mardi 13 juillet 2010

Chapitre 14, versets 25 à 35

Le coût d’être disciple de Christ

Si, comme le montre la parabole précédente, il suffit, pour entrer dans le royaume de Dieu, de répondre positivement à l’invitation gratuite qui nous est adressée de la part de Dieu par Ses serviteurs, Jésus avertit ici les foules nombreuses qui Le suivent : être, devenir Son disciple, Le suivre exige, en terme de rupture et d’abandon, un coût élevé. A l’écoute des deux enseignements successifs de Jésus, la question se pose : comment concilier le caractère totalement gratuit du salut, principe qui est la pierre d’angle de l’Evangile, avec les exigences coûteuses inévitables qui en découlent ? S’il y a, dans nos cœurs et nos esprits, contradiction entre ces deux vérités, celle-ci ne peut être due qu’à une seule chose : une mauvaise compréhension de notre part de l’ordre et des principes sur lesquelles reposent les deux réalités qui, dans l’Esprit de Dieu, sont, comme la justice et l’amour, non opposées, mais, plus que complémentaires, indissociables l’une de l’autre.

Notons d’abord que, avant même que Jésus en parle ici, le renoncement est inclus dans l’offre gratuite et généreuse du salut faite par Dieu, exprimée dans la parabole du grand repas dite par Jésus. Preuve en est par les excuses formulées par les invités déclinant l’offre : toutes reflètent, au fond, le refus de renoncer à quelque chose qu’ils estiment plus important, meilleur, prioritaire par rapport à la proposition qui leur est faite. La parabole, comme l’enseignement que Jésus donne ici, révèle une vérité immuable liée à l’amour. Cette vérité est que l’amour exige l’entier des affections de notre cœur. L’amour, tel que Dieu le conçoit, montre ici Jésus, ne peut en aucun cas, jamais, être mitigé ou se satisfaire de demi-mesure. Aimer à moitié, dira Jésus, un peu plus loin, est impossible : Luc 16,13. La croix, démonstration concrète de l’amour de Dieu pour nous, en est la preuve la plus évidente : Jean 3,16 ; Rom 5,8.

La seconde vérité qui découle de cette première est que le coût auquel Jésus fait allusion ici ne contredit en rien le caractère gratuit de l’offre du salut de Dieu. La réponse à l’amour qui se donne entièrement, gratuitement, ne peut être qu’un amour qui se donne de la même manière. Jésus formule donc ici, à ceux qui prétendent vouloir Le suivre, le type de réponse qu’Il attend de leur part à l’amour dont ils sont l’objet de la part de Dieu, réponse qui, malgré tout les sacrifices qu’elle suppose, ne restera qu’un pâle reflet de ceux auxquels Jésus, dans Son amour, a consenti. Explications :

1. Jésus appelle ceux qui veulent Le suivre à sacrifier l’affection qu’ils ont pour leurs proches, à la haïr même. N’est-ce pas là ce que Lui-même a appliqué pour venir jusqu’à nous. Il n’a pas considéré le fait d’être égal à Dieu comme une proie à arracher, mais s’est dépouillé Lui-même en devenant homme, serviteur , dira Paul : Phil 2,6-7. Par amour pour nous, Jésus a été prête à sacrifier l’amour qui le liait à Son Père. Vu sous un certain angle, on peut dire qu’Il a « détesté » cet amour, dans le sens qu’Il a refusé qu’il soit un obstacle à la manifestation de l’amour qu’Il avait en vue de nous démontrer. La réponse qu’il attend de nous, dans notre sphère, ne peut être inférieure à celle qu’elle Lui coûta dans Sa sphère.

2. Jésus appelle Ses disciples à renoncer à tous leurs biens pour Le suivre. Là aussi, n’est-ce pas là ce le prix que Lui a coûté la démonstration de Son amour pour nous ? Jésus a tout quitté, tout abandonné des richesses, autrement supérieures que les nôtres, pour venir jusqu’à nous, et nous offrir la possibilité de la paix, de la communion et de l’amitié avec Lui. Serait ce trop demander de Sa part que de ne permettre à aucun bien de rivaliser avec Lui dans nos cœurs ?

Jésus souligne enfin ici deux dernières réalités liées à l’amour :

- la 1ère est que l’engagement qu’exige l’amour résulte toujours d’un choix volontaire, lucide, calculé. Suivre Jésus comme disciple ne peut être le fruit de l’exaltation d’un moment, mais la conclusion d’un choix réfléchi, pesé.

- La seconde est que, dans la durée, l’impact des disciples de Christ dans le monde est et reste liée à la qualité de leur amour pour Lui. Si le sel de l’amour des disciples de Christ perd sa saveur, ils ne sont plus utiles à rien : ni à Dieu, ni au monde.

Que Dieu renouvelle chaque jour dans mon cœur mon amour pour Christ, preuve de l’extrême de Son amour pour moi !

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