mercredi 11 août 2010

Chapitre 17,versets 20 à 21

Le règne de Dieu dans sa phase actuelle

La venue du royaume de Dieu étant une constante du discours de Jésus, les pharisiens Lui demandèrent quand ce royaume, dont Il atteste l’imminence, viendrait. Car, si le royaume vient, pensent les pharisiens, il est impossible de ne pas le reconnaître, tant, de manière évidente, il se différenciera de tout ce qu’on aura vu et connu avant ou en-dehors de lui.

La réponse de Jésus à la question légitime des pharisiens suit la droite ligne du choix qui a été celui de Dieu de l’incarnation : l’envoi de Son Messie sous la forme commune d’un homme. Si le royaume de Dieu se différencie dans sa nature de tous les autres royaumes existants, Jésus précise ici cependant que ce n’est pas sous la forme d’un phénomène localisé et de grande ampleur qu’il faut attendre sa venue. Dans sa phase actuelle, dit Jésus aux pharisiens, le royaume de Dieu se montre là où, de manière évidente, les œuvres de Dieu se manifestent au milieu des hommes. S’ils veulent bien les ouvrir, les pharisiens, suggère Jésus, ont sous leurs yeux dès maintenant, à travers Lui, la manifestation de ce royaume, comme l’admettra l’un d’entre eux, Nicodème, venu voir Jésus en privé une nuit : Jean 3,2. Certes, un jour, dont Jésus va parler à Ses disciples, le royaume de Dieu s’imposera dans toute sa gloire et sa puissance. Mais le commencement de la manifestation de ce royaume se fera, comme le prophète Daniel l’a annoncé : Dan 2,34-35.44, dans la discrétion, afin que seuls ceux qui l’attendent vraiment puissent, derrière la faiblesse des apparences, le discerner : cf Luc 2,29 à 32.

La réponse de Jésus, qui dénie au royaume de Dieu dans sa phase actuelle un emplacement géographique qui le rendrait observable à partir d’un lieu, est, pour l’époque, proprement révolutionnaire. Pour tous les Juifs (et même pour les samaritains), il est, en effet, impensable de séparer présence de Dieu et accès à cette présence à un lieu donné : le temple : Jean 4,20. Pourtant abolie par Jésus, cette nécessité d’un lieu géographique précis ressuscitera à maintes reprises dans l’histoire comme une exigence incontournable des religions dans leur besoin d’asseoir leur pouvoir. Comme le temple pour les juifs à Jérusalem, la chrétienté aura son Vatican à Rome, les musulmans leur Kaaba à la Mecque, les protestants, leur ville phare, un temps, à Genève… Jésus le dit pour nous encore aujourd’hui : prenons garde de ne pas lier le royaume de Dieu à un lieu précis. Aucun bâtiment, aucun endroit n'est un passage obligé pour accéder au royaume de Dieu. Ce que Dieu cherche, ce sont, dira-t-il à la samaritaine, des adorateurs qui, en tout lieu, l'adorent en esprit et en vérité ! Que nous soyons de ceux-là !

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