L’esprit de la prière
Après avoir établi les priorités des préoccupations qui doivent être les nôtres dans la prière, Jésus complète la réponse qu’Il a donné à Son disciple qui L’interrogeait sur le sujet en racontant une parabole de laquelle il tire un enseignement sur l’esprit qui doit animer celui qui prie.
Comme il le fait souvent dans les paraboles qu’Il raconte, Jésus, pour appuyer l’enseignement qu’Il veut faire passer, place Ses auditeurs dans une situation extrême et improbable. :
1. Extrême et improbable quant au moment où elle se produit. Nous sommes au milieu de la nuit. Qui, qui soit animé d’un tant soit peu de bienséance, ferait ce que cet homme fait : aller frapper à la porte d’un ami pour lui demander un service ? N’est-ce pas là la meilleure manière de se fâcher avec lui ?
2. Extrême et improbable aussi quant à la raison de la demande. La seule raison qui vaille pour réveiller quelqu’un au milieu de la nuit tient, peut-on penser, à un cas de force majeure. Même si l’hospitalité est une qualité orientale, justifiait-elle une telle audace à cette heure indue ?
Il faut cependant noter dans l’histoire que Jésus raconte deux points dignes d’attention pour le sujet de la prière qui nous occupe :
1. le 1er est la confiance que, malgré l’heure tardive et la gêne qu’il sait qu’il va occasionner, l’homme qui frappe à la porte de son ami, a en lui. Certes, l’heure et les motifs pour lesquels il vient ne justifient pas sa démarche. Cependant, il pense que l’amitié qui le lie à celui qu’il va solliciter est suffisamment forte pour résister à cette contrariété. Il aura raison.
2. Notons ensuite que ce n’est pas pour lui-même, pour ses propres besoins qu’il dérange son ami, mais pour répondre à un devoir envers autrui pour lequel il n’a pas les ressources chez lui. Or, il sait que ce qu’il n’a pas, son ami l’aura et sera prêt à les lui donner. Pour la seconde fois, il ne se trompera pas
Suite à cette parabole extrême et improbable, dans laquelle le donateur qui cède à la demande importune paraît le faire à contre-cœur, Jésus invite Ses disciples à ne pas avoir de crainte de frapper avec insistance et persévérance à la porte du Royaume de Dieu pour Lui adresser leur demande. Il se peut que, lors de la première démarche, nous ne recevions pas immédiatement ce que nous espérions. Ne nous décourageons. Il n’y a pas ici de la part du Père un signe de mauvaise volonté. Si la demande n’est pas reçue, si la porte ne s’est pas ouverte, alors cherchons quelles en sont les causes. Nos motivations sont-elles justes ? Sont-elles trop centrées sur nous ? Visent-elles seulement pour fin la satisfaction de nos seuls intérêts ?
Par la parabole, Jésus souligne que le but de Dieu est de nous équiper de ce qui nous manque pour être les intermédiaires par lesquels Il pourvoit aux besoins de ceux qu’Il met, dans leur dénuement, à notre contact. Alors qu’ils ne savent pas à qui s’adresser, ils viennent vers nous. Or, si nous n’avons pas non plus ce qu’il faut pour répondre à leur attente, nous avons quelqu’un vers qui nous tourner, à la porte de qui nous pouvons frapper, toujours prêt et disposer pour nous aider et nous donner, sur le plan spirituel, ce qui nous est nécessaire. La prière, selon Jésus, est le moyen par lequel, au travers du canal qu’est l’enfant de Dieu, ce qui est au ciel peut être donné aux nécessiteux de la terre. Si le demandeur de la parabole croyait à la force de l’amitié tissé avec l’ami qu’il sollicite, malgré l’heure indue, son caractère bougon et le caractère injustifié de la demande à être reçu et exaucé, à combien plus forte raison pouvons-nous nous attendre à être reçu, entendu et pourvu par notre Père si désireux de nous donner.
Alors que des hommes dans le besoin frappent à notre porte, n’hésitons pas à frapper à la porte du ciel pour dire à Dieu ce qu’il nous faut pour répondre à leur attente : subsistance, sagesse, patience, aide concrète…Que cete certitude d’être accueilli par le Père nous remplisse de foi, d’audace et de joie dans nos prières !
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