamé reste vraie, et ceux qui l’ont entendu ne saurait être justifié dans leur refus par la chute de son héraut. L’excuse selon laquelle les serviteurs de Dieu, porteurs de Sa Parole, ne sont pas parfaits, dont se servent ceux qui la refusent pour justifier leur position, ne saurait tenir devant Dieu. Indépendamment de ceux qui la proclament, la Parole de Dieu possède un pouvoir de persuasion et de vérité suffisants pour condamner ceux qui la rejettent.

Jésus conclut ce point par une parabole explicite. Quel que soit le messager qui apporte la Parole, les malhonnêtes et les incrédules trouveront toujours à redire au comportement de ceux-ci pour justifier leur refus de s’y soumettre. Jésus et Jean, différents à l’extrême dans les intonations de leur message comme dans leurs façons d’être au milieu des hommes, en sont l’illustration. Ceux qui ont rejeté Jean, trop sévère ou trop rabat-joie à leur goût, n’ont pas pour autant adhéré à Jésus, porteur de la grâce et de l’espérance. Car, s’il y a différence apparente, il y a unité totale quant au fond. Chacun confronte son prochain à Dieu et à lui-même. Dieu, dans Sa sagesse, a voulu, pour nous tester, que le message de la tristesse précède celui de la joie, que celui de la repentance devance celui du pardon : 2 Cor 7,10. Aussi quiconque n’est pas prêt à entendre Jean ne pourra pas être au bénéfice de Jésus, car la bonne nouvelle qu’Il fait entendre n’apparaît comme telle que sur le fond sombre du constat fait par Jean.

Que Dieu nous donne, dans Sa grâce, d’aimer Jean pour ce qu’il est : le chemin par lequel nous rencontrons Jésus. Qu’Il soit béni pour l’appréciation qu’Il a de ce que nous sommes en Lui !

jeudi 21 janvier 2010

Chapitre 7, versets 18 à 23


La question de Jean-Baptiste


Les disciples de Jean, ayant entendu parler des prodiges qu’accomplissait Jésus, lui en rendirent compte. Jean se trouvait à ce moment-là, précise Matthieu : Mat 11,2, dans sa prison suite à son arrestation par Hérode qui n’avait pas supporté de voir le prophète le reprendre pour son comportement adultère avec la femme de son frère : Mat 14,3 à 5. Entre les quatre murs de son cachot, on aurait pu penser que Jean accueille le témoignage rendu par ses disciples à Jésus avec enthousiasme. « Oui, aurait pu penser Jésus, il valait la peine de souffrir pour la vérité ! Sa mission avait été, par sa prédication sur la repentance, de préparer le chemin à Celui qui, plus grand que lui, allait venir. Certes aujourd’hui, il avait les mains et les pieds liés. Mais Jésus était là ! Il faisait des prodiges incroyables ! Il avait accompli sa mission. »

Tel n’est pas l’homme que rencontrèrent les disciples. A la place d’un Jean fort, enthousiaste, en paix, nous rencontrons un prophète en proie au tourment, au doute intérieur. Prisonnier comme un animal dans les limites trop étroites de sa cage, Jean tourne en quelque sorte autour de lui-même, de ce qu’a été toute sa vie, tout son engagement. Au moment d’un départ qu’il pressent peut-être comme probable, il a besoin de savoir, d’être rassuré : s’est-il engagé pour la bonne cause ? Ou toute sa vie a-t-elle été sacrifié sur l’autel de l’erreur ?

Le désarroi dans lequel se trouve Jean a beaucoup à nous apprendre sur nous-mêmes. En pleine force, dans le feu de l’engagement dans le ministère que Dieu nous confie, nous pouvons paraître invincibles, inébranlables comme un roc. Puis vient le temps des liens, de la privation de liberté, de l’arrêt contraint de l’activité, de la perspective du sacrifice, temps où nous nous retrouvons comme dans le désert : seul face à nous-mêmes et à Dieu. C’est alors le temps du bilan, des questions : qu’ai-je fait de ma vie ? Me suis-je engagé, investi, sacrifié pour ce qui était juste, vrai, valable ?

Jésus, recevant les envoyés de Jean, aurait pu prendre la chose comme une blessure à son amour propre. « Quoi ! Jean, tu doutes ? Après tout ce que le Père t’a dit, toute la grâce dont tu as été l’objet depuis ta naissance ! » Jésus aurait pu, de manière légitime, juger Jean et le reprendre même avec sévérité pour ses doutes et ses questions. Il ne l’a pas fait. Comprenant le mal intérieur qui le ronge, Il va, au contraire, chercher à consolider sa foi chancelante en l’encourageant à l’ancrer dans les deux seuls éléments sur lesquels, celle-ci peut tenir :

- Jésus lui rappelle les œuvres extraordinaires et uniques qu’Il accomplit. Qui d’autre que Dieu Lui-même peut faire ce qu’Il fait. Ses œuvres témoignent à elles seules de ce qu’Il est : l’envoyé promis, le Fils de Dieu : Jean 5,36.

- Jésus cite, en appui à la crédibilité de la preuve première qu’Il apporte, l’Ecriture, en particulier les prophéties d’Esaïe le prophète au sujet du Messie à venir : Esaïe 26,19 ; 29,18 ; 35,5-6.

Les faits et l’Ecriture, sur lesquels repose notre foi en Christ, sont les deux témoins irréfutables et indiscutables que Jésus est bien ce qu’Il a dit être. Tout au long des siècles, ces deux témoins sont et restent ceux sur en lesquels la foi de tous les disciples du Christ doit être enracinée, si elle veut traverser l’épreuve du temps et de la difficulté. En dehors d’eux, de ce terrain, tout est mouvant, rien ne résiste.

Certes Jean a reçu, dès sa naissance, beaucoup d’avantages. Mais la grâce dont il a été l’objet, par l’élection de Dieu, dès sa conception, ne l’a pas exempté d’être un jour confronté au choix personnel de la foi. Nous pouvons avoir été au bénéfice de beaucoup d’avantages par rapport à d’autres en ce qui concerne la foi. Mais le chemin de celle-ci oblige de notre part, sur la base de la révélation, à la décision de l’adhésion volontaire. C’est là que se situe pour nous le moment de la conversion. Que Dieu donne à tous les Jean privilégiés de notre temps de saisir que les temps de crise sont des occasions données par Dieu d’enracinement personnel dans la foi ! Heureux celui pour qui Jésus, dans les temps de crise, n'est pas une occcasion de chute !

mardi 19 janvier 2010

Chapitre 7, versets 11 à 17

Le jeune homme de Naïn


Si Jésus a pu étonner et rendre admiratives, au retour de leur visite, les personnes envoyées par le centurion au sujet de son serviteur, combien plus en sera-t-il dans la situation évoquée ici, qui n’est pas sans lien avec la précédente. Plusieurs point de convergence et de différence relient en effet les deux témoignages que Luc écrit ici à la suite l’un de l’autre :

- l’homme dont se souciait le centurion n’était pas quelqu’un de sa parenté, mais un serviteur, et un serviteur parmi d’autres. Toute autre est la peine de la personne que rencontre Jésus ici : déjà veuve, cette femme se voit privée de plus de son fils unique

- Le serviteur dont se soucie le centurion n’est pas mort. Bien que malade, il est toujours en vie. Ici, c’est un fils que l’on porte en terre que Jésus croise sur Son chemin.

Voici pour les points de convergence. La différence majeure entre les deux situations se situent dans le processus qui va, dans les deux situations, conduire au miracle. Pour ce qui concerne la guérison du serviteur du centurion, c’est à lui qu’au départ, nous devons l’initiative de la démarche. Jésus n’a fait que répondre à la sollicitation qui Lui était adressée. Ici, c’est le Seigneur, voyant la peine immense et l’extrémité dans laquelle se trouve la veuve, qui prend l’initiative de prendre les choses en main. Il n’agit pas ici en réponse à la foi de la veuve, mais sur la seule base de Son autorité, ce qui faisait la force de la foi du centurion. La résurrection du fils de la veuve est, au plus haut niveau, la démonstration du témoignage de la foi rendu par le centurion.

Que ces deux témoignages nous donnent à nous aussi de pourvoir sans réserve nous confier pour tous nos besoins à Celui à qui, manifestement, appartient tout pouvoir !



lundi 18 janvier 2010

Chapitre 7, versets 1 à 10

Jésus et le centurion romain :


L’histoire qui nous est présentée ici est l’une de celle dans lesquelles se trouvent les ingrédients les plus aptes à rendre possible la réussite la meilleure d’une rencontre avec Jésus. Bien des personnes, en effet, en Son temps, se sont approchées de Jésus. Toutes cependant, loin s’en faut, n’ont pu faire l’expérience d’être au bénéfice de la grâce et des richesses dont Il était le porteur. L’explication de cette différence ne tient pas d’abord à Jésus qui, tel le semeur, était là pour dispenser sur la terre de tous les cœurs le bon grain de la Parole de Dieu., mais à l’état du terrain, aux dispositions si inégales auxquelles le Seigneur se heurta dans Son désir d’apporter la Vie.

Portrait du centurion et radiographie des éléments au travers desquels il rencontra Jésus et reçut de Lui ce qu’il espérait :

1. l’homme qu’il était :

Plusieurs traits caractéristiques forts ressortent du portrait succinct que Luc nous donne de lui :

- le centurion était un bon maître. La considération et l’attachement dont il faisait preuve à l’égard de son serviteur comme le souci qui le remplit à la nouvelle de la maladie grave qui l’affectait en témoignent largement

- le centurion, au service de Rome, l’occupant, était un homme apprécié des juifs, les occupés. Bien qu’au service de la puissance ennemie, il s’était personnellement investi pour offrir aux citoyens de la ville où il exerçait sa fonction militaire ce qui, à leur yeux, représentait un élément essentiel de leur piété : une synagogue. La qualité marquante du centurion est l’altruisme : un altruisme qui se démontre par le souci qu’il a de chercher le bien, aussi bien du peuple qui est sous son autorité, que du serviteur qui est sous ses ordres. En plus d’être un bienfaiteur, le centurion romain devait être un prosélyte.

- Le centurion était un homme humble. Si les juifs qui parlent de lui l’élèvent en dignité et s’en font les promoteurs pour justifier leur empressement à solliciter de sa part auprès de Jésus un déplacement pour répondre à son attente, lui a une toute autre vision de sa personne. Il se considère, non digne, mais indigne de la visite de Jésus, d’où la raison du double envoi d’émissaires jusqu’à Lui. Jésus a répondu à la sollicitation des envoyés, mais l’attitude du centurion prouve que, si tel n’avait pas été le cas, il n’en aurait pas voulu au Maître. Sa démarche porte la marque, non d’une exigence, mais d’une demande présentée dans l’esprit de la grâce.

- Le centurion était un homme de foi, une foi marquée par la juste compréhension, par l’expérience, de ce qu’est l’exercice de l‘autorité. Si le centurion n’a aucun doute sur le pouvoir de la parole de Jésus à guérir le serviteur, c’est parce qu’il sait que, si Jésus est ce qu’on lui en a dit, l’ordre qu’il donnera sera à la hauteur de la Personne qu’Il est. Parce qu’il le pratique tous les jours dans l’exercice de sa fonction, le centurion a appris que le pouvoir du commandement tient à l’autorité dont nous sommes revêtus. Si Jésus est bien l’Envoyé de Dieu que l’on dit qu’Il est, alors le centurion le croit : Il a l’autorité de Dieu et une seule parole lui suffira pour rendre la vie et la santé à son serviteur malade et sur le point de mourir : cf Psaume 33,6.9.

2. l’élément qui déclencha la rencontre :

Le centurion, dit Luc, entendit parler de Jésus. Comment ? Par qui ? Etait-ce de façon impromptue, par inadvertance, ou directement, au travers d’une connaissance touchée, enthousiasmée par les œuvres du Maître ? Luc ne nous le dit pas. Ce maillon essentiel de la chaîne qui relia cet homme altruiste, généreux, préoccupé de la santé de son serviteur à Jésus, nous enseigne deux choses :

- il se peut que les personnes à qui nous parlons directement de Jésus ne fassent preuve d’aucune réaction positive à Son égard. Pour autant, la semence n’est pas perdue. Là où l’Evangile est semé et non reçu, il se peut que, dans l’entourage, une oreille entende et reçoive. La Parole de Dieu et le témoignage de Christ ne sont jamais semés en vain : Eccles 11,1-2 ; Esaïe 55,10-11.

- Si c’est de façon délibérée que la connaissance du centurion lui a parlé de Jésus, ce fait nous montre que lorsqu’un cœur droit, honnête, tourné vers le bien, porté ver le souci des autres est lui-même dans la peine, Dieu mettra les moyens qui sont à Sa disposition pour mettre sur son chemin la personne qui lui ouvrira le chemin d’accès vers Lui. Quand nous nous soucions des autres, nous trouvons sur notre chemin des personnes qui prennent part à notre souci lorsque nous sommes dans la peine. A contrario, nous ne devons pas nous étonner de nous retrouver seuls dans nos difficultés lorsque nous nous montrons le reste du temps égoïstes et individualistes.

3. le comportement de Jésus face au centurion

Comme le centurion qui, ayant entendu parler de Jésus, envoya vers Lui une délégation pour créer avec Lui un contact, Jésus, ayant entendu dire qui était l’homme qui sollicitait Son aide, se mit en route pour répondre à sa démarche. Croyons bien que ce qui motiva Jésus n’était pas l’importance humaine qu’avait le centurion, mais le témoignage sur les qualités de cœur que démontrait cet homme, romain et occupant du territoire d’Israël, au service du peuple occupé. Nous n’entendons et ne voyons d’ailleurs jamais nulle part Jésus refuser, même si, parfois, Il en donnait l’apparence : Matthieu 15,21 à 28, de répondre favorablement à une demande d’aide qui Lui est adressée de façon instante.

Suite à la seconde démarche du centurion, dépassant en termes de qualité sur lui ce qui avait été rapporté à son sujet par la première délégation, Jésus loua publiquement le centurion et le cita en exemple, au sujet de la foi, de ce qu’Il aurait aimé trouvé parmi le peuple naturel de Dieu. Bien que ne faisant pas partie d’Israël, en étant même un ennemi, le centurion, par le caractère simple et entier de sa foi, est, pour tous les juifs, une leçon vivante de ce qu’est un véritable croyant. Comme Rahab, Naaman et d’autres : Luc 4,22 à 28, le centurion fait partie de la riche lignée des non-juifs de la foi, lignée qui rend à Dieu le témoignage que son salut et la connaissance personnelle que l’on peut avoir de sa personne ne sont pas limités au peuple naturel de Dieu, mais ouverts à tous !

Conformément à la foi et à l’attente confiante du centurion, Jésus guérit le serviteur pour lequel il Lui avait sollicité Son intervention. Par cette guérison, Jésus entérina le principe sur lequel reposait la foi qu’exprima à Son encontre le centurion. Il démontra aux yeux de tous que c’est ainsi qu’il fallait agir envers Lui lorsqu’on affirmait croire en Lui !

Mis à part cette leçon, apprenons aussi de cette histoire à ne pas cantonner la gloire rendue à Jésus par la foi à ceux qui professent être membres de Son Eglise. Jésus peut avoir en-dehors d’elle des fidèles qui, dans certains domaines, sont des donneurs de leçons pour nous !