jeudi 22 juillet 2010

Chapitre 15, versets 11 à 32 (2)

L’usage qu’il fait de sa liberté : v 13

Eloigné de la présence et du regard du père, livré à lui-même, le fils prodigue ne tarda pas à montrer pour quelles motivations il revendiquait le droit à la liberté. Jamais l’homme ne montre davantage ce qu’il est, ce qui l’habite, lorsque plus aucune crainte, plus aucun frein ne l’empêche de faire ce que son cœur lui dicte. Irrésistiblement, ses tendances naturelles le conduisent, non vers la noblesse, mais vers la bassesse. La rapidité avec laquelle le fils prodigue passe d’une vie stable, cultivée, éduquée dans les bons principes à une vie dissolue souligne deux choses :

- la 1ère est le peu de force qu’a l’éducation donnée, malgré le bien et l’utilité qu’elle est, pour retenir le pécheur lorsqu’il a décidé, en son for intérieur, de suivre la voie de sa propre volonté et de ses désirs. L’éducation n’est un bon partenaire pour la vie que pour celui dont le cœur est bien disposé à l’égard de Dieu : exemple : Timothée : 2 Tim 3,14-15. Pour le rebelle, elle n’a, sur le moment, pas le pouvoir d’être un frein suffisamment puissant pour l’empêcher de vivre ce qu’il a décidé de vivre.

- La seconde est que, contrairement aux deux paraboles précédentes qui éludaient plus ou moins cette question, le fait de se perdre n’est pas dû au hasard. Le fils prodigue, montre la parabole, est le premier responsable de la situation dans laquelle il se met. Rappelons-nous que ce n’est jamais dû ni à Dieu, ni aux autres si nous nous éloignons de Lui pour sombrer dans une vie dissolue et dégradante. Nous sommes nous seuls d’abord, responsables des choix que nous faisons, responsabilité d’autant accrue que nous avons été instruits et formés dans les principes d’une autre vie.

Remarquons aussi, dans cette responsabilité qui est la sienne, l’irresponsabilité dont fait preuve le fils prodigue dans l’usage qu’il montre de la liberté toute neuve qu’il vient d’acquérir. Une caractéristique flagrante du pécheur est la courte vue qu’il a de sa vie. Pour lui, seul le plaisir du temps présent, du moment qui passe compte : mangeons et buvons, se dit-il, car demain nous mourrons : 1 Cor 15,32. Telle est aujourd’hui encore la philosophie qui sous-tend le comportement de tous ceux qui, matérialistes, épicuriens, sont les adeptes de l’hédonisme. « Profitons de la vie maintenant sans nous soucier de demain : ni des conséquences de nos actes, ni du jugement éventuel d’un Dieu. » Tôt ou tard cependant, le retour à la réalité, le réveil se produit. Et plus l’inconscience et l’irresponsabilité ont été grandes, plus le retour à la réalité, tel celui d’un boomerang jeté avec force, est douloureux !

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