lundi 18 octobre 2010

Chapitre 22, versets 39 à 46

Prière de Jésus au mont des Oliviers

C’est dans le lieu où Il avait coutume de se rendre pour être à l’écart, sur le mont des Oliviers, que Jésus sentit le besoin, avant d’affronter l’épreuve qui était devant Lui, de se retirer avec Ses disciples. Nous avons tous besoin, comme Jésus, de lieux précis qui sont pour nous des lieux de refuge, de repli même, dans lesquels nous pouvons nous retirer pour pouvoir vivre des temps de cœur à cœur avec Dieu : cf Mat 6,6. Bénédictions dans les temps de paix, ces lieux deviennent, dans le moment de l’épreuve, les lieux ultimes de ressources, les derniers que nous quitterons pour, après avoir rencontré Dieu et trouver en Lui les provisions de force qui nous sont nécessaires, affronter l’épreuve qui vient.

Les récits de Matthieu et de Marc divergent quelque peu de celui de Luc dans les détails de ce qui se vécut ici. Plusieurs constantes majeures reviennent cependant dans les récits :

1. Si Jésus est venu au mont des Oliviers, c’était pour avoir un temps de communion intense avec Son Père dans la prière. Si Matthieu et Marc mettent l’accent sur les aller et retour de Jésus vers Ses disciples endormis, ce qui a retenu l’attention de Luc est l’intensité avec laquelle Jésus prie ici. Il est le seul à témoigner de la souffrance mentale aiguë dans laquelle se trouvait Jésus, souffrance qui se traduisit par un phénomène hors du commun : la transformation de Sa sueur en grumeaux de sang qui perlaient sur Son visage et tombaient à terre. S’il est juste sur le plan historique (la mention manque dans plusieurs manuscrits anciens), le fait témoigne du combat qui fut Celui de Jésus à ce moment, combat que l’on sent aussi dans les autres écrits. Quoique présente dans toute Sa vie, la résistance de Jésus contre la tentation du péché, de la démission et du choix du chemin facile est ici à son sommet, une résistance qui va jusqu’au sang : Hébr 5,8 ; 12,3-4.

Si Jésus a souffert dans le combat qu’Il a mené au désert, au début de Son ministère, contre le diable, Il apparaît que la lutte la plus difficile qu’Il ait à soutenir est celle de Sa volonté face à celle de Son Père. Nous pensons parfois que nos plus grandes luttes sont celles que nous connaissons à l’égard du péché, du monde ou du diable. Il n’en est rien ! « Nos plus rudes batailles, témoigne Ronald Dunn, nous opposent à Dieu ! » . Telle est la leçon que dut apprendre en son temps Jacob : Genèse 32,23 à 33. Telle est l’expérience que connut ici Jésus. Telle sera la réalité qui conclura aussi nos vies !

2. Si Jésus est venu au mont des Oliviers avec Ses disciples, c’est qu’Il souhaitait leur accompagnement et leur soutien pour cette heure difficile qui était devant Lui. Il y a des choses que, comme Jésus ici, nous devons affronter seul. Pour autant, si nous sommes frères et que nous appartenons à une véritable communauté, nous ne devrions pas les vivre seuls. Même si les autres ne seront pas avec nous dans le moment le plus difficile, nous aurons vécu, dans les instants qui le précèdent, la réalité de leur soutien.

Jésus n’aura pas eu cette joie. Est-ce pour cette raison que, les hommes faisant défaut, Dieu enverra un ange pour Le fortifier ? Possible ! L’expérience vécue ici par Jésus est porteuse de deux leçons, essentielles à retenir pour tout serviteur de Dieu. la première est que la solitude est souvent la part de celui qui est appelé à de hautes destinées sur le plan spirituel, les hautes destinées se comprenant comme l’exigence d’un grand sacrifice pour accomplir le dessein que Dieu a en vue pour lui. La seconde est que, si les compagnons de route sont rares sur ce chemin, Dieu, Lui, ne manquera pas !

3. Le vécu de Jésus au mont des Oliviers est la démonstration de la justesse de Ses propos à Pierre au sujet de son incapacité, et celle des autres disciples, à Lui être fidèle jusqu’au bout. Elle est le prélude au scénario écrit et annoncé d’avance par Jésus à leur sujet, à savoir leur abandon à tous.

Combien sont douloureuses, et pourtant nécessaires, les leçons de vérité que nous enseignent la vie et l’école de la souffrance sur nous-mêmes. Nous ne pouvons ni suivre Jésus, ni mener avec Lui le combat d’ordre spirituel par nos propres forces. Il nous faut l’apprendre, pas une, mais de multiples fois. Que le vécu de ce jour m’aide à mieux apprécier encore le prix que Tu as payé pour mon salut et la nécessité d’être dans Ta proximité, Seigneur, pour sortir vainqueur des luttes liées à mon témoignage dans ce monde !

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