jeudi 24 juin 2010

Chapitre 13, versets 10 à 17

Une compassion mal perçue :

Alors qu’Il enseignait dans une synagogue, Jésus eut « le malheur » d’oser libérer le jour du sabbat une femme atteinte d’une infirmité due à un lien occulte. La guérison provoqua la colère du chef de la synagogue qui, au lieu de s’en prendre directement à Jésus, rabroua la foule qui, en venant se faire guérir ce jour-là, profanait à ses yeux le sabbat. Jésus ne laissa pas dire ces choses sans réagir. Il rabroua à Son tour publiquement l’ensemble des chefs religieux en dénonçant leur hypocrisie mise en valeur par leur capacité, en ce jour de sabbat, de faire preuve davantage de compassion pour leurs ânes que pour des êtres humains.

Au-delà des faits, l’épisode de la guérison de la femme infirme le jour du sabbat met en lumière plusieurs vérités :

1. En guérissant cette femme ce jour-là, loin de Jésus l’idée de faire de la provocation. Contrairement à ce que prétend de manière implicite le chef de la synagogue, Jésus, en travaillant ce jour-là, ne viole pas la loi. Il ne fait qu’en appliquer le commandement le plus important qui est celui de l’amour et de la compassion que l’on se doit, selon la loi, de pratiquer en tout temps : Mat 22,37 à 40. Oui, le respect du sabbat est chose importante aux yeux de Dieu. Mais le respect de ce commandement ne saurait s’opposer et interdire la pratique du premier des commandements qu’est celui de l’amour qui, parce qu’il est le premier, donne le cadre de la pratique de tous les autres. Aussi celui qui pèche n’est-il pas celui qui viendrait à « travailler » le jour du sabbat, mais d’abord celui qui viendrait à manquer d’aimer son prochain, c’est-à-dire à ne pas faire pour lui en ce jour ce que l’on aimerait que l’on fasse pour soi dans les mêmes circonstances.

2. C’est un réflexe commun, lorsqu’on a quelque chose à dire de déplaisant à une personne qui nous en impose, de le lui faire savoir en prenant comme bouc émissaire ceux qui le suivent ou adhèrent à Ses façons d’agir ou de penser. Telle est la raison première, encore aujourd’hui, de la discrimination et des persécutions des chrétiens dans le monde : ils sont les paratonnerres de la colère du monde contre Christ qu’il est incapable de toucher. Nous ne devons ni nous étonner, ni nous attrister de ce fait : il est l’une des preuves du fait que l’on est Ses disciples : Mat 5,11-12 ; Jean 15,20.

3. Il n’est pas rare non plus que, dans les domaines où nous nous montrons le plus virulent contre la conduite des autres, un examen rapide de notre vie révèle que, pour d’autres raisons, nous nous conduisons exactement comme eux. C’est ce que Jésus met ici en valeur. En ce qui concerne l’amour, nul n’est besoin de s’examiner soi-même pour montrer à quel point, lorsqu’il s’agit de nous-mêmes ou de nos intérêts, nous n’hésitons pas à braver bien des interdits. Autant nous pouvons nous montrer timorés pour nous engager pour le bien des autres, autant nous sommes prêts à nous investir lorsqu’il s’agit du nôtre. La vraie compassion, montre ici Jésus, consiste à faire autant pour les autres que l’on aimerait que les autres fassent pour nous dans les mêmes situations. Quand bien même elle paraîtrait déplacée aux yeux des hommes, jamais cette compassion, quels que soient les moments ou les circonstances, ne saurait être perçue comme telle aux yeux de Dieu !

Que par Ta grâce, nous apprenions toujours davantage, comme Tu l’as fait, à vivre dans la liberté de l’amour !

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