mardi 17 août 2010

Chapitre 18, versets 9 à 14

Seconde parabole sur le sujet de la prière


Toujours à propos de justice dans le cadre de la prière, Jésus donne à Ses disciples une seconde parabole par laquelle Il souligne que ce souci de la justice, qui est le fondement à partir duquel Dieu fait droit à ceux qui font appel à Lui dans la défense de leur cause, en tant que dispositions, ne concerne pas que Lui, mais qu’il est un élément qui, pour qu’ils soient entendus, doit aussi se trouver dans le cœur de ceux qui prient. La justice du cœur étant une nécessité, la question se pose : qui sont les hommes qui, dans la prière, sont reçus par Dieu comme des justes ? Par quoi sont-ils reconnaissables ? Et, à contrario, qui sont ceux qui, bien que priant, ne peuvent être accueillis comme tels devant Dieu, l’élément de la justice faisant défaut dans leurs cœurs ? C’est pour donner réponse à ces questions que Jésus ajoute cette parabole à celle qu’il vient de donner.

Bien que présentée sous la forme d’une parabole, l’histoire que Jésus raconte n’a rien d’une fiction sortie de Son imagination. De manière intentionnelle, Jésus prend pour modèle  les types de personnage qui, dans la réalité contemporaine dans laquelle Il se trouve, incarnent le mieux ce qu’Il veut démontrer : un pharisien, l’homme religieux propre juste par excellence, et un publicain, homme dont la mauvaise réputation est notoire.

S’appuyant sur le sentiment de satisfaction qui l’habite à l’égard de la justice, le pharisien se présente à Dieu fort de sa valeur et de ses certitudes. Qu’il regarde sa vie au travers du volet de ce qu’il ne fait pas ou de ce qu’il fait, il ne trouve rien qui puisse le condamner. Si quelqu’un, dans son comportement, se conforme aux standards de la justice, c’est Lui. Il peut donc en toute assurance se présenter devant Dieu : comment Celui-ci ne l’accueillerait-Il pas ?

Si le pharisien a quelques raisons d’être satisfait de lui, sans s’en rendre compte, il fait défaut à l’égard de la justice, telle que Dieu la conçoit, sur au moins deux points. Le premier est qu’il ne réalise pas à quel point, malgré la bonne note qu’il attribue à sa conduite, il est encore loin de la perfection exigée par Dieu. Quoi qu’il pense, il faut que le pharisien le sache : avoir une conduite au-dessus de la moyenne des gens ne suffit pas et ne suffira jamais pour être juste aux yeux de Dieu. Dieu étant parfait, seule la perfection répond aux exigences de Dieu dans ce domaine. Or, le pharisien, si fier soit-il de ses œuvres et de sa moralité, ne l’est pas. Preuve en est par le second point par lequel il pèche : son orgueil et le mépris dont il fait preuve à l’égard du publicain qui, à côté de lui, se présente aussi à Dieu pour prier.

Si le pharisien peut s’enorgueillir de se présenter devant Dieu avec une offrande de choses qui lui paraissent honorables, tel n’est pas le cas du publicain. Non seulement les mains avec lesquelles il prie sont vides, mais, de plus, elles sont sales. La seule chose dont il puisse parler avec Dieu, en accord avec son cœur, est son péché. A la vue des deux hommes qui se présentent à Dieu, Jésus conclura, contre toute attente humaine logique, que celui qui repartira justifié n’est pas le pharisien, mais le publicain.

La conclusion de Jésus amène plusieurs réflexions sur ce qui compose la notion de justice de Dieu. La première est que la justice de Dieu s’appuie sur la vérité. Dès qu’un homme se présente devant Dieu sur la base de la vérité quant à lui-même, il se trouve dans les dispositions lui permettant d’être entendu par Dieu. La seconde est que la justice dont un homme peut être gratifié devant Dieu ne peut et ne pourra jamais venir de lui. Un homme ne peut être juste : il ne peut être que justifié par le don de la grâce de Dieu !

Que toujours cette certitude et cette condition de la vérité habitent nos cœurs lorsque, désireux de prier, nous nous approchons de Dieu !

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