Les apôtres choisis désignés, Jésus redescend de la montagne avec eux pour rencontrer plus bas la foule qui L’attend. Notons ici la différence de lieux géographiques dans lesquels se situent les actions. Pour faire le choix, solennel et crucial, de Ses apôtres, Jésus, délibérément, a opté pour une rencontre dans un lieu isolé, loin des regards et des oreilles de la foule, lieu dans lequel les seuls témoins seraient les personnes concernées : Lui, le Père et les douze choisis. Lorsqu’il s’agit pour Jésus d’être le témoin qu’il est appelé à être, de la part du Père, dans le monde, Jésus cherche le contact. Il se rend là où les gens se trouvent pour faire au milieu d’eux les œuvres pour lesquelles le Père l’a envoyé.
Jésus pratiquait distinctement la séparation des sphères. Il considérait qu’il y avait des moments où ce qui se disait et se faisait dans le cadre de la relation étroite et intime qu’Il construisait avec Ses disciples, ne regardait pas l’extérieur. Tout au long des trois années, ou presque, qu’Il va passer avec eux, Il suivra ce principe. Son temps, Ses paroles, Ses actes, s’inscriront toujours clairement dans le cadre de l’une ou l’autre sphère, rarement dans une partie commune : le lavage des pieds, la Cène, l’enseignement privé de Sa dernière semaine de vie, les guérison, les apostrophes publics des pharisiens, etc…
Cette pratique de la distinction des sphères est essentielle à considérer pour plusieurs raisons :
- elle nous permet de faire le tri entre ce que Jésus fait, dit promet ou ordonne aux disciples et à la foule. Trop souvent, il nous arrive d’utiliser des paroles de Jésus réservées aux disciples pour la foule et vice-versa. Une juste compréhension de qui sont les destinataires des actes de Jésus a le mérite de clarifier les intentions qui, chez Lui, en sont l’origine.
- elle est un précédent qui peut nous servir de ligne de conduite. On ne s’entretient pas de la même chose lorsqu’on se trouve dans le cercle restreint des disciples du Christ que si l’on est au milieu d’une foule ou avec des personnes qui n’ont pas encore de relation personnelle avec Lui. On ne fait pas non plus les mêmes choses.
- elle permet à ceux qui sont au-dehors de comprendre qu’il existe une frontière spirituelle, invisible, mais bien réelle, s’ils veulent passer d’un bord à l’autre. S’il n’y a pas de différence dans la pratique, les actes participatifs entre les visiteurs d’une communauté et celle-ci, comment sauront-ils ce qu’ils doivent faire pour l’intégrer ?
Comment vivons-nous la pratique des 2 sphères dans nos églises ? est-elle une réalité ou sommes-nous dans le mélange qui conduit à la confusion et à l’erreur ?
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