samedi 7 août 2010

Chapitre 17, versets 1 à 10 (1)

Enseignement de Jésus à Ses disciples :

Après le thème de la richesse, Jésus poursuit ici l’enseignement qu’Il donne à Ses disciples sur 4 autres points pratiques relatifs à leur marche avec Dieu :

1er point : la vigilance quant à eux-mêmes

Jésus nous connaît. Devant l’enthousiasme de ceux qui étaient subjugués par les miracles qu’Il opérait, Jean nous dit que Jésus restait lucide : Il ne se fiait pas à leur engouement pour Lui, sachant à quel point l’homme peut être changeant, versatile : Jean 2,25. Cette inconstance qui caractérise les humains n’est pas l’apanage des seuls incroyants. Il l’est aussi des croyants dans leur relation avec Dieu.

La 1ère exhortation que Jésus lance ici est un appel à la vigilance quant à soi-même. Pour que nous en comprenions toute la nécessité, Jésus rappelle à Ses disciples le caractère organique de leur foi. Nous faisons partie, en tant que chrétiens et disciples du Christ, d’un corps, d’une communauté aux liens forts, dans laquelle tout ce que vit l’un rejaillit obligatoirement sur l’autre. Nous sommes chacun comme des épis de blé serrés, aux racines entremêlées dans un champ : cf Mat 13,29. Aucun de ceux qui vit pour Christ ne vit seul sa vie chrétienne. Il la vit avec et devant les autres, les touchant inévitablement en bien ou en mal par le modèle qu’il leur donne ! Jésus nous avertit donc sur la nécessité de la vigilance. Car si nous sommes appelés un jour à rendre compte à Dieu de l’intendance de notre vie avec Lui, sera compté dans cette évaluation aussi bien les bienfaits apportés que les dégâts occasionnés dans celles d’autrui. Dans ce cadre là, avertit Jésus, mieux vaudrait, pour celui qui aura été cause de chute, de péché ou d’égarement pour un petit (un enfant, un faible, un néophyte…) dans la foi, être exécuté physiquement plutôt que de subir la réprobation divine qui l’attend !

2ème point : le pardon

Si la réprobation la plus extrême est le lot qui attend celui qui aura été cause de chute pour autrui, Jésus appelle Ses disciples, à contrario, à faire preuve à outrance d’une capacité de pardon envers quiconque s’humilie devant eux, reconnaît le caractère coupable de son comportement et dit vouloir s’en amender. Dans la même ligne que l’exhortation précédente, Jésus nous avertit ici du danger que représente la frilosité, le soupçon ou la réserve dont nous pourrions faire preuve à l’égard de celui qui réclame notre indulgence pour sa faute. L’amour, dira plus tard l’apôtre Paul, croit tout ne soupçonne pas le mal : 1 Cor 13,7.

S’il est légitime d’attendre dans la vie de celui qui se repent des preuves visibles de son changement d’attitude et de conduite : cf Luc 3,8, Jésus exhorte ici Ses disciples à ne pas lier leurs dispositions au pardon à ces fruits attendus. Le pardon est une chose, la réforme de la conduite en est une autre. Le pardon est du ressort de la responsabilité des disciples et de la communauté. La réforme l’est de celui qui dit regretter et vouloir changer sa conduite passée. Le premier est nécessaire en ce que, plus que quoi que ce soit d’autre, il oblige l’autre. Preuve d’amour et de confiance envers l’autre, le pardon stimule le coupable à prendre désormais ses responsabilités et à ne pas décevoir. Faisons donc grâce, comme Dieu nous a fait grâce en Christ ! Et soyons conscients que les changements attendus ne se produiront peut-être pas aussi vite qu’espérés, comme il en est aussi souvent dans nos vies devant Dieu !

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