jeudi 15 avril 2010

Chapitre 10, versets 38 à 42



La bonne part

Pauvre Marthe ! N’est-elle pas celle qui, ayant entendu que Jésus passait par Béthanie, prit l’initiative de L’inviter, avec tous ceux qui L’accompagnaient, à sa table. Ne la trouvons-nous pas pleine d’empressement et de bonne volonté pour s’activer à ce que tout soit prêt et bien fait ? Ne fait-elle pas preuve du souci d’offrir au Seigneur le meilleur d’elle-même dans ce service qu’elle a elle-même décrété comme étant ce qui devait être fait pour accueillir Jésus ?

Pauvre Marthe ! Rien ne marche comme elle l’espérait ! La tâche s’avère finalement au-dessus de ses forces et de ses possibilités. Et pour cause ! Il allait sans dire qu’elle comptait sur Marie pour l’aider ! Après tout, la maison n’est pas qu’à elle. Elle n’est pas la seule à recevoir. Mais Marie lui a fait faux bond. Elle est la seule à s’affairer, suer pendant que sa sœur ne fait rien. Pauvre Marthe ! En plus du stress et de la fatigue, la voilà qui, petit à petit, est gagnée par le dépit et l’amertume… et la colère.

Ne nous arrive-t-il pas souvent de nous trouver dans la situation de Marthe ? Souvent comme elle (ou comme le roi David, par exemple : 2 Sam 7,1 à 3), il surgit de notre esprit une bonne idée au sujet de ce que nous pourrions faire pour le Seigneur. Convaincu de l’excellence de cette idée, sans consulter personne ou la soumettre à d’autres, nous nous activons, convaincus que ceux qui nous entourent ne pourront qu’y adhérer. Ne faisons-nous pas le bien ? Ce que nous entreprenons n’est-il pas que pour la gloire et le bien de Dieu ? Petit à petit, alors que nous avançons dans la réalisation de notre projet, il arrive que les choses ne se déroulent pas comme nous l’espérions. N’ayant pas vraiment calculé la dépense et le prix que notre projet allait nous coûter en termes d’engagement, nous nous trouvons soudain dépassés et submergés. De plus, il se trouve que les forces sur lesquelles nous avions compté, sans les consulter au départ, nous ont fait défaut. Nous nous retrouvons bientôt comme Marthe, au bord de la route, découragés et amers. D’où vient le problème ? De plusieurs causes :

1. la 1ère est celle dont fait part Jésus. Avant de décider de faire quoi que ce soit pour le Seigneur, la priorité des priorités dans tout service pour le Seigneur est, comme l’a fait Marie, de nous asseoir à Ses pieds pour être à Son écoute. C’est aux pieds de Jésus, dans le silence de l’écoute, et non dans notre propre esprit souvent agité, que doivent jaillir les impulsions directrices pour le service que le Seigneur attend réellement de nous. Avec Marthe, nous devons apprendre que nos meilleures idées pour le service de Dieu, si elles n’ont pas leur source en Lui, sont finalement mauvaises.

2. La seconde est que la force qui est à l’origine de nos actions est aussi celle par laquelle nous les réaliserons. S’il n’y a que nous à l’origine d’un projet, même un projet pour Dieu, il ne faut pas s’étonner si, comme Marthe, nous faisons en cours de route, l’expérience de son échec. Notre déception est à la hauteur de l’espoir et de l’investissement que nous avions mis dans le projet.

3. La troisième est que nous ne pouvons pas nous attendre à ce que les autres nous suivent dans un projet si, dès le départ, nous ne les avons pas associés à son élaboration.. Même si le projet auquel nous avons pensé vient de Dieu, nous devons nous garder de penser aux autres en termes de simples exécutants de nos idées. Nous voulons en faire des associés.

4. Lorsque les choses sont mises dans le bon ordre, les compétences et l’énergie d’une Marthe s’avèrent fort utiles. La « réprimande » de Jésus envers Marthe n’avait pas pour objet de l’abaisser, mais de l’amener à identifier ce qui n’allait pas et qui étaient la cause de l’amertume qui était dans son cœur.

Que Dieu nous donne de suivre le bon fil conducteur qu’Il nous indique comme étant celui qui doit être adopté pour tout service que nous pouvons Lui rendre ! Il est celui de qui, par qui et pour qui nous voulons vivre et être !

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