jeudi 21 octobre 2010

Chapitre 22, versets 54 à 62

Reniement de Pierre

Jésus arrêté par les gardes, les disciples, conformément à la prophétie qui en avait été faite, des siècles auparavant : Zach 13,7 ; Mat 26,31, se dispersèrent. Pierre, cependant, ne put se résoudre à abandonner Jésus là. Ne pouvant Le suivre de près, comme il l’avait fait jusqu’alors, il se mit à Le suivre de loin, à distance, pour voir sans doute comment les choses allaient tourner et ce qui allait advenir de Lui.

Dans la démarche qu’il suivit, nul doute que Pierre eut voulu rester caché. Il se fit donc le plus discret possible, essayant de se confondre à la foule des curieux et des personnes qui se trouvaient là sans se faire remarquer. Il ne le put longtemps. Pierre ne pouvait effacer le passé, rayer de sa vie les trois années de proximité publique qu’il avait vécu avec Jésus. En se liant à Lui de la manière qu’il l’avait fait, Pierre s’était identifié aux yeux de tous à Jésus. Son nom, son visage, toute sa personne n’étaient connus à l’extérieur qu’en lien avec Jésus. Comme il lui sera dit à trois reprises, quoi qu’il s’en défende, il est l’un d’entre les disciples de Jésus.

Etre disciple de Jésus implique inévitablement que nous laissions après nous, autour de nous, partout où nous passons, des traces ineffaçables de notre identification avec Lui. Il arrivera peut-être des moments dans notre vie où, comme Pierre, nous aimerions rester cachés, être assis là incognito au milieu d’une foule de moqueurs ou d’ennemis de Jésus, sans qu’elle sache qui nous sommes. Nous ne le pouvons pas longtemps. Tôt ou tard vient le moment de vérité où, contraint, nous devrons nous positionner face à Jésus. Qu’allons nous dire ?

Comme Jésus le lui avait prédit, Pierre ne trouva pas la force suffisante en lui-même de Lui rester fidèle. Par trois fois, avant que le coq ne chante, il nia Le connaître et L’avoir suivi. Allant plus loin que Luc, Matthieu le fait même prendre Dieu à témoin contre lui et jurer de ne pas être lié en quoi que ce soit à cet homme : Mat 26,71. Sous la pression des hommes, et, derrière, de Satan : Luc 22,31, le reniement de Pierre à l’égard de Jésus ne fut pas prononcé du bout des lèvres. Il fut, au contraire, vif, total, l’expression d’une position tranchée et qui n’autorisait aucun appel.

Nous ne savons chez qui, lorsque les regards de Jésus et de Pierre se croisèrent, la douleur fut la plus grande. Ce qui est certain, cependant, est que la tristesse de Jésus ne fut pas la même que celle de Pierre. Jésus n’était pas déçu. Il savait d’avance dans quel scénario Pierre allait entrer. La tristesse de Jésus était pour Pierre, non pour Lui. Celle de Pierre était de se rendre compte qui il était, à quel point il avait pu se tromper sur lui-même.

Ne jetons pas la pierre à Pierre. Aucun de nous, sans la force du Saint-Esprit, n’est capable de mieux. Combien de fois, même nés de nouveau, n’avons nous pas fait preuve de lâcheté, eu honte de nous afficher comme disciples de Christ ! Comme Pierre, alors que nous aurions dû parler, nous nous sommes tus ! Seule la grâce et l’intercession de Christ fera que les pleurs amers de Pierre aboutiront à sa restauration. Aucune défaite, aucune trahison, si elle est suivie de repentance, ne nous disqualifie à jamais ! Que Dieu nous donne aujourd’hui de trouver en Lui les forces qui nous manquent en nous-mêmes pour Le suivre !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire