lundi 2 août 2010

Chapitre 16, versets 9 à 13

L’argent : maître ou serviteur ?

La 1ère leçon que nous enseigne la parabole racontée par Jésus est que nous sommes, à l’égard de l’argent qui passe entre nos mains, non des propriétaires, mais des intendants. Cette définition que Jésus donne de notre statut à ce sujet est primordiale. Inévitablement, en effet, il apparaît que le fait d’être propriétaire de quelque chose crée un lien beaucoup plus fort avec la chose possédée que le fait d’en être un simple gérant. Par un curieux paradoxe, il s’ensuit que, plutôt que le gérant qui reste libre à l’égard des biens qu’il a sous son intendance, c’est le propriétaire qui est le plus exposé au risque de se trouver asservi aux biens qu’il possède.

Comme l’intendant de la parabole, gérant les biens de son maître, Jésus nous appelle ici quelque part à considérer l’argent qui passe entre nos mains comme un bien que Dieu nous appelle à gérer pour Lui. Car, comme Dieu l’a déjà dit ailleurs, or et argent Lui appartiennent d’abord : Aggée 2,8. Si nous sommes les intendants, le maître de la parabole est Dieu ! Or, Jésus le souligne ici à plusieurs reprises, de tous les biens que Dieu possède, l’argent est de loin le plus injuste. Il n’y a sur terre aucun argent qui ne soit réellement propre et qui, du début à la fin du circuit qu’il emprunte, ne soit entaché par quelque injustice. C’est donc avec grande prudence, et comme un bien qui risque de brûler les doigts de celui qui s’y attache, que Jésus nous invite à considérer l’argent.

Comment faire, en tant que disciple de Christ, pour tirer profit au maximum de l’argent, puissance mauvaise en elle-même, qui passe entre nos doigts ? A l’image de ce qu’a fait l’intendant avisé, Jésus nous indique ici la solution : utiliser ce matériau mauvais mais inévitable pour, avec lui, nous faire des amis. Puisque l’argent permet de tout acheter, dit en quelque sorte Jésus, utilisez-le dans ce monde comme un moyen de gagner l’estime, l’amitié, la considération d’autrui et lui permettre, à travers ce moyen, de connaître le Sauveur à qui vous appartenez. Bien que cela pourrait y ressembler, il ne s’agit pas ici de soudoyer les autres pour les gagner à Christ. Jésus ne dit pas que, par l’argent, on peut convertir quelqu’un. Mais on peut détruire la barrière du préjugé et créer le lien qui permet ensuite à celui qui a été sensible par un geste altruiste de notre part d’entendre et de recevoir autrement que sans ce geste le témoignage que nous voulons lui rendre.

Outre cette utilisation possible de nos biens pour gagner des âmes à Christ, âmes que l’on aura la joie de retrouver au ciel, Jésus nous dit que la gestion de l’argent est, dans nos vies, le 1er niveau à partir duquel Dieu éprouve notre loyauté et notre fidélité. Rien de tel que d’avoir entre les mains quelque chose qui peut nous corrompre pour évaluer notre fidélité à Dieu. Si donc, dit Jésus, nous ne sommes pas capables de passer avec probité le test de la gestion de biens inférieurs et injustes, comment Dieu pourrait-il nous confier des domaines de gestion bien plus grands et supérieurs : les biens spirituels de Son royaume, les âmes… ? Ne négligeons donc pas la façon avec laquelle nous gérons les biens et les capitaux que Dieu nous donne dans cette vie. Il est le domaine particulier dans lequel, aux yeux de Dieu, nous faisons ou non nos preuves, domaine qui peut, selon le cas, permettre à Dieu de nous ouvrir ou fermer la porte à la gestion de plus grands biens..

Jésus conclut son enseignement sur l’argent en disant que, face à lui, il n’y a pour nous que deux possibilités : ou celui-ci est notre maître, ou il est notre serviteur. Notre cœur qui ne bat que pour une seule chose ne peut, en tout cas, s’attacher à la fois profondément à Dieu et à l’argent. Ou, par amour, nous servons l’un et haïssons l’autre ou vice versa.

Que Dieu nous donne d’être libre de toute affection malsaine pour les richesses injustes !

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