Incrédulité de Zacharie
L’annonce de l’ange a beau porter un caractère sublime, merveilleux, elle ne soulève pas pour autant l’enthousiasme de Zacharie qui reste perplexe. Tel est souvent l’homme face aux choses si grandes, si élevées, si porteuses d’espérance que Dieu lui révèle. Enfermé dans son monde d’impossibilités, l’homme, au lieu de saisir la révélation, continue à fonctionner sur le plan de la raison, plan dans lequel ni le merveilleux, ni le miraculeux, ni l’extraordinaire n’ont de place.
La perplexité de Zacharie, si commune à chacun de nous, met le doigt sur un des obstacles majeurs à la prédication de la bonne nouvelle dans le monde. Ce problème est celui de l’incrédulité naturelle qu’elle rencontre. Pour autant, cette incrédulité est paradoxale. Alors que les hommes sont prêts à croire presque n’importe quel mensonge par lequel on leur promet de changer leurs vies, ils ne réagissent souvent que par le refus et scepticisme lorsqu’il s’agit des promesses, pourtant ô combien plus fiables, éprouvées, de la Parole de Dieu. Un paradoxe qui met en lumière la réalité de notre mort spirituelle !
Zacharie ayant fait preuve de perplexité, Gabriel, l’ange de Dieu, lui dit de quelle manière par la suite il aura la preuve que ce qu’il lui a annoncé est certain. Zacharie sera muet jusqu’au jour où la prophétie de l’ange se réalisera. Zacharie voulait un signe : il sera le signe. Quelle que soit notre réaction à leur égard, la Parole et les projets de Dieu se réaliseront. La seule question qui se pose pour nous est de savoir où nous serons dans leur accomplissement : serons-nous de manière entière partie prenante du projet de Dieu ou celui-ci se fera-t-il malgré nous ? Dans le premier cas, nous serons associés à la gloire qui y est toujours attenante, dans le second, nous ne pourrons que ruminer notre honte !
Faute de pouvoir parler, Zacharie est un témoin malgré lui de ce qui vient de se produire dans le secret du temple. Il est ainsi condamné, au risque d’être mal compris, à ne communiquer que par signes à ceux qui, au-dehors, attendent sa sortie. Et moi ! De quel message suis-je le porteur lorsque je sors du secret de l’intimité avec Dieu ? Ai-je une parole claire qui peut encourager le peuple, lui communiquer une vision de ce qu’Il est, de ce qu’Il va ou est en train de faire ? Ou mon incrédulité va-t-elle faire de moi un témoin fâcheux pour ceux qui, au-dehors, attendent de ma part une réponse, une révélation ? Retenons de l’exemple de Zacharie que ce n’est pas tant Dieu qui a du mal à communiquer et faire savoir ce qu’Il veut nous révéler de sa volonté ou des œuvres qu’Il prépare pour nous, mais nous qui, enfermés dans nos raisonnements et notre incrédulité, sommes trop souvent de bien piètres relais ! Que, par ta grâce aujourd’hui, Ton Esprit trouve en moi un cœur réceptif et bien disposé à Ta révélation !
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