samedi 10 avril 2010

Chapitre 10, versets 21 à 22

La joie de Jésus


Alors que, souvent, la vie de Jésus nous est présentée comme un combat, Luc nous fait part ici de l’un des rares moments de grande joie qui ponctuèrent Son ministère ici-bas. Quelles sont à la fois la source et la cause de cette joie ? Pour quelles raisons saisit-elle Jésus à ce point ? Qu’y a-t-il ici qui fasse vibrer Jésus au point d’éclipser pour un moment la dure réalité quotidienne à laquelle Il est confronté dans sa vie unique et solitaire de Fils unique de Dieu ? Autant de questions qui, par les réponses qui leur sont données, ouvrent pour nous le chemin de voies d’accès à la joie qui ne sont pas de ce monde.

1. la source de la joie que connaît ici Jésus :

Luc nous le dit clairement. C’est sous l’action du Saint-Esprit que Jésus, soudain, est envahi d’une joie telle qu’elle le transporte d’allégresse. Il est notable que, mis à part les événements qui ont eu lieu au moment de Sa naissance et de l’entrée dans Son ministère public, il n’est fait mention directement que rarement du Saint-Esprit dans l’Evangile de Luc. Le fait donc que Luc le mentionne ici donne un relief particulier à l’identification de l’Esprit comme source de la joie que connaît Jésus. Ce témoignage que rend Luc au sujet de l’Esprit, source de joie profonde et première qu’expérimente ici Jésus, doit nous interpeller. Il n’y a pas de plus grande joie pour tout serviteur de Dieu que de se sentir et se savoir au cœur de la volonté de Dieu dans ce qu’Il fait. Il y a bien des joies qui sont possibles à vivre ici-bas, mais aucune d’elles ne dépasse en force, intensité, celle qui a sa source dans cette origine là.

2. la cause de la joie de Jésus

Elle est dans le fait que, peut-être pour la première fois, Il a sous les yeux la réalisation concrète de ce pour quoi Il est venu. A plusieurs reprises en effet Jésus l’a signifié : avec Lui, par Lui, le Règne de Dieu est venu jusqu’aux hommes. Par la venue de ce Règne, l’objectif de Dieu est clairement affiché. L’irruption du Règne de Dieu par Christ dans le monde a pour objet, d’une part d’ouvrir les portes de la réconciliation entre Dieu et les hommes, d’autre part de faire échec aux règnes usurpateurs du péché et du diable. Pour la première fois, à une échelle importante, ce n’est pas Jésus seul qui est le promoteur des conquêtes du Règne de Dieu, mais 72 hommes, équipés et armés de l’autorité de laquelle Lui-même était revêtu. Tout serviteur de Dieu, pionnier dans une œuvre le sait : il n’y a pas de plus grande joie que d’assister au processus de multiplication de Son œuvre. Le fait de ne plus être seul, mais d’être, ne serait ce que deux, suffit à transformer l’âpreté du combat solitaire en source de joie ! « Ah ! mon Dieu, si l’on était deux, chantait Michel Sardou

3. Autre cause de la joie de Jésus

C’est celle qu’il exprime par Ses paroles. Elle porte sur le choix qu’a fait le Père en ce qui concerne ceux qu’Il a associé au Fils dans le ministère qu’Il Lui a confié. C’est avec les petits, les humbles de la terre que Dieu a choisi de s’associer pour travailler à l’avancement de Son règne ici-bas. Cette association de Dieu avec les petits et les humbles met en valeur le fait que les atouts sur lesquels Dieu compte pour la réalisation de Son projet n’ont rien à voir avec ceux sur lesquels les hommes s’appuient en général pour assurer la réussite de leur entreprise : la force, les compétences, la puissance de l’influence naturelles… Toute la force et les compétences des associés du Christ procèdent des dons, révélations et qualifications que donne le Saint-Esprit. Rien ne réjouit autant Jésus que de voir de quelle manière Dieu peut utiliser un homme revêtu de l’Esprit de Dieu. Sommes-nous de ceux qui sommes prêts à faire confiance au Saint-Esprit pour qualifier ceux qu’Il appelle à travailler ici-bas pour Dieu ? Si oui, de grandes sources et occasions de joie sont devant nous à la vue de ce qu’Il va faire au travers des simples hommes qu’Il a choisi !

En conclusion de l’expression de ce qu’Il ressent, Jésus définit le principe de base sur lequel repose l’accès pour chacun à la connaissance de Dieu : v 22. Si Jésus en parle ici, c’est que ce principe est indissociable de l’humilité, qui, du côté humain, est la condition indispensable à remplir pour en bénéficier. Ce principe est que le Père seul a une parfaite connaissance du Fils et vice versa et que seul celui à qui le Fils révèle le Père peut Le connaître. Jésus affirme ainsi que, pour ce qui nous concerne, nous sommes réduits à un état de dépendance totale pour connaître Dieu ! Or, pour accepter la condition de cet état, une seule chose est nécessaire : l’humilité !

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