samedi 31 juillet 2010

Chapitre 16, versets 1 à 8

La parabole de l’intendant habile

Si les trois paraboles du chapitre 15 étaient destinées aux pharisiens, c’est à l’adresse des disciples que Jésus donna cette parabole. Avec elle, nous devons nous faire à une certaine idée au sujet de Jésus : si Jésus pouvait se montrer déconcertant pour les pharisiens, Il ne l’était pas moins à certains moments pour Ses disciples. La parabole qu’il raconte ici fait partie de cet aspect de la personne de Jésus.

Mal comprise, la parabole de Jésus pourrait laisser penser que Celui-ci, à travers elle, fait l’éloge de la ruse et de la tromperie comme moyen de réussir dans la vie. Est-ce le cas ? Jésus sous-entendrait-il ici à Ses disciples que, bien que comptant sur Dieu pour leur avenir, ils ne doivent pas pour autant négliger d’utiliser tous les moyens possibles à leur portée pour assurer leurs lendemains ?

Plus peut-être que pour toute autre, la parabole racontée ici par Jésus nécessite que nous nous rappelions selon quels principes d’interprétation il nous faut lire les paraboles. Le but de la parabole est de mettre en évidence un principe, une vérité que le Maître souhaite que nous appliquions à notre vie. Ce qui compte donc n’est pas l’histoire elle-même que Jésus raconte, avec ses personnages et son intrigue, mais la leçon à en tirer. Ce que Jésus souhaite clairement ici est que les disciples apprennent de l’habileté et du caractère avisé de l’intendant infidèle. Sa conclusion n’a clairement pas pour objet de louer sa ruse, mais ce trait de caractère précis qu’il aimerait voir reproduit dans la vie des siens dans ce monde.

Se faisant, Jésus nous rappelle une vérité que nous ferions bien, chaque jour, de ne pas oublier. Cette vérité est que le monde dans lequel nous vivons n’est pas le paradis. Il est plutôt une jungle dans laquelle nous vivons tous en mode survie, et où ce n’est pas forcément le plus fort, mais le plus intelligent, le plus avisé, qui gagne. La question qui se pose à nous est donc la suivante : dans un monde où l’injustice est la norme, comment utiliser cette injustice à notre avantage ? Jésus, qui énonce ici un principe, va dans la suite en montrer les applications pratiques.

vendredi 30 juillet 2010

Chapitre 15, versets 11 à 32 (8)

3. le fils aîné :

Le fils aîné de la parabole racontée par Jésus rejoint, dans le portrait qui est fait de lui, la longue liste des fils aînés à l’image plutôt négative dont témoigne la Bible. Cette liste commence par le premier d’entre eux, Caïn : Genèse 4,1 à 8, et se poursuit par beaucoup d’autres : Ismaël, frère aîné d’Isaac : Genèse 21,9 à 13, Esaü, frère aîné de Jacob : Genèse 25,19 à 34, les frères aînés de Joseph : Genèse 37,12 à 36, Eliab, le frère aîné de David : 1 Sam 16,6 à 8 ; 17,28 à 30… Ce constat biblique ne doit cependant en aucun cas être perçu comme un apriori négatif inné de la part de Dieu. Il est plutôt l’illustration, comme Jésus cherche à le mettre ici en évidence, du principe selon lequel ce qui semble premier sur le plan naturel est souvent dernier dans le royaume de Dieu, et ce qui est dernier premier : Mat 20,14 à 16 ; Marc 10,26 à 31 ; Luc 13,28 à 30 ; Matthieu 21,31.

C’est au travail dans les champs que nous trouvons le fils aîné au moment où, à son insu, se passent tous les événements que Jésus vient de relater. Le lieu où se trouve le fils aîné illustre de belle manière le caractère du fils. Nul doute qu’il soit, contrairement à son cadet, un fils exemplaire : travailleur, assidu, fiable, quelqu’un à qui l’on n’a pas besoin de dire les choses pour qu’elles soient faites. Quel père, pourrait-on dire, n’aimerait pas avoir un fils comme le fils aîné, un fils sur qui il puisse compter et qui ne lui cause ni souci, ni tracas !

C’est au moment où, rentrant à la maison, il entend les sons de la fête que se révèle le caractère du fils. Apprenant que tout ce qu’il entend a été préparé pour le retour de son frère, alors que, lui, comme à l’ordinaire et depuis toujours, trimait dans les champs, le fils aîné se sent profondément blessé, insulté, voire méprisé. Surtout, il ne comprend pas l’attitude de son père : celui de ses fils qui a tout gaspillé a droit à l’honneur et à la considération ; quant à lui qui n’a désobéi à aucun de ses ordres, jamais, dit-il, il n’a reçu du père une marque d’estime d’une telle hauteur. Humainement vu, le fils aîné a raison ! En apparence, il semble être victime d’une profonde injustice de la part de son père : l’infidèle est favorisé et le fidèle, présent chaque jour à ses côtés, est oublié. Enfermé dans son amertume, il refus de faire l’hypocrite et d’entrer dans la salle de fête.

Informé de la situation, le père, comme il le fit aussi pour le fils prodigue à son retour, vint à sa rencontre. Apprenons de lui ! Le père nous enseigne ici que c’est à l’auteur d’un comportement blessant, même mal interprété, d’aller vers celui qui est prisonnier de sa rancune. La joie, en effet, ne peut être partagée entre des êtres que si aucun sentiment d’injustice ne trouble les relations. Face au père, le fils aîné n’hésite pas à lui dire ce qu’il pense être, dans la situation, ses 4 vérités. Oui, il n’est pas content ! Oui, il trouve que le père est injuste et qu’il récompense celui qui ne le mérite pas tandis que celui qui le mériterait ne reçoit rien ! Non, dans de telles circonstance, il n’a pas envie d’entrer, faire la fête et se réjouir avec lui et son frère ! Le père est sage : il ne parle pas d'abord, mais laisse le fils blessé s'exprimer. C'est toujours la démarche à suivre dans la circonstance : laisser parler celui qui est amer, avant d'entrer dans les explications. Que va répondre le père ?

Comme cela arrive souvent, la colère du fils est due à une vue des choses qui n’est que partiellement exacte. Tout le travail du père va donc consister à corriger les erreurs d’interprétation du fils. D’abord, le père aime autant le fils aîné que le fils cadet. Il ne fait pas de différence entre eux. Tous les biens du père sont autant à lui qu’à son frère. Il peut donc en user autant qu’il le veut, quand il le veut. Le fils aîné ne peut donc s’en prendre qu’à lui s’il n’a pas saisi les occasions qui, chaque jour, lui étaient offertes de faire la fête avec ses amis. La privation qu’il s’est imposée ne venait pas du père, mais d’une méconnaissance de ce qu’il était. Ensuite, le père corrige l’interprétation que le fils a de la fête organisée pour le retour de son frère. Non, elle n’est pas une injustice à son égard ou une preuve de favoritisme à l’égard de son frère. Elle était une nécessité, car ce qui est célébré ici, ce n’est ni le gaspillage que le fils a fait de sa vie, ni la débauche dans laquelle il a vécu, mais, en quelque sorte, sa résurrection ! L’événement est ponctuel, mais le père veut que le fils aîné l’apprenne : une vie sauvée, arrachée de la perdition, vaut plus que tous les trésors et les satisfactions que la vie ici-bas peut donner. Il fallait donc, il était impossible de faire autrement, se réjouir.

Jésus arrêtera la parabole sur ces paroles. L’histoire ne dit pas si, convaincu, le fils aîné révisera ses positions et se laissera entraîner dans la fête. Le silence de Jésus sur ce point place les pharisiens devant la même question. Alors que Jésus sauvait des pécheurs, qu’allait-il faire, eux qui s’estimaient justes ? Bouder la chose ou entrer avec Lui, qui est aussi un fils aîné, dans la fête ?

Que Dieu nous donne d’apprendre à nous réjouir avec Lui de tout ce qui, dans Son ciel, est sujet de joie et de fête !

mercredi 28 juillet 2010

Chapitre 15, versets 11 à 32 (7)

L’accueil du père :

Bien que ce soit le fils prodigue qui, dans sa détresse, ait décidé, sous l’impulsion d’une tristesse selon Dieu : 2 Cor 7,10, de revenir vers le père, c’est lui, le père, qui, le premier, verra de loin revenir le fils. De tous les êtres qui existent, Dieu est, sans nul doute, celui qui a la meilleure vue. Dieu, d’ailleurs, contrairement à nous, voit bien au-delà des réalités physiques. Il voit, Il lit dans les cœurs, réalité qui, en son temps, suffira à convaincre un Nathanaël de la messianité du Christ : Jean 1,48. Avant même que le fils soit proche de lui pour lui dire ce qu’il avait préparé, le père, de loin, l’a vu arriver. Certes, les paroles du fils seront nécessaires, surtout pour lui. Mais, le père n’apprendra rien. La simple vue du fils suffira pour lui narrer sans mot toute l’histoire et le vécu du fils : les habits sales, la tristesse, l’air défait, la honte sur le visage, mais aussi le courage, l’espoir qui sont à l’origine du retour…

N’y tenant plus, le père, dit Jésus, court, se précipite vers le fils pour se jeter à son cou et l’embrasser. Il sert contre lui ce fils ingrat, marqué de la tête aux pieds par les traces de son péché, méconnaissable dans l’apparence, mais que, par ses gestes, il dit reconnaître comme son fils. Tel est le Père, montre Jésus, pour nous fils rebelles, un Père si habité par l’esprit de la grâce qu’aucune faute, qu’aucun éloignement, si longs, si profonds furent-ils, ne L’empêche, au moment de notre retour, de nous accueillir avec les plus grands transports d’amour et de tendresse. Si, jusqu’à présent le fils n’avait pas connu le père, ici, enfin, il le découvre. Et la découverte va le conduire de surprise en surprise.

Après les effusions, le temps nécessaire aux paroles est venu. Si le fils est accueilli avec tant d’amour par le père, la guérison, la réconciliation entre eux ne peut se passer de la confession. Si, comme déjà dit, elle est secondaire pour le père, elle est primordiale pour le fils, pour sa guérison et sa libération. Le père écoute donc ce que le fils a à lui dire, ce qu’il a préparé. Le fils n’aura pas le temps de tout dire. S’il peut entendre les deux premières propositions de sa confession, nulle question pour lui d’écouter la dernière. Le fils revient et c’est en tant que fils qu’il sera accueilli. Nulle question, à cause de ses fautes, de rabaisser son statut à celui d’employé comme il le souhaitait. Ce n’est pas à lui d’expier, même un tant soit peu pour ses fautes ; Quelqu’un d’autre l’a fait pour lui, pour nous : Jésus-Christ : 1 Jean 2,2.

Le père va même plus loin. Le fils revenu, il faut marquer ce jour d’une pierre blanche. Ce jour ne peut être commun, comme les autres : c’est un jour de fête. Le père donne donc ses directives à ses serviteurs :

1. il faut rhabiller le fils : sa tenue actuelle ne convient pas à son nouvel état. Le fils est revenu et il doit porter l’habit du fils, non celui d’un mendiant. Ordre est donné d’aller chercher la plus belle robe pour le revêtir, pour nous la robe de la justice de Christ : Gal 3,27 ; cf Zach 3,1 à 5.

2. Il faut signifier de manière visible la réintégration du fils. Une bague est mise à son doigt. Les Ecritures rattachent souvent l’anneau donné à l’honneur public : Gen 41,42 ; Esther 3,10 ; 8,2. La gloire et la dignité du fils égaré sont ici rétablies.

3. Il ne faut plus que le fils marche pieds nus comme un esclave. Ordre est donné de le chausser de sandales, car les fils seuls, dans la maison du père, en portaient. Le don des sandales au fils indique pour nous que, désormais, nous n’avons plus à marcher dans ce monde comme le reste des hommes, mais comme des fils de Dieu : cf 1 Cor 3,1 à 4

4. Il faut fêter avec toute la maison l’événement. Ordre est donc donné de tuer le veau gras, celui qui est mis à part pour les jours de réjouissances, pour faire la fête et célébrer ainsi du retour à la maison du fils perdu. Il y a plus de joie au ciel, a dit Jésus, pour un seul pécheur qui se repent que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de repentance : Luc 15,7

Et pour nous, qu’en est-il ? Sommes-nous, avec le Père, capables de nous réjouir du retour d’un fils perdu ou, comme le frère aîné, froissé et blessé de ne pas être au centre de l’attention ?

mardi 27 juillet 2010

Chapitre 15, versets 11 à 32 (6)

b. Un père oublié, mais incontournable

Si l’on ne lit plus rien sur le père pendant la période insouciante de l’escapade du fils, ce n’est évidemment pas parce qu’il n’existe pas. Le père est là. Pour sa part, chaque jour, il pense au fils. A ce stade de l’histoire cependant, le fils, quant à lui, est incapable de penser au père. Emporté, aveuglé par ses passions, le père ne fait plus partie du champ de ses pensées. Comment d’ailleurs pourrait-il en être autrement ? La pensée du père ne pourrait que gâcher la fête.

Il est impossible à quiconque rompt avec Dieu pour vivre sa vie comme il l’entend de garder longtemps une conscience vive de Dieu. l’un des pouvoirs du péché est d’anesthésier à la fois notre conscience et notre mémoire. Certes, le péché n’a pas le pouvoir d’effacer entièrement de la mémoire le vécu, mais il peut faire en sorte que, pour un temps au moins, le passé ne pèse pas sur le présent. Ne nous étonnons donc pas si, à notre grande stupéfaction, d’anciens croyants retournent dans la boue du monde sans que cela ne semble les tourmenter. Le sommeil de leur conscience témoigne de l’aveuglement dans lequel ils sont tombés.

Absent dans la période de l’insouciance, le père est immédiatement présent lors de celle du réveil de la conscience. Tous les malheurs du fils, il le sait, viennent d’une seule cause : sa décision de s’affranchir du père. Aussi ne faut-il pas longtemps pour le fils réveillé pour faire le diagnostic exact de la cause de son malheur et formuler le remède à appliquer : retourner vers le Père.

Un des signes certains de la preuve d’une réelle conviction de péché dans une vie se trouve dans le poids qu’a la vérité dans la confession qui est faite par la personne dans la situation de ruine, d’échec, de défaite dans laquelle elle est plongée. Comme déjà dit, le péché n’est reconnu comme tel que lorsqu’il est vu à la lumière de ce qu’il est pour le ciel et pour Dieu. Tout autre point de vue défendu n’est que justification propre.

lundi 26 juillet 2010

Chapitre 15, versets 11 à 32 (5)

1. le père :

Si l’escapade du fils prodigue loin de la maison du père est le thème central de la parabole racontée par Jésus, nul doute que c’est le père qui, dans l’histoire, apparaît comme le personnage le plus admirable. En effet, plus que les deux fils, tous deux représentatifs d’une catégorie d’hommes dans l’humanité (les pécheurs notoires et les religieux moralistes), c’est le père, image de Dieu, que Jésus a ici pour but de révéler. Voyons, au travers de la parabole tout ce que nous pouvons découvrir à son sujet :

a. Un père respectueux du choix de ses fils :

Nous ne savons rien de la réaction et des sentiments qui remplirent le cœur du père à l’écoute du fils prodigue, lorsque s’adressant à lui, il osa, le regardant droit dans les yeux, lui demander de bénéficier dans l’immédiat de la part de fortune qui devait lui revenir après sa mort. Ce que Jésus dit est que le père, sans chercher ni à le dissuader, ni à argumenter pour amener le fils à reporter sa décision, s’exécuta. Le cœur serré, sans doute attristé, le père choisit de taire ce qu’il ressentait et de laisser au fils la liberté de suivre la voie qu’il avait choisie. Le père adoptera la même attitude quelques jours plus tard lorsque le fils, mettant en exécution le projet qui était dans son cœur, quittera la maison.

On accuse Dieu de beaucoup de choses dans le monde. S’il y en a une que personne ne pourra Lui reprocher, c’est bien le respect dont Il fait preuve vis à vis des attitudes, des comportements et des choix que les hommes font à Son égard. Nous ayant créé à Son image, c’est-à-dire avec la possibilité de déterminer nous-mêmes notre destin, Dieu, certes, nous instruit et nous avertit dans Sa Parole des conséquences de nos choix, mais, en accord avec Lui-même, jamais Il n’empêchera quiconque, même contre son propre malheur, d’aller là où il veut et de suivre la voie qu’Il veut.

« Pourquoi Dieu ne fait-Il rien, se demandent parfois nos contemporains, pour arrêter les méchants dans leurs projets ? Pourquoi laisse-t-Il, permet-Il tant de souffrances dans la vie des victimes de leurs forfaits ? La réponse est ici. Le Dieu qui nous a créé libres et à Son image, ne peut se contredire et nous retirer ce qu’Il nous a donné lorsque, contre Sa volonté, nous en faisons mauvais usage. Le cœur serré, lucide sur ce qui va se passer dans la suite de l’histoire, le père laisse partir le fils prodigue suivre la voie qui le conduit au malheur et à la ruine.

Notons ici que l’histoire du fils prodigue se finit bien : le fils revient. Mais il aurait pu en être tout autrement. L’histoire illustre la raison pour laquelle Jésus côtoie les pécheurs : pour les ramener, eux qui se sont égarés dans leurs péchés, à la maison du Père. Si la venue de Jésus sera pour beaucoup source de salut, pour un grand nombre également elle s’avèrera malheureusement stérile. Accorder à chacun la liberté d’autodéterminer sa propre vie, c’est, de la part de Dieu, accepter inévitablement le risque de la perdition pour certains.

samedi 24 juillet 2010

Chapitre 15, versets 11 à 32 (4)

La décision du retour vers le père : v 17 à 19

C’est alors qu’il est au plus bas et au plus mal que, revenant en quelque sorte à lui et à la raison, le fils prodigue rentre en lui-même pour faire le point de sa situation et tirer les conclusions qui s’imposent au sujet du choix de la liberté qu’il a fait. Qu’a-t-il gagné pour lui-même dans ce choix ? Il suffit pour le fils prodigue d’ouvrir les yeux pour se rendre à l’évidence : affamé, sans le sou, abandonné de ses amis, entouré de cochons puants, non seulement il n’a rien gagné, mais il a tout perdu : argent, dignité, estime de soi…

Où commence pour un pécheur la voie qui mène au salut ? Toujours au même point de départ : ce moment où, cessant de porter les regards sur les mirages de la liberté sans Dieu, nous rentrons en nous-mêmes et, avec courage et honnêteté, faisons le compte des gains réels que celle-ci nous a procuré. Encore et toujours, nous ferons le même constat : suivre le chemin de notre propre liberté ne peut mener qu’à la dégradation morale de notre être et à notre appauvrissement dans tous les domaines. Parvenu à ce point, un mot, revenant à trois fois dans le court dialogue intérieur qu’à le fils prodigue avec lui-même, s’impose soudainement à lui, dans sa situation, comme la source unique d’espoir : le mot père :

- en pensant à lui, il se souvient du sort bien plus enviable que le sien des employés qui le servent. Or, qui sont les employés : des subalternes, des hommes qui n’ont pas de liberté propre. Leur condition se réduit au fait d’être disponible pour exécuter en temps et en heure les ordres du maître de maison. Pourtant, le fils doit l’admettre : à cause de la générosité et de la justice dont fait preuve le père à leur égard, leur condition est meilleure que la sienne, lui, le fils égaré qui a voulu sa liberté.

- en pensant à lui, le fils y voit pour lui la seule issue possible, l’unique solution pour un avenir de toutes façons meilleur que son présent : j’irai chez mon père, décide-t-il ! Si, au moment du départ, le vécu passé avec le père, l’éducation reçue n’a pas fait le poids pour empêcher le fils de partir, c’est ici, au moment du retour, qu’elle montre à la fois toute sa force et sa valeur. Croyons que ce n’est pas pour rien, en tant que parent, que nous faisons ce que nous faisons pour nos enfants. Si, à un moment de leurs vies, ils semblent le rejeter pour « vivre leur vie et faire leurs propres expériences », viendra aussi le moment où ils se souviendront de ce qui, à la maison, leur a été donné et ce qu’ils ont reçu. Comme le fils prodigue, il nous faut malheureusement souvent passer par bien des chemins d’égarement pour devenir les être lucides sur nous-mêmes, les autres et la vie que Dieu veut que nous soyons.

- En pensant au père, le fils prépare une confession en trois points :

1er point : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Juste confession ! J’ai péché : j’ai fait ce qui n’était pas juste, bien, droit, convenable. Je suis passé à côté du but, à côté de la vraie vie. Je suis le seul responsable de ma situation. J’ai péché non seulement contre toi, mais aussi contre le ciel. le péché commis contre son prochain est toujours, d’abord, un péché commis contre le ciel : Ps 51,5-6.

2ème point : Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Le fils a raison : le péché nous fait toujours descendre gravement dans l’échelle de la dignité. Par le péché, non seulement nous ne nous comportons plus comme des fils de Dieu, mais pas même comme des hommes : nous ne valons pas mieux que les cochons qui composaient la seule et dernière compagnie du fils perdu. Alors que nous sommes appelés à refléter l’image de Dieu, le péché, montre l’Ecriture, nous rend plus proche de l’animal que de Lui : 1 Cor 2,14 : l’homme naturel = l’homme animal ; 2 Pier 2,12.

3ème point : traite-moi comme l’un de tes employés. Tout en espérant être accueilli par le père, le fils n’espère plus occuper dans la maison le rang passé qui était le sien. Etre simplement au niveau des employés sera pour lui déjà une grâce bien suffisante. Comment pourrait-il oser demander plus ? La demande du fils au père, suite à son retour d’une vie de péché, est, pourrait-on dire, typiquement humaine. Rongés que nous sommes par la culpabilité et la réalité de notre état lamentable, nul d’entre nous ne pense véritablement être rétabli. Tous, nous pensons quelque part qu’il est juste que nous payons une partie de la conséquence de nos actes, par la fait que Dieu se tienne à distance de nous. Rien désormais, pensons-nous, ne pourra plus être avec Dieu comme avant.

Mais le fils réfléchit-il bien à ce qu’il demande ici ? Comment le père pourrait-il chaque jour voir le visage de son fils parmi ses employés sans que ses entrailles ne s’émeuvent jusqu’au plus profond de lui-même ? Comment pourrait-il indéfiniment retenir les puissants mouvements d’affection qui, à sa vue, jailliront spontanément de son cœur. Dieu n’est pas John Wayne. Des trois propositions préparées par le fils, deux seulement seront reçues par le père. Il n’est pas difficile de deviner laquelle ne le sera pas !

Ayant décidé, le fils passa aux actes. Il quitta le lieu où il était et le maître qu’il servait pour entreprendre la longue route qui le ramenait sur ses pas. Se repentir dans son cœur est une bonne chose. Mais la vraie repentance est toujours celle qui se traduit par des actes concrets : Luc 3,10 à 14. Que Dieu nous donne le courage de traduire immédiatement en actes ce que, dans notre conscience le Saint-Esprit nous montre comme chemin à emprunter pour revenir au Père !

vendredi 23 juillet 2010

Chapitre 15, versets 11 à 32 (3)

Retour brutal à la réalité : v 14 à 16

Le retour brutal à la réalité se manifesta, pour le fils prodigue, par la conjonction de deux faits, certes indépendants l’un de l’autre, mais agencés de telle manière qu’on les dirait voulus pour produire dans son cœur l’effet à l’origine de la suite de l’histoire. Le 1er fait est, qu’après la période de bombance, le fils prodigue doit soudainement faire face à l’indigence. Il doit apprendre la dure leçon que la période des plaisirs et des richesses ne dure qu’un temps, temps qui, tôt ou tard, sera suivi d’un face à face inévitable avec soi-même et sa pauvreté. C’est ce que nous sommes, non pas avec nos biens, mais sans eux, qui forment notre véritable richesse. Le second fait est que, conjointement à l’épuisement de ses ressources personnelles, c’est le pays tout entier dans lequel il se trouve qui est plongé dans la disette. Dans les temps d’abondance, celui qui devient pauvre peut toujours espérer se refaire vite une santé. Toute autre est la situation de celui qui, devenu pauvre, doit, dans le pays où il habite, faire face en plus à une période de crise générale.

La situation dans laquelle se trouve le fils prodigue porte en elle-même pour nous un enseignement et une question :

- le 1er est que Dieu, dans Sa souveraineté et Sa grande bonté, est capable de créer les événements obligeant le pécheur à faire face aux conséquences de son péché. Pour celui qui pèche vient inévitablement le moment où il doit sortir de l’illusion dans laquelle le péché l’a conduit pour faire face à la réalité de ce qu’il a effectivement perdu et détruit par sa pratique. Tous, en effet, que nous le voulions ou non, nous sommes soumis à la loi qui dit que ce que nous semons dans notre vie, nous le récolterons. En appui à l’effet de ce principe spirituel interne à la vie du pécheur, Dieu, souvent, agit, pour le faire revenir à lui, par une pression externe : les circonstances qui, jusque là, lui étaient favorables, ne le sont plus. Le vent tourne et le fils doit soudainement faire face à des problèmes qui le dépassent

- la question que soulève l’histoire du fils prodigue touche à notre présent et notre propre actualité. Alors que, partout, les anciennes nations dites chrétiennes passent, suite à l’abandon de ce qui a fait leur foi passée, par une crise économique sans précédent, la question se pose. La récolte en interne de ce que nous avons semé, ajoutée à la crise externe que nous traversons, n’est elle pas le moyen que Dieu utilise pour, comme le fera le fils prodigue plus tard, rentrer en nous-mêmes et nous interroger sur les sources et les causes de l’état de pauvreté et de délabrement de nos sociétés ? Puisse-t-il, par la grâce de Dieu, en être ainsi !

Privé de ressources, le fils, à l’opposé de sa volonté, dut se résoudre à prendre l’emploi le plus humiliant qu’on lui proposa : gardien de cochons. Mieux que par de grandes explications, son parcours illustre pour nous où aboutit, pour celui qui a connu le Père, le chemin choisi de la rupture, de l’autonomie et de la soi-disant liberté revendiquée. Non seulement le fils est méconnaissable dans l’emploi qu’il occupe, mais tout espoir pour un avenir meilleur lui est ôté. A ce stade, il ne lui reste, pourrait-on dire, que deux solutions : soit le suicide, soit la voie qu’il va emprunter. Ce choix ne sera pas le fait du hasard. Il repose sur de puissants leviers cachés dans le cœur, source d’espoir pour nous en songeant à tous ceux qui, comme le fils prodigue, ont un jour choisi de quitter la maison du père pour suivre le chemin de leur propre liberté.

jeudi 22 juillet 2010

Chapitre 15, versets 11 à 32 (2)

L’usage qu’il fait de sa liberté : v 13

Eloigné de la présence et du regard du père, livré à lui-même, le fils prodigue ne tarda pas à montrer pour quelles motivations il revendiquait le droit à la liberté. Jamais l’homme ne montre davantage ce qu’il est, ce qui l’habite, lorsque plus aucune crainte, plus aucun frein ne l’empêche de faire ce que son cœur lui dicte. Irrésistiblement, ses tendances naturelles le conduisent, non vers la noblesse, mais vers la bassesse. La rapidité avec laquelle le fils prodigue passe d’une vie stable, cultivée, éduquée dans les bons principes à une vie dissolue souligne deux choses :

- la 1ère est le peu de force qu’a l’éducation donnée, malgré le bien et l’utilité qu’elle est, pour retenir le pécheur lorsqu’il a décidé, en son for intérieur, de suivre la voie de sa propre volonté et de ses désirs. L’éducation n’est un bon partenaire pour la vie que pour celui dont le cœur est bien disposé à l’égard de Dieu : exemple : Timothée : 2 Tim 3,14-15. Pour le rebelle, elle n’a, sur le moment, pas le pouvoir d’être un frein suffisamment puissant pour l’empêcher de vivre ce qu’il a décidé de vivre.

- La seconde est que, contrairement aux deux paraboles précédentes qui éludaient plus ou moins cette question, le fait de se perdre n’est pas dû au hasard. Le fils prodigue, montre la parabole, est le premier responsable de la situation dans laquelle il se met. Rappelons-nous que ce n’est jamais dû ni à Dieu, ni aux autres si nous nous éloignons de Lui pour sombrer dans une vie dissolue et dégradante. Nous sommes nous seuls d’abord, responsables des choix que nous faisons, responsabilité d’autant accrue que nous avons été instruits et formés dans les principes d’une autre vie.

Remarquons aussi, dans cette responsabilité qui est la sienne, l’irresponsabilité dont fait preuve le fils prodigue dans l’usage qu’il montre de la liberté toute neuve qu’il vient d’acquérir. Une caractéristique flagrante du pécheur est la courte vue qu’il a de sa vie. Pour lui, seul le plaisir du temps présent, du moment qui passe compte : mangeons et buvons, se dit-il, car demain nous mourrons : 1 Cor 15,32. Telle est aujourd’hui encore la philosophie qui sous-tend le comportement de tous ceux qui, matérialistes, épicuriens, sont les adeptes de l’hédonisme. « Profitons de la vie maintenant sans nous soucier de demain : ni des conséquences de nos actes, ni du jugement éventuel d’un Dieu. » Tôt ou tard cependant, le retour à la réalité, le réveil se produit. Et plus l’inconscience et l’irresponsabilité ont été grandes, plus le retour à la réalité, tel celui d’un boomerang jeté avec force, est douloureux !

mercredi 21 juillet 2010

Chapitre 15, versets 11 à 32 (1)




La parabole du père et des deux fils

Si les deux premières paraboles décrivaient, sous la forme de la métaphore, la réalité de l’amour de la Divinité pour les hommes égarés et perdus, réalité qui est la cause de la proximité voulue de Jésus avec les pécheurs, nous entrons avec cette parabole dans la description réaliste de ce que sont les sentiments de Dieu, incarné ici par le père, à l’égard de ceux qui, comme les pécheurs représentés par le fils prodigue, revendiquent leur autonomie à Son égard, comme de ceux qui, tout en prétendant Lui être fidèles, comme les pharisiens, vivent sans connaître ce qu’Il est au fond de Lui-même. Après avoir séparé les deux groupes en 1/100, puis 1/10, ils se restreignent ici à un rapport de 1/2. Sans repentance ou conversion, Jésus veut montrer aux pharisiens que, quel que soit le groupe auquel chacun appartient, la situation de tous est la même : les uns sont aussi séparés du Père que les autres. Aucun ne Le connaît. La seule différence réside dans les apparences : si l’état de séparation est, dans les faits, constatable, flagrant chez les uns (les pécheurs, le fils prodigue), il est, quoiqu’invisible, non moins réel dans le cœur chez les autres (les religieux, le second fils).

Regard sur les trois personnages de l’histoire :

1.       le fils prodigue :

a. sa décision de départ

Reconnaissons qu’il fait preuve, dans la démarche qui, pourtant, le mène à la ruine, d’une qualité : la franchise, l’honnêteté. Clairement, le fils prodigue, en demandant au père, avant même qu’il soit mort,  la part d’héritage qui lui revient, affiche ses intentions. Il ne veut pas attendre pour avoir sa liberté. Il la veut immédiatement. Il ne veut plus rien dans sa vie qui ait l’apparence d’un fil à la patte, d’un lien de dépendance forcé avec le père. Ayant obtenu ce qu’il désire, il ne tardera d’ailleurs pas à traduire dans les faits ce qu’il ruminait, les intentions cachées de son cœur. Rares sont ceux qui, ayant la liberté de faire quelque chose, acceptent de s’en priver. La raison, l’éducation, la bienséance peuvent, après que le fils prodigue ait acquis sa liberté, le retenir quelques jours à la maison. Mais l’appel et la tentation de s’affranchir sont trop forts : la rupture, consommée dans le cœur, ne tarde pas à se traduire dans les faits.

Le premier enseignement que nous apporte la parabole est que le péché prend toujours ses racines au même endroit : le terrain de la revendication à l’autonomie et à l’indépendance à l’égard de Dieu, le Père. Ici, cependant, il faut faire une remarque. Même si nous pensons qu’ils nous reviennent, les biens que nous revendiquons comme nôtres, et qui constituent ce capital que nous nous sentons libres de dépenser comme nous le voulons, viennent à l’origine de Lui. Nous n’aurions rien et nous ne pourrions rien si, au départ, Dieu ne nous avait doté et enrichi de Ses biens. Dans le péché, nous ne faisons que gaspiller les biens que Dieu, dans Sa bonté, nous a donnés. Même si, dans sa volonté d’autonomie, le fils prodigue voulut se couper du père, il ne peut effacer le fait que tout ce qu’il peut faire, c’est à sa générosité seule qu’il le doit. Voyons dans la suite de l’histoire vers quoi sa liberté va le mener !

lundi 19 juillet 2010

Chapitre 15, versets 8 à 10

La parabole de la drachme perdue

Peut-être nous est il arrivé, en feuilletant un magazine de tomber sur le jeu des différences. Deux dessins mis côte à côte semblent identiques. Mais en les observant de plus près, on constate des changements dans quelques détails. Mises à côte à côte, la parabole de la drachme perdue et celle de la brebis égarée sont identiques sur le fond. Elles ont comme objet le même enseignement. C’est par les différences qu’elles comportent qu’apparaissent les nuances que Jésus a voulu y apporter. Comptabilité et analyse des différences et ressemblances entre les deux tableaux :

1ère différence : le berger qui cherche la brebis s’est transformé en une femme qui cherche une pièce d’argent. Si Jésus est, des personnes de la Divinité, Celui qui est à même d’endosser le rôle du berger, beaucoup de commentateurs ont assimilé la femme au Saint-Esprit qui, avec la lampe de la Parole de Dieu : cf Ps 119,105, est à la recherche des âmes perdues.

2ème différence : la brebis égarée s’est transformée en une pièce d’argent commune perdue. La différence entre les deux est notoire. Si la brebis peut avoir conscience de son égarement, la pièce, quant à elle, ne sait rien de la situation dans laquelle elle se trouve. La pièce traduit bien la situation d’ignorance complète dans laquelle se trouve la plupart de nos contemporains quant à leur situation spirituelle devant Dieu. Ils sont perdus, éloignés de Dieu, mais n’en ont aucune conscience.

3ème différence : alors que les brebis en sécurité sont au nombre de 99, les pièces qui restent à la femme se limitent à 9. Le fait que le rapport entre ce qui est égaré et ce qui ne l’est pas passe de 1% à 10% apporte en apparence une forte valeur ajoutée au premier. L’objectif de Jésus dans la première parabole était de mettre en valeur la valeur d’une brebis par rapport au reste du troupeau. Une telle valeur n’aurait pas été mise en lumière dans la même proportion dans l’histoire de la drachme. Il fallait donc un rééquilibrage. La perte d’une seule pièce sur dix pour la femme équivaut à celle d’une brebis sur cent pour le bon berger. Dans les deux cas, la leçon est la même : une âme perdue est quelque chose d’infiniment précieux pour Dieu.

1ère ressemblance : l’empressement mis par le bon berger et la femme pour retrouver ce qui est égaré est le même. La leçon a pour but de montrer que ce n’est pas seulement le Fils, mais toute la Divinité et, en particulier ici, le Saint-Esprit, qui est investie dans l’œuvre de sauvetage des perdus : cf Jean 16,8 à 11.

2ème ressemblance : la force de la joie de la femme et du bon berger, après avoir trouvé ce qu’ils cherchaient, est aussi grande des deux côtés et s’extériorise de la même manière : chacun appelle ses amis et ses voisins pour fêter l’événement. La joie qui est dans le ciel pour un pécheur qui se repent est la joie de tout le ciel.

3ème ressemblance : la conclusion de Jésus pour les deux histoires est la même. Toute la Divinité travaille à notre salut. Toutes les créatures qui sont dans le ciel exultent lorsque nous y entrons.

Que Dieu soit béni pour l’œuvre d’éclairage du Saint-Esprit dans nos vies !

samedi 17 juillet 2010

Chapitre 15, versets 3 à 7

La parabole de la brebis perdue

Outre la liberté que Sa sainteté Lui donnait, Jésus donne ici et dans les deux paraboles qui suivront la raison majeure de Sa proximité voulue avec les gens de mauvaise vie. Toute la raison d’être de l’envoi par le Père du Fils dans le monde tient à une seule chose : le salut des hommes perdus, séparés de Dieu, égarés dans le péché. Chacune à sa manière, les trois paraboles que Jésus va donner témoignent de cette volonté commune de la Divinité.

La première parabole place la Divinité, et plus particulièrement le Fils, dans la peau d’un bon berger, soucieux, attentionné, préoccupé par la vie et la sécurité de chacune des brebis de son troupeau. Ce troupeau, le troupeau du berger, dit Jésus, compte 100 brebis, pas une de plus, ni, surtout, une de moins. Or, voilà qu’en comptant ses brebis, peut-être le soir, au moment de les rentrer dans la bergerie, le berger s’aperçoit que l’une d’entre elles s’est égarée. La parabole ne le dit pas, mais nul doute qu’il sait laquelle manque : le berger attentionné connaît chacune de ses brebis : Jean 10,14. Ce qui, pour un mercenaire, serait sans importance : Jean 10,12, tourne pour le bon berger au drame. Dans son cœur, la brebis manquante vaut tout le troupeau. Pas question pour lui de la laisser livrée à son sort et à la dent des prédateurs : sans lui, il le sait, elle n’a aucune chance de survie. Le bon berger décide donc d’une chose : il met en sécurité les 99 qui sont avec lui pour partir sauver sa brebis.

La décision du berger prise, Jésus s’attelle maintenant à décrire avec quel zèle, persévérance le berger cherche la brebis. Nous ne savons ni combien de temps la recherche a duré, ni dans quel lieu elle a conduit ses pas : Jésus se contente de dire que le berger poursuivra sa recherche jusqu’à ce qu’il la retrouve. L’histoire, pour autant, ne se termine pas là. Le fait d’avoir retrouvé la brebis perdue est une chose, mais il ne traduit pas à lui seul la réalité de ce que vit le berger. Jésus n’en parle pas, mais notons d'abord qu'aucun reproche n’est fait à la brebis. Celle-ci ne peut s’exprimer oralement. Mais on peut supposer à la fois la honte et le soulagement qui furent les siens en entendant la voix de son berger. Ce que fait ensuite le berger traduit pour nous les sentiments qui l’habitent, sentiments, rappelons-le, qui sont aussi ceux de la Divinité au sujet du salut d’un seul pécheur :

- le bon berger prend en charge la brebis. Il ne la laisse plus folâtrer selon son bon plaisir, mais l’installe sur ses épaules, le lieu le plus sécurisé qui soit pour elle

- le bon berger rentre à la maison rempli de joie : le troupeau est de nouveau complet. Comment aurait-il pu dormir, insouciant, en sachant sa brebis perdue, livrée aux prédateurs !

- le bon berger appelle ses amis et ses voisins pour fêter le salut de sa brebis perdue. Il fait participer à sa grande joie ceux qui lui sont le plus proches.

Tel est, dit Jésus, la réalité de ce qui se produit au ciel lorsqu’un seul pécheur sur terre, par la diligence et l’amour du bon berger, retrouve le chemin de la bergerie. Ce qui sépare Jésus des pharisiens, qui se considéraient comme les bergers de leurs congénères, est une seule chose : l’amour. Jésus montre aux pharisiens à quel point chacun de ceux qu’ils méprisent compte pour Lui et pour Dieu. Ils comptent plus, ou au moins autant, que l’ensemble de leur communauté réunie. Il n’y a donc rien d’anormal pour Lui d’être au milieu des pécheurs et des gens de mauvaise vie. C’est là la place d’un bon berger digne de ce nom, pour qui la perdition d’une seule brebis occasionne un fardeau plus grand que le bien-être du reste du troupeau mis en sécurité.

Que Dieu mette dans nos cœurs, à l’égard de ceux qui se perdent, les sentiments qui étaient en Jésus !

jeudi 15 juillet 2010

Chapitre 15, versets 1 et 2

Puissance d’attraction

Les trois paraboles qui forment le contenu de ce chapitre y figurent pour une seule raison. Alors que Jésus parcourait les rues des villes de Judée, Luc note que les gens dits de mauvaise vie, tels des métaux inexorablement attirés vers un aimant, s’agglutinaient spontanément autour de Lui. Cette puissance d’attraction exercée par Jésus sur les parias de la société ne manquaient pas de déranger et d’interroger ceux qui avaient fait de la séparation avec le péché le mot d’ordre de leurs vies. Comment Jésus, le Saint par excellence, pouvait-Il à la fois se mêler à des pécheurs notoires, et même manger avec eux, tout en maintenant dans Sa vie les normes élevées de la sainteté ? C’est pour répondre à ce type de questions que Jésus va raconter les trois célèbres paraboles de ce chapitre.

Un premier constat, quant à la question que pose la liberté choquante dont fait preuve Jésus, est que si, effectivement, Jésus est saint, la façon avec laquelle Il vit cette sainteté n’est pas repoussante pour ceux qui n’en sont pas capables. Si Jésus savait mettre une distance maximale entre Lui et le péché, cette distance ne se reportait pas dans Sa relation avec les pécheurs. C’est sans nul doute ici que se trouve le secret de la puissance d’attraction de Jésus. Jésus, de manière évidente, vivait la sainteté de manière décontractée. Il n’était pas habité, comme les pharisiens, par la crainte permanente de la contamination de la souillure au contact des pécheurs. Fondé, assuré, solidement établi dans la relation qu’Il avait avec Son Père, Jésus était libre d’aller dans tous les milieux et de côtoyer qui Il voulait sans que jamais, en quoi que ce soit, la proximité avec autrui n’affecte le niveau de Sa sainteté personnelle. Toujours, en tout lieu, le témoignage des Evangiles est formel : partout où Il passait, c’est Jésus qui exerçait l’ascendant moral et spirituel sur les autres, et non l’inverse.

A leur lecture, on constate d’ailleurs un paradoxe effarant : alors qu’ici, en le voyant si proche des pécheurs, les pharisiens s’inquiètent pour l’intégrité de Jésus, l’histoire montrera que c’est en leur présence qu’Il aura le plus à craindre pour Sa vie. Jésus, semble-t-Il, n’a à faire face à aucun danger, aucune tentation réelle au milieu des publicains, la grossièreté et la vulgarité n’ayant aucun attrait pour Lui. Il en sera tout autre face aux pharisiens qui, inspirés par Satan, sauront jouer avec subtilité des appâts correspondant le mieux au sens de Sa vocation : Matt 22,15-16 ; 27,41 à 43. A chacun de nous correspond un milieu qui risque le plus facilement de mettre en péril son intégrité Pour les hommes de Dieu aguerris, le danger n’est pas toujours là où il est pour les autres, ou là où on le pense.

Que Dieu nous donne grâce, sagesse et humilité pour discerner les ruses et les pièges subtils et grossiers qui se trouvent sur notre chemin !

mardi 13 juillet 2010

Chapitre 14, versets 25 à 35

Le coût d’être disciple de Christ

Si, comme le montre la parabole précédente, il suffit, pour entrer dans le royaume de Dieu, de répondre positivement à l’invitation gratuite qui nous est adressée de la part de Dieu par Ses serviteurs, Jésus avertit ici les foules nombreuses qui Le suivent : être, devenir Son disciple, Le suivre exige, en terme de rupture et d’abandon, un coût élevé. A l’écoute des deux enseignements successifs de Jésus, la question se pose : comment concilier le caractère totalement gratuit du salut, principe qui est la pierre d’angle de l’Evangile, avec les exigences coûteuses inévitables qui en découlent ? S’il y a, dans nos cœurs et nos esprits, contradiction entre ces deux vérités, celle-ci ne peut être due qu’à une seule chose : une mauvaise compréhension de notre part de l’ordre et des principes sur lesquelles reposent les deux réalités qui, dans l’Esprit de Dieu, sont, comme la justice et l’amour, non opposées, mais, plus que complémentaires, indissociables l’une de l’autre.

Notons d’abord que, avant même que Jésus en parle ici, le renoncement est inclus dans l’offre gratuite et généreuse du salut faite par Dieu, exprimée dans la parabole du grand repas dite par Jésus. Preuve en est par les excuses formulées par les invités déclinant l’offre : toutes reflètent, au fond, le refus de renoncer à quelque chose qu’ils estiment plus important, meilleur, prioritaire par rapport à la proposition qui leur est faite. La parabole, comme l’enseignement que Jésus donne ici, révèle une vérité immuable liée à l’amour. Cette vérité est que l’amour exige l’entier des affections de notre cœur. L’amour, tel que Dieu le conçoit, montre ici Jésus, ne peut en aucun cas, jamais, être mitigé ou se satisfaire de demi-mesure. Aimer à moitié, dira Jésus, un peu plus loin, est impossible : Luc 16,13. La croix, démonstration concrète de l’amour de Dieu pour nous, en est la preuve la plus évidente : Jean 3,16 ; Rom 5,8.

La seconde vérité qui découle de cette première est que le coût auquel Jésus fait allusion ici ne contredit en rien le caractère gratuit de l’offre du salut de Dieu. La réponse à l’amour qui se donne entièrement, gratuitement, ne peut être qu’un amour qui se donne de la même manière. Jésus formule donc ici, à ceux qui prétendent vouloir Le suivre, le type de réponse qu’Il attend de leur part à l’amour dont ils sont l’objet de la part de Dieu, réponse qui, malgré tout les sacrifices qu’elle suppose, ne restera qu’un pâle reflet de ceux auxquels Jésus, dans Son amour, a consenti. Explications :

1. Jésus appelle ceux qui veulent Le suivre à sacrifier l’affection qu’ils ont pour leurs proches, à la haïr même. N’est-ce pas là ce que Lui-même a appliqué pour venir jusqu’à nous. Il n’a pas considéré le fait d’être égal à Dieu comme une proie à arracher, mais s’est dépouillé Lui-même en devenant homme, serviteur , dira Paul : Phil 2,6-7. Par amour pour nous, Jésus a été prête à sacrifier l’amour qui le liait à Son Père. Vu sous un certain angle, on peut dire qu’Il a « détesté » cet amour, dans le sens qu’Il a refusé qu’il soit un obstacle à la manifestation de l’amour qu’Il avait en vue de nous démontrer. La réponse qu’il attend de nous, dans notre sphère, ne peut être inférieure à celle qu’elle Lui coûta dans Sa sphère.

2. Jésus appelle Ses disciples à renoncer à tous leurs biens pour Le suivre. Là aussi, n’est-ce pas là ce le prix que Lui a coûté la démonstration de Son amour pour nous ? Jésus a tout quitté, tout abandonné des richesses, autrement supérieures que les nôtres, pour venir jusqu’à nous, et nous offrir la possibilité de la paix, de la communion et de l’amitié avec Lui. Serait ce trop demander de Sa part que de ne permettre à aucun bien de rivaliser avec Lui dans nos cœurs ?

Jésus souligne enfin ici deux dernières réalités liées à l’amour :

- la 1ère est que l’engagement qu’exige l’amour résulte toujours d’un choix volontaire, lucide, calculé. Suivre Jésus comme disciple ne peut être le fruit de l’exaltation d’un moment, mais la conclusion d’un choix réfléchi, pesé.

- La seconde est que, dans la durée, l’impact des disciples de Christ dans le monde est et reste liée à la qualité de leur amour pour Lui. Si le sel de l’amour des disciples de Christ perd sa saveur, ils ne sont plus utiles à rien : ni à Dieu, ni au monde.

Que Dieu renouvelle chaque jour dans mon cœur mon amour pour Christ, preuve de l’extrême de Son amour pour moi !

lundi 5 juillet 2010

Chapitre 14, versets 15 à 24

La parabole du grand repas

Alors que Jésus était à table chez le pharisien qui L’avait invité, la discussion porta, au travers d’une parole dite par un invité, sur le repas qui, rassemblant tous les heureux élus, aurait lieu un jour dans le royaume de Dieu. Le sujet lancé, Jésus tint à le clarifier. Si les élus présents dans le royaume peuvent, en effet, s’estimer heureux, Jésus ne veut pas que Son auditoire pense que ce bonheur dont ils jouissent est dû à l’arbitraire. Aussi va-t-Il préciser Sa pensée en l’illustrant, comme Il le fait si souvent, par une parabole : la parabole des invités aux repas.

Dans cette parabole, la première chose que l’on constate est que le principe de l’élection existe bien. Il y a, de fait, des invités, qui, dès le début, sont choisis, et qui sont conscients d’être l’objet de ce privilège. Nul n’est besoin de forcer l’interprétation des paroles de Jésus pour comprendre que c’est d’Israël et du peuple juif dont Jésus parle ici. Le problème que Jésus pose ici ne tient pas tant au fait que l’élection existe, mais que, sujets de l’élection, il se trouve que les invités de Dieu choisissent finalement de ne pas donner suite, pour des prétextes futiles, à l’honneur qui leur est fait. Jésus énonce ici un principe à propos duquel, dans les siècles futurs, beaucoup d’encre coulera. Ce principe est celui de la parfaite cohabitation entre l’élection, qui est du ressort de Dieu, et qui se concrétise par l’appel, et celui de la liberté personnelle, qui est du total ressort de l’homme. Oui, l’élection existe ! Mais, montre Jésus, elle n’est pas contraignante, obligeante au point qu’elle ne laisse aucun choix, aucune part d’assentiment à celui qui en est l’objet. Preuve en est, dit Jésus, que tous ceux qui, les premiers, ont été invités et se seront dédits, ne participeront pas en fin de compte au repas.

La réponse négative des premiers invités reçue, l’hôte n’en reste pas là. Puisque ceux à qui étaient réservés l’honneur de participer au repas n’en ont pas voulu, ce sera d’autres, sans doute moins nobles, qui en jouiront. Le maître envoie donc ses serviteurs dans les rues pour appeler tous ceux, nécessiteux, malheureux, malades, pauvres, handicapés, qu’ils croiseront pour leur faire part de la formidable opportunité qui se présente à eux. Même là, il se trouve que le retour missionnaire des serviteurs envoyés ne produise pas le résultat escompté. Il y a, certes, des gens qui ont répondu positivement à l’appel, mais il y a encore de la place. Le maître envoie donc à nouveau ses serviteurs en leur demandant de faire preuve de davantage de persuasion. Il faut vaincre les réticences qui n’ont aucune raison d’être et ne peuvent être que le résultat, dans les têtes, de mensonges, malentendus, mauvaise compréhension. Car qui, étant un tant soit peu sensé, intelligent, peux refuser une telle offre ?

La parabole de Jésus met en lumière toute la difficulté et le mystère qui se cachent derrière le refus aberrant des hommes de répondre positivement à l’offre si généreuse qui leur est faite de la part de Dieu d’entrer gratuitement, sans qu’ils n’aient rien à prouver ou à payer, dans le cercle des heureux élus appelés à partager Sa communion et Son amitié. Trois remarques ressortent, à ce sujet, de l’examen de la parabole de Jésus :

1. Notons, en premier lieu, que c’est, non d’abord au repas lui-même que les invités disent non en se dédisant, mais à l’hôte, ce qui, dans la culture orientale, ne peut être reçu que comme un affront ou une preuve flagrante de mépris.

2. Remarquons ensuite le poids qu’ont les excuses par lesquelles les invités justifient leur choix. Elles ne sont que paravent qui ne trompe pas l’hôte sur les véritables motivations des cœurs. Même vraies, aucune d’entre elles n’est un obstacle légitime. Elles ne font qu’indiquer la valeur que revêt l’invitation de l’hôte pour eux, ce qui aggrave encore, à ses yeux, leur cas.

3. Notons enfin que, si une grande part de la responsabilité, en ce qui concerne le refus, est sur les invités eux-mêmes, les serviteurs envoyés sont invités à faire l’effort de « contraindre », d’user de tous les moyens de persuasion possibles pour vaincre les réticences et résistances qui sont à l’origine de ce refus. C’est là que se situe pour nous cet art de l’apologie dans ce rôle si beau d’évangéliste pour lequel Dieu nous envoie dans le monde.

Que Dieu nous donne, dans Sa grâce, d’être, par nos vies et notre façon de dire l’Evangile, un facteur déterminant dans ce qui fait que notre message emporte l’adhésion de ceux qui croient.

vendredi 2 juillet 2010

Chapitre 14, versets 12 à 14

Parole à l’hôte du repas

Après les invités aux repas, c’est vers Son hôte que Jésus se tourne, non pour le reprendre au sujet de Son initiative, mais pour l’inciter à faire mieux encore que ce qu’il venait de faire en invitant pour le repas Jésus et ses propres amis. Est-il possible de faire mieux qu’avoir Jésus à sa table ? D’une certaine manière, oui, répond Celui-ci. En invitant Jésus et ses propres amis, le pharisien, certes, fait une œuvre bonne. Mais c’est une œuvre pour laquelle il est fort possible qu’il soit rapidement gratifié. En effet, toutes les personnes présentes à la table avaient, Jésus y compris, les moyens de rendre à leur hôte ce qu’elles avaient reçu de lui. Si le don fait à autrui est toujours une œuvre bonne, il y a pour chacun de nous possibilité de le transformer en œuvre excellente récompensée dans les cieux. Il suffit pour cela, dit Jésus, d’une seule chose : que le don, quel qu’il soit, bénéficie à des personnes dont on sait d’avance qu’elles ne pourront le rendre. Comme il en est pour le royaume de Dieu (Jésus le montrera plus loin : v 21 à 24), les invités de notre table sont alors, non nos amis et nos égaux, mais les heureux élus de l’amour.

Notons ici la place première que Jésus donne, comme bénéficiares typiques de la grâce, aux pauvres et à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont invalides ou souffrent d’un handicap. Les pauvres, a dit Jésus, sont tous au milieu de nous comme des occasions qui nous sont offertes de faire le bien : Marc 14,7. Que Dieu élargisse notre cœur pour que, en Son nom, dans Son amour, nous soyons, pour les plus nécessiteux parmi nous, une signe de l’amour de Dieu !

jeudi 1 juillet 2010

Chapitre 14, versets 7 à 11

Parole aux invités du repas

Etre dans la proximité de Jésus est sans nul doute un privilège, un cadeau qui n’a pas été donné à tous mais à quelques-uns. Ce privilège, montre ce texte, a cependant son revers. Car, si rien n’échappait aux adversaires de Jésus de Ses paroles et de Ses gestes, l’inverse était également vrai. Les pharisiens avaient beau vouloir se contrôler et faire bonne figure, le naturel, toujours, finit par se montrer. Nous ne sommes jamais, en effet, autant nous-mêmes que dans la conduite spontanée dont nous faisons preuve dans les choses naturelles de la vie. Ce qui montre réellement ce que nous sommes, ce ne sont ni nos paroles, ni les actes réfléchis de notre vie, mais les automatismes qui se révèlent lorsque, placés dans certaines circonstances, nous agissons selon nos habitudes. On peut de mille manières essayer de contrôler notre image. Tôt ou tard cependant, celle-ci finit par apparaître aux yeux de ceux qui nous côtoient qui nous connaissent alors tels que nous sommes, et non tels que nous aimerions. Dans ce domaine, Jésus montre d’ailleurs l’utilité et le bienfait du regard extérieur. Les autres voient souvent mieux que nous, qui avons tendance à l’indulgence envers nous-mêmes plutôt qu’à l’exigence, qui nous sommes réellement, nos faiblesses, nos défauts. En terme d’orgueil et d’humilité, il ne faudra en tout cas pas longtemps à Jésus pour voir quels sentiments profonds habitent ceux qui, comme Lui, étaient invités à ce repas.

Nous ne savons pas ce que les pharisiens venus ici s’apprêtaient à entendre. Sans doute auraient-ils bien aimé livrer avec Jésus des joutes oratoires et théologiques. Jésus, comme souvent, fera ici dans le simple et le direct. Sans les négliger, plus que les grandes idées, c’est la vie qui est au cœur de Ses préoccupations. Jésus va donc donner à Ses auditeurs, en grand défaut dans ce domaine, sous la forme d’une parabole compréhensible pour un enfant, une leçon de vie. Cette leçon est hyper simple. Elle nous dit à tous simplement que seuls ceux qui font preuve d’humilité peuvent être élevés. Ceux qui s’élèvent eux-mêmes ne peuvent, par contre, connaître qu’une seule chose : l’humiliation de l’abaissement.

Que cette volonté de l’humilité anime, ô Dieu, constamment notre attitude. Pardonne-nous pour toutes les fois où, spontanément, notre cœur orgueilleux s’est de lui-même placé au-dessus des autres. Donne-nous d’être dans ce sens toujours plus proche de Toi, Seigneur, l’exemple absolu de l’humilité : Jean 13,1 à 17