jeudi 22 avril 2010

Chapitre 11, verset 1


Enseigne-nous à prier

Etait-ce un oubli de Jésus ? Au vu de l’importance du sujet, la prière, on aurait pu s’attendre à trouver, sans qu’on le Lui demande, un enseignement spontané du Maître sur le sujet. Et cela d’autant plus que Jean, lui, l’a fait. La pédagogie de Jésus suit un autre parcours :

1. Avant de donner un enseignement sur la prière, la première chose que Jésus fait est qu’Il prie. Il passera beaucoup de temps à prier seul, mais aussi devant Ses disciples. Le meilleur modèle que nous ayons pour apprendre à prier est d’entendre, d’être aux côtés de ceux qui le font. Entendre la prière d’un homme, c’est connaître le fond de son cœur, de ses motivations. Certes, comme en commerce, il peut y avoir dans le domaine de la prière du clinquant et de l’imitation. Mais les produits de sous qualité ne trompent pas longtemps les chercheurs passionnés. Ce ne sont pas les paroles dites bien formulées qui font la profondeur de la prière, mais le soupir, l’esprit, le fardeau que l’on ressent au travers d’elle. Si la forme peut être imitée, le fond, qui est connectée à la vie et qui émane du cœur, peut l’être beaucoup plus difficilement.

2. Le texte ne le dit pas. Mais je ne pense pas être dans l’erreur en disant que la demande du disciple, qui voyait prier Jésus, de lui apprendre à le faire a dû pour Lui être cause d’une grande joie. D’une certaine façon pour Jésus, un premier but était atteint. Plutôt que de donner un enseignement ex-cathedra sur la prière, Il avait mis dans le cœur de quelqu’un qui était près de Lui le goût, l’aspiration à vivre ce qu’Il vivait. Le fait que Jésus ait attendu cette demande témoigne que ce n’est que auprès de ceux en qui le désir de prier existe réellement qu’un enseignement plus construit sur la prière, fait de lignes directrices précises, de fardeaux priorisés, vaut la peine d’être donné. On ne donne pas à boire, dit le proverbe, à un âne qui n’a pas soif. Dans tous les domaines de la vis spirituelle, celui de la prière peut-être encore plus que les autres, le désir, la soif, sont les préalables inconditionnels de la vie. Alors qu’assis sur le même banc, deux personnes écoutent le même enseignement, ce sont eux qui font la différence essentielle entre celui qui s’ennuie en écoutant et celui qui absorbe, reçoit. Face à une possibilité de formation proposée, ce sont une nouvelle fois eux qui sépareront les enthousiastes et les réfractaires.

Quels désirs nous anime ? Quelles motivations habitent nos cœurs ? Aujourd’hui encore, Jésus attend ceux qui, comme Son disciple, viennent vers Lui dans le but d’apprendre et de recevoir de Lui ! Pour ma part, après plusieurs décennies de vie chrétienne, la demande du disciple est encore la mienne : Seigneur, enseigne-moi encore à prier !

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