La parabole de la brebis perdue
Outre la liberté que Sa sainteté Lui donnait, Jésus donne ici et dans les deux paraboles qui suivront la raison majeure de Sa proximité voulue avec les gens de mauvaise vie. Toute la raison d’être de l’envoi par le Père du Fils dans le monde tient à une seule chose : le salut des hommes perdus, séparés de Dieu, égarés dans le péché. Chacune à sa manière, les trois paraboles que Jésus va donner témoignent de cette volonté commune de la Divinité.
La première parabole place la Divinité, et plus particulièrement le Fils, dans la peau d’un bon berger, soucieux, attentionné, préoccupé par la vie et la sécurité de chacune des brebis de son troupeau. Ce troupeau, le troupeau du berger, dit Jésus, compte 100 brebis, pas une de plus, ni, surtout, une de moins. Or, voilà qu’en comptant ses brebis, peut-être le soir, au moment de les rentrer dans la bergerie, le berger s’aperçoit que l’une d’entre elles s’est égarée. La parabole ne le dit pas, mais nul doute qu’il sait laquelle manque : le berger attentionné connaît chacune de ses brebis : Jean 10,14. Ce qui, pour un mercenaire, serait sans importance : Jean 10,12, tourne pour le bon berger au drame. Dans son cœur, la brebis manquante vaut tout le troupeau. Pas question pour lui de la laisser livrée à son sort et à la dent des prédateurs : sans lui, il le sait, elle n’a aucune chance de survie. Le bon berger décide donc d’une chose : il met en sécurité les 99 qui sont avec lui pour partir sauver sa brebis.
La décision du berger prise, Jésus s’attelle maintenant à décrire avec quel zèle, persévérance le berger cherche la brebis. Nous ne savons ni combien de temps la recherche a duré, ni dans quel lieu elle a conduit ses pas : Jésus se contente de dire que le berger poursuivra sa recherche jusqu’à ce qu’il la retrouve. L’histoire, pour autant, ne se termine pas là. Le fait d’avoir retrouvé la brebis perdue est une chose, mais il ne traduit pas à lui seul la réalité de ce que vit le berger. Jésus n’en parle pas, mais notons d'abord qu'aucun reproche n’est fait à la brebis. Celle-ci ne peut s’exprimer oralement. Mais on peut supposer à la fois la honte et le soulagement qui furent les siens en entendant la voix de son berger. Ce que fait ensuite le berger traduit pour nous les sentiments qui l’habitent, sentiments, rappelons-le, qui sont aussi ceux de la Divinité au sujet du salut d’un seul pécheur :
- le bon berger prend en charge la brebis. Il ne la laisse plus folâtrer selon son bon plaisir, mais l’installe sur ses épaules, le lieu le plus sécurisé qui soit pour elle
- le bon berger rentre à la maison rempli de joie : le troupeau est de nouveau complet. Comment aurait-il pu dormir, insouciant, en sachant sa brebis perdue, livrée aux prédateurs !
- le bon berger appelle ses amis et ses voisins pour fêter le salut de sa brebis perdue. Il fait participer à sa grande joie ceux qui lui sont le plus proches.
Tel est, dit Jésus, la réalité de ce qui se produit au ciel lorsqu’un seul pécheur sur terre, par la diligence et l’amour du bon berger, retrouve le chemin de la bergerie. Ce qui sépare Jésus des pharisiens, qui se considéraient comme les bergers de leurs congénères, est une seule chose : l’amour. Jésus montre aux pharisiens à quel point chacun de ceux qu’ils méprisent compte pour Lui et pour Dieu. Ils comptent plus, ou au moins autant, que l’ensemble de leur communauté réunie. Il n’y a donc rien d’anormal pour Lui d’être au milieu des pécheurs et des gens de mauvaise vie. C’est là la place d’un bon berger digne de ce nom, pour qui la perdition d’une seule brebis occasionne un fardeau plus grand que le bien-être du reste du troupeau mis en sécurité.
Que Dieu mette dans nos cœurs, à l’égard de ceux qui se perdent, les sentiments qui étaient en Jésus !
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