samedi 30 janvier 2010

Chapitre 7, versets 36 à 50 (1)

Comme un chien dans un jeu de quilles...

Nous ne connaissons pas les raisons qui poussèrent un pharisien à inviter Jésus pour un repas chez lui. Ce que nous savons avec certitude par ailleurs est que, parmi les contemporains de Jésus, les pharisiens formaient la caste qui lui était la plus opposée. Y avait-il derrière l’invitation une stratégie de groupe montée de toutes pièces (le texte de Luc nous laisse supposer qu’il y avait, mis à part Jésus et ses disciples, d’autres personnes présentes) ? Quoi qu’il en soit, il est notoire que Jésus ne refuse pas l’invitation. Quelles que soient les motivations de son hôte, Jésus agit envers lui comme s’il n’y avait derrière sa démarche aucune fourberie. Avant l’heure, il pratique le précepte énoncé plus tard par Paul, précepte selon lequel l’amour ne soupçonne pas le mal. Jésus n’a d’ailleurs pas besoin de le faire. La suite de l’histoire montre que, comme une source, la vérité jaillit d’elle-même. Même lorsqu’elle se revêt des habits de la bienveillance, il est impossible à la chair d’en copier l’esprit. Tôt ou tard, apparaît le moment où ce qui se cache derrière l’apparence fait surface. Si, en invitant Jésus, le pharisien espérait le piéger, l’histoire montre que l’entreprise menée ici a complètement échoué. Non seulement, l’invitation du pharisien va être une des plus superbes occasions données à Jésus de manifester ce qu’est la véritable bienveillance, mais elle va mettre en lumière, sur plusieurs plans, ses nombreuses lacunes en la matière. Tout cela parce que, à l’encontre de tout ce qui avait été pensé, planifié, un élément hors de contrôle, imprévu, sous la forme d’une femme de mauvaise vie, va s’immiscer, s’infiltrer dans le jeu à tel point que, de toutes les personnes présentes, c’est elle qui, finalement, va être le centre et l’objet de tous les regards.

Nous pouvons d’entrée apprendre du scénario de cette histoire, non tel qu’il a été pensé mais tel qu’il s’est déroulé, deux leçons :

- la 1ère est que, comme Jésus, nous n’avons pas besoin de craindre les complots et stratagèmes éventuels de ceux qui complotent contre nous ou voudraient nous piéger. En Dieu, nous avons à la fois un Défenseur et un Bouclier pleinement suffisant. Nos ennemis peuvent tramer ce qu’ils veulent dans l’ombre. En Dieu, nous avons une lumière capable de déjouer toutes les ruses et les complots. Ayant tous les éléments en main, Il reste en tout temps et en toutes circonstances, le Maître du jeu. Pour ce qui nous concerne, soyons comme Jésus : vrai, simple, dans l’amour. C’est la meilleure façon d’agir pour que, finalement, se retourne contre eux la ruse de nos adversaires.

- la seconde est que, rarement, les plans échafaudés dans les ténèbres se déroulent comme prévus. Arrive souvent, tôt ou tard, le grain de sable qui, grippant la mécanique pourtant si bien huilée, met tout par terre. La perturbation provoquée par l’arrivée de l’intrus (qui est ici une intruse) est si grande que la lumière des projecteurs, censée au départ être braquée sur les seuls parties en présence, se trouve déplacée vers la tierce personne inattendue. Du coup, c’est de manière indirecte, mais non moins vraie, que la pièce va se jouer, l’élément imprévu devant le point focal de la manifestation de ce qui habite le cœur des uns et des autres.

La leçon que l’on retient est que, quoi qu’on fasse ou qu’on trame, on ne peut échapper à la vérité. Que, par le Saint-Esprit, Dieu nous rappelle en temps et en heure, cette vérité de base sur la Vérité. Aussi, ne gâchons ni ne perdons pas inutilement notre temps. Vivons en elle : ce sera le plus sûr moyen de ne jamais être pris en défaut.

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