mercredi 21 juillet 2010

Chapitre 15, versets 11 à 32 (1)




La parabole du père et des deux fils

Si les deux premières paraboles décrivaient, sous la forme de la métaphore, la réalité de l’amour de la Divinité pour les hommes égarés et perdus, réalité qui est la cause de la proximité voulue de Jésus avec les pécheurs, nous entrons avec cette parabole dans la description réaliste de ce que sont les sentiments de Dieu, incarné ici par le père, à l’égard de ceux qui, comme les pécheurs représentés par le fils prodigue, revendiquent leur autonomie à Son égard, comme de ceux qui, tout en prétendant Lui être fidèles, comme les pharisiens, vivent sans connaître ce qu’Il est au fond de Lui-même. Après avoir séparé les deux groupes en 1/100, puis 1/10, ils se restreignent ici à un rapport de 1/2. Sans repentance ou conversion, Jésus veut montrer aux pharisiens que, quel que soit le groupe auquel chacun appartient, la situation de tous est la même : les uns sont aussi séparés du Père que les autres. Aucun ne Le connaît. La seule différence réside dans les apparences : si l’état de séparation est, dans les faits, constatable, flagrant chez les uns (les pécheurs, le fils prodigue), il est, quoiqu’invisible, non moins réel dans le cœur chez les autres (les religieux, le second fils).

Regard sur les trois personnages de l’histoire :

1.       le fils prodigue :

a. sa décision de départ

Reconnaissons qu’il fait preuve, dans la démarche qui, pourtant, le mène à la ruine, d’une qualité : la franchise, l’honnêteté. Clairement, le fils prodigue, en demandant au père, avant même qu’il soit mort,  la part d’héritage qui lui revient, affiche ses intentions. Il ne veut pas attendre pour avoir sa liberté. Il la veut immédiatement. Il ne veut plus rien dans sa vie qui ait l’apparence d’un fil à la patte, d’un lien de dépendance forcé avec le père. Ayant obtenu ce qu’il désire, il ne tardera d’ailleurs pas à traduire dans les faits ce qu’il ruminait, les intentions cachées de son cœur. Rares sont ceux qui, ayant la liberté de faire quelque chose, acceptent de s’en priver. La raison, l’éducation, la bienséance peuvent, après que le fils prodigue ait acquis sa liberté, le retenir quelques jours à la maison. Mais l’appel et la tentation de s’affranchir sont trop forts : la rupture, consommée dans le cœur, ne tarde pas à se traduire dans les faits.

Le premier enseignement que nous apporte la parabole est que le péché prend toujours ses racines au même endroit : le terrain de la revendication à l’autonomie et à l’indépendance à l’égard de Dieu, le Père. Ici, cependant, il faut faire une remarque. Même si nous pensons qu’ils nous reviennent, les biens que nous revendiquons comme nôtres, et qui constituent ce capital que nous nous sentons libres de dépenser comme nous le voulons, viennent à l’origine de Lui. Nous n’aurions rien et nous ne pourrions rien si, au départ, Dieu ne nous avait doté et enrichi de Ses biens. Dans le péché, nous ne faisons que gaspiller les biens que Dieu, dans Sa bonté, nous a donnés. Même si, dans sa volonté d’autonomie, le fils prodigue voulut se couper du père, il ne peut effacer le fait que tout ce qu’il peut faire, c’est à sa générosité seule qu’il le doit. Voyons dans la suite de l’histoire vers quoi sa liberté va le mener !

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