Cantique de Marie
Saisie, après Elisabeth, par le Saint-Esprit, Marie, à son tour, se mit à exprimer à haute voix devant Dieu les paroles de louange que lui inspire la grâce dont elle est l’objet. L’hymne que compose ici spontanément Marie, sous l’inspiration de l’Esprit, se divise en quatre parties :
1. Dans la 1èer partie, Marie célèbre Dieu pour la faveur dont elle a été l’objet de Sa part. Tous les mots de Marie à ce sujet (Dieu, mon Sauveur, bassesse, servante) témoigne de sa conscience du caractère totalement immérité de l’honneur dont Dieu l’a gratifiée en faisant d’elle le canal par lequel Il va donner son Fils au monde. Contrairement à la gloire souvent passagère dont est porteuse le nom des grands de ce monde, Marie perçoit que, dans toutes les générations qui la suivront jusqu’à la fin des temps, on parlera du privilège extraordinaire qu’aura été le sien, elle qui n’était qu’une femme anonyme et ordinaire, d’être celle que le Tout-Puissant à choisie pour être la mère de son Fils.
2. Dans la seconde partie, Marie célèbre la Personne de Dieu elle-même pour ce qu’elle est. Comme c’est souvent le cas pour toute personne qui, de manière équilibrée, est consciente de la grâce dont elle peut être l’objet de la part de Dieu, Marie exalte dans le bon ordre les deux traits majeurs du caractère de Dieu : sainteté et amour ou compassion. Jamais en effet la grâce justement comprise ne l’est au détriment du caractère totalement saint de la Personne de Dieu. Nous pouvons être sûrs qu’il y a erreur et déséquilibre lorsque, dans le cœur ou la bouche d’une personne, la grâce est exaltée au détriment de la sainteté. La grâce justement comprise le sera toujours dans les pensées et les sentiments qui animent et remplissent Marie ici. C’est sur le fond de l’éclatante sainteté de Dieu que le joyau de la grâce brille le mieux de ses mille facettes.
3. Dans la 3ème partie, Marie exprime ce que sera dans le monde l’application du principe de la grâce dont elle-même est, par le choix de Dieu, l’illustration. La façon de Dieu pour manifester Sa grandeur n’est pas celle des hommes, une idée que Jésus reprendra d’ailleurs plus tard : Mat 20,25. Le choix fait par Dieu de Marie, femme du peuple, prise du milieu simple et pauvre de la population, témoigne de la volonté de Dieu de magnifier dans Sa grâce les petits et d’abaisser les plus grands. Dieu n’a que faire de travailler avec ceux qui ont le pouvoir, que ce soit le pouvoir politique (ceux qui sont assis sur des trônes) ou le pouvoir financier (les riches). Dieu est avec les simples. Ce sont ceux qui, dans ce monde, sont sans éclat qui sont, à ses yeux, le meilleur écrin par lequel Il peut faire briller le joyau de Sa gloire. Qu’Il soit béni et honoré pour ce choix !
4. Dans la dernière partie, Marie dit à Dieu sa reconnaissance pour Sa fidélité envers les promesses qu’Il a faites aux pères, Abraham et sa descendance. Elle rappelle ainsi le lien étroit et profond qui existe entre toutes les étapes de la Révélation jusqu’à la manifestation de son point d’orgue que sont l’entrée et la venue finale du Christ dans le monde : cf Hébr 1,1-2 ; Rom 1,2. Rappelons-le : ce que Marie exalte ici est ce qui fait la distinction notoire entre le Christ-Jésus et tous ceux qui, dans le monde, voudraient à Sa place, revendiquer ce titre. Seule la venue de Jésus dans ce monde a été précédée, depuis le début de l’humanité, de promesses et d’annonces prophétiques précises. Lui seul dans ce sens possède le crédit de la vérité pour être ce qu’Il affirme être, crédit sur lequel, par ailleurs, Dieu ne cessera par la suite de porter de mille et une manières, Sa signature !
Dans ce qu’elle dit au sujet de Jésus, Marie rappelle aussi ici qu’Il est, Lui, le secours que Dieu donne pour la vie d’Israël dans le monde. Le fait qu’Israël jusqu’à ce jour ne l’a pas compris explique à lui seul la raison de son tourment, de son désarroi et de son insécurité séculaire. Ce n’est que lorsque la nation juive reconnaîtra en Jésus, celui qui est le secours que son dieu lui a envoyé, qu’elle connaîtra la paix !
Le séjour de Marie chez Elisabeth, précise Luc, durera 3 mois, jusqu’à sans doute son accouchement auquel elle assistera. De ses yeux, Marie verra ainsi naître les prémices de l’accomplissement de la promesse, cette promesse qui, pour l’instant, est toute entière abritée au creux de ses reins !
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