Le langage des malheurs et des catastrophes :
Informé de ce qui était arrivé à des Galiléens par la cruauté de Pilate, Jésus en profite pour donner à Ses auditeurs Sa vision du sens des malheurs ou des catastrophes qui se produisent dans le monde, conduisant à la mort accidentelle ou décidée de nombreuses victimes. Avant de passer à la vision de Jésus, il convient de nous poser la question de savoir comment nous-mêmes nous aurions réagi, ou attendu que Jésus réagisse, à la nouvelle entendue. L’évidence n’est-elle pas pour nous que Jésus condamne sévèrement Pilate, qu’Il console les proches des victimes en leur rappelant qu’un jour justice sera faite et que, dans Sa colère, le Dieu de la vengeance punira, comme il se doit, tous les auteurs impunis d’actes de cruauté ?
Il n’en est rien ! Au lieu de s’orienter vers Pilate, c’est curieusement vers ceux qui l’informent de ce qui vient de se produire que va le message de Jésus. Si, dans leur esprit, le malheur survenu aux Galiléens est perçu comme un fait ponctuel, pour Jésus, tel n’est pas le cas. Il n’y a pour Jésus dans ce monde ni hasard, ni accident, ni fatalité. Les malheurs, comme les catastrophes apparemment accidentelles, qui atteignent les autres et les emportent dans la mort, ne relèvent pas uniquement de la malchance. Ils sont, aux yeux de Jésus, les signes avant-coureurs, les prémices de ce qui surviendra à l’humanité entière si elle ne change pas de mentalité. La vraie préoccupation qui habite Jésus, et à laquelle Il cherche à rendre attentif Ses auditeurs, n’est pas d’abord le sort des victimes dont on vient de Lui parler, mais de celles à venir, beaucoup plus nombreuses, si rien ne change.
Les malheurs qui frappent tantôt l’un ici, tantôt l’autre là-bas, ne sont pas l’effet d’une loterie. Ils sont, dit en quelque sorte Jésus, révélateurs de l’état, de la situation dramatique dans laquelle se trouve l’humanité entière. Privés de Dieu, donc de Berger, tous, nous sommes exposés aux crocs cruels du prédateur invisible qui n’a qu’un objectif : tuer. Seul Jésus, venu pour réconcilier l’homme avec Dieu, peut changer cet état de fait : cf Jean 10,11 à 16. Il est notre David qui, dans son amour pour ses brebis, va jusqu’ au bout dans le combat qu’il livre contre l’ours et le lion pour arracher les brebis de leurs gueules : 1 Sam 17,35.
Que Dieu donne à notre humanité tourmentée et exposée à tant de menaces de saisir tout l’avantage qu’elle a de se tourner vers Lui !
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