lundi 11 janvier 2010

Chapitre 6, versets 20 à 49 (1)


Discours aux disciples et à la foule : v 20 à 26

La renommée de Jésus produisant un effet boule de neige de plus en plus grand, des foules de plus en plus importantes le suivaient et se rendaient là où il se trouvait. Les motivations qui animaient les uns et les autres étaient différentes. Si beaucoup cherchaient Jésus dans un espoir de guérison pour eux-mêmes ou pour leurs proches, d’autres, le considérant comme un maître, venaient vers lui pour l’entendre. Ils se mettaient dans la posture de disciples, désireux de recevoir, pour l’assimiler, un enseignement qui, ensuite, ferait autorité pour leurs vies.

Notons qu’avant qu’il en soit ainsi, ce sont les actes et les œuvres accomplies par Jésus qui furent, en quelque sorte, le moyen de son accréditation comme maître auprès des foules. Bien qu’étant moyens de démonstration de ce qu’Il était, les œuvres n’étaient pas une fin en soi. Ce que Jésus voulait transmettre en priorité était l’enseignement, un corpus d’idées, de pensées, de principes par lesquels ceux qui le suivraient pourraient être agréés de Dieu dans leur conduite comme leurs attitudes. Si, chez Jésus, les œuvres précédèrent les paroles, elles ne devaient pas en importance les supplanter. Aussi, au plus tôt, en même temps que le travail de Ses œuvres, Jésus devait-Il avancer sur le terrain des paroles et de l’enseignement, afin que ceux qui Le suivaient ne se méprennent pas sur les objectifs et les intentions qui étaient les Siens, à la gloire de Dieu, pour eux. La fin montrera que Jésus a atteint Son but, puisque ce sera pour Ses paroles que Jésus sera rejeté, le poids de celles-ci éclipsant et reléguant complètement à l’arrière-plan le poids de celles-là.

La foule de Ses chercheurs et de ceux qui venaient en disciples devant Lui, Jésus leur présenta sous forme de discours ce qui, à Ses yeux, représentait un manuel succinct de vie pratique. Tout ne nous est pas rapporté de ce que Jésus a dit. Aussi ne pouvons-nous ici nous arrêter que sur les points que Luc a jugé capital de transmettre :

1. v 20 à 26 : heureux, malheureux !

S’adressant à la fois à la foule et à des disciples potentiels, Jésus, en même temps qu’Il en donne les raisons, définit ceux qui, à Ses yeux, sont les heureux et les malheureux dans ce monde

Sont heureux, pourrait-on dire, ceux qui ne trouvent ni leur richesse, ni leur satisfaction, ni leur bonheur, ni la véritable justice à laquelle ils aspirent dans ce monde. Se faisant , il ne faut pas se méprendre sur les propos de Jésus. En qualifiant d’heureux les pauvres, les affamés, ceux qui pleurent ou qui sont persécutés à cause de Lui, Jésus ne fait pas l’apologie de la douleur, de la tristesse ou de la souffrance comme une condition enviable dans ce monde. Ce que Jésus signifie est que, dans ce monde, ces conditions jugées à vue humaine comme malheureuses ou insatisfaisantes, sont les plus propices à susciter dans le cœur des hommes l’aspiration qui leur rend possible de recevoir ce que Lui, Jésus, est venu leur apporter et qui constitue justement la réponse à la soif qui les anime. Ce que Jésus dit en quelque sorte est qu’il est impossible de recevoir les richesses qu’Il est venu apporter, et qui se présente aux hommes sous la forme première de promesses et d’une espérance, si l’on vit dans ce monde comme des nantis.

A l’opposé de cette vision des choses, Jésus déclare malheureux tous ceux qui, à l’inverse des heureux, trouvent leur compte dans ce que le monde leur offre : riches, repus, jouisseurs de la vie, glorieux de ce monde. Ayant ici-bas le salaire de ce à quoi ils aspirent, ils n’ont aucun intérêt pour ce que Jésus, du ciel, est venu leur apporter.

La définition du bonheur et du malheur selon Jésus pourrait se résumer ainsi. Il y a d’un côté les malheureux - heureux : malheureux dans ce monde qui peuvent trouver en Lui et dans les richesses qu’Il est venu apporter du ciel et de Dieu, leur bonheur. Et il y a les heureux - malheureux : les heureux selon ce monde qui sont malheureux parce qu’ils ne possèdent en eux aucune richesse qui leur permettrait de vivre dans le royaume de Dieu. La définition que Jésus donne n’est pas récente. .Elle s’applique, dit-il, à toutes les générations, les prophètes et ceux qui les rejetaient l’illustrant fort bien dans le passé.

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