samedi 30 janvier 2010

Chapitre 7, versets 36 à 50 (1)

Comme un chien dans un jeu de quilles...

Nous ne connaissons pas les raisons qui poussèrent un pharisien à inviter Jésus pour un repas chez lui. Ce que nous savons avec certitude par ailleurs est que, parmi les contemporains de Jésus, les pharisiens formaient la caste qui lui était la plus opposée. Y avait-il derrière l’invitation une stratégie de groupe montée de toutes pièces (le texte de Luc nous laisse supposer qu’il y avait, mis à part Jésus et ses disciples, d’autres personnes présentes) ? Quoi qu’il en soit, il est notoire que Jésus ne refuse pas l’invitation. Quelles que soient les motivations de son hôte, Jésus agit envers lui comme s’il n’y avait derrière sa démarche aucune fourberie. Avant l’heure, il pratique le précepte énoncé plus tard par Paul, précepte selon lequel l’amour ne soupçonne pas le mal. Jésus n’a d’ailleurs pas besoin de le faire. La suite de l’histoire montre que, comme une source, la vérité jaillit d’elle-même. Même lorsqu’elle se revêt des habits de la bienveillance, il est impossible à la chair d’en copier l’esprit. Tôt ou tard, apparaît le moment où ce qui se cache derrière l’apparence fait surface. Si, en invitant Jésus, le pharisien espérait le piéger, l’histoire montre que l’entreprise menée ici a complètement échoué. Non seulement, l’invitation du pharisien va être une des plus superbes occasions données à Jésus de manifester ce qu’est la véritable bienveillance, mais elle va mettre en lumière, sur plusieurs plans, ses nombreuses lacunes en la matière. Tout cela parce que, à l’encontre de tout ce qui avait été pensé, planifié, un élément hors de contrôle, imprévu, sous la forme d’une femme de mauvaise vie, va s’immiscer, s’infiltrer dans le jeu à tel point que, de toutes les personnes présentes, c’est elle qui, finalement, va être le centre et l’objet de tous les regards.

Nous pouvons d’entrée apprendre du scénario de cette histoire, non tel qu’il a été pensé mais tel qu’il s’est déroulé, deux leçons :

- la 1ère est que, comme Jésus, nous n’avons pas besoin de craindre les complots et stratagèmes éventuels de ceux qui complotent contre nous ou voudraient nous piéger. En Dieu, nous avons à la fois un Défenseur et un Bouclier pleinement suffisant. Nos ennemis peuvent tramer ce qu’ils veulent dans l’ombre. En Dieu, nous avons une lumière capable de déjouer toutes les ruses et les complots. Ayant tous les éléments en main, Il reste en tout temps et en toutes circonstances, le Maître du jeu. Pour ce qui nous concerne, soyons comme Jésus : vrai, simple, dans l’amour. C’est la meilleure façon d’agir pour que, finalement, se retourne contre eux la ruse de nos adversaires.

- la seconde est que, rarement, les plans échafaudés dans les ténèbres se déroulent comme prévus. Arrive souvent, tôt ou tard, le grain de sable qui, grippant la mécanique pourtant si bien huilée, met tout par terre. La perturbation provoquée par l’arrivée de l’intrus (qui est ici une intruse) est si grande que la lumière des projecteurs, censée au départ être braquée sur les seuls parties en présence, se trouve déplacée vers la tierce personne inattendue. Du coup, c’est de manière indirecte, mais non moins vraie, que la pièce va se jouer, l’élément imprévu devant le point focal de la manifestation de ce qui habite le cœur des uns et des autres.

La leçon que l’on retient est que, quoi qu’on fasse ou qu’on trame, on ne peut échapper à la vérité. Que, par le Saint-Esprit, Dieu nous rappelle en temps et en heure, cette vérité de base sur la Vérité. Aussi, ne gâchons ni ne perdons pas inutilement notre temps. Vivons en elle : ce sera le plus sûr moyen de ne jamais être pris en défaut.

vendredi 29 janvier 2010

Chapitre 7, versets 24 à 35


Hommage rendu à Jean-Baptiste

Les messagers envoyés par Jean repartis, Jésus s’adressa à la foule pour rendre à son précurseur un hommage appuyé. Se faisant, Jésus n’a pas pour objectif de rendre à Jean le service que celui-ci Lui a rendu. Il n’a jamais été une seule fois dans l’esprit de Jésus de construire Sa gloire de la même façon que les hommes le font, en se tirant gloire les uns des autres : cf Jean 5,44. L’hommage rendu par le Maître au serviteur poursuit deux objectifs qui, dans les parties qui peuvent nous concerner, sont pour nous aussi source d’encouragement :

1er objectif : la faiblesse dont a pu faire preuve Jean dans sa prison n’enlève en rien aux yeux de Dieu sa valeur et sa qualité. Dieu ne regarde pas à elle, photo d’un instant, pour juger Son serviteur. Jean n’est pas d’abord ce qu’il est dans ses moments de faiblesse. Jean est ce que Dieu a voulu et choisi qu’il soit : plus qu’un prophète, le précurseur de Son oint. Oui ! Il peut nous arriver dans notre ministère et notre service pour Christ de paraître par moments un homme bien ordinaire, qui ne diffère en rien dans ses fragilités des autres hommes. Des hommes comme Elie et Moïse, figures glorieuses de la loi et des prophètes, se sont montrés comme tels :ex : 1 Rois 19,4. Mais ces moments, qui nous humilient, sont les exceptions à une généralité qui, quant à elle, représente ce qu’est notre identité spirituelle.

2ème objectif : Si Jean s’est montré faible, capable même de douter, Jésus souligne que cette faiblesse ne justifie en rien la position de ceux qui n’ont pas cru en Jean et qui ont rejeté son appel. Jean était bien le messager envoyé par le Seigneur pour préparer la venue de Son oint. Aussi, quel que soit l’état de faiblesse de Jean à cette heure, ce qu’il a dit, annoncé reste vrai, et c’est sur la base de l’attitude que les hommes auront eu à son égard, et à l’égard de la parole qu’il aura prêché, que Dieu jugera. Jésus nous rappelle ici que, bien que liée au messager qui la porte, la Parole est plus grande que lui. Si le messager tombe, la parole qu’il a proclamé reste vraie, et ceux qui l’ont entendu ne saurait être justifié dans leur refus par la chute de son héraut. L’excuse selon laquelle les serviteurs de Dieu, porteurs de Sa Parole, ne sont pas parfaits, dont se servent ceux qui la refusent pour justifier leur position, ne saurait tenir devant Dieu. Indépendamment de ceux qui la proclament, la Parole de Dieu possède un pouvoir de persuasion et de vérité suffisants pour condamner ceux qui la rejettent.

Jésus conclut ce point par une parabole explicite. Quel que soit le messager qui apporte la Parole, les malhonnêtes et les incrédules trouveront toujours à redire au comportement de ceux-ci pour justifier leur refus de s’y soumettre. Jésus et Jean, différents à l’extrême dans les intonations de leur message comme dans leurs façons d’être au milieu des hommes, en sont l’illustration. Ceux qui ont rejeté Jean, trop sévère ou trop rabat-joie à leur goût, n’ont pas pour autant adhéré à Jésus, porteur de la grâce et de l’espérance. Car, s’il y a différence apparente, il y a unité totale quant au fond. Chacun confronte son prochain à Dieu et à lui-même. Dieu, dans Sa sagesse, a voulu, pour nous tester, que le message de la tristesse précède celui de la joie, que celui de la repentance devance celui du pardon : 2 Cor 7,10. Aussi quiconque n’est pas prêt à entendre Jean ne pourra pas être au bénéfice de Jésus, car la bonne nouvelle qu’Il fait entendre n’apparaît comme telle que sur le fond sombre du constat fait par Jean.

Que Dieu nous donne, dans Sa grâce, d’aimer Jean pour ce qu’il est : le chemin par lequel nous rencontrons Jésus. Qu’Il soit béni pour l’appréciation qu’Il a de ce que nous sommes en Lui !

jeudi 21 janvier 2010

Chapitre 7, versets 18 à 23


La question de Jean-Baptiste


Les disciples de Jean, ayant entendu parler des prodiges qu’accomplissait Jésus, lui en rendirent compte. Jean se trouvait à ce moment-là, précise Matthieu : Mat 11,2, dans sa prison suite à son arrestation par Hérode qui n’avait pas supporté de voir le prophète le reprendre pour son comportement adultère avec la femme de son frère : Mat 14,3 à 5. Entre les quatre murs de son cachot, on aurait pu penser que Jean accueille le témoignage rendu par ses disciples à Jésus avec enthousiasme. « Oui, aurait pu penser Jésus, il valait la peine de souffrir pour la vérité ! Sa mission avait été, par sa prédication sur la repentance, de préparer le chemin à Celui qui, plus grand que lui, allait venir. Certes aujourd’hui, il avait les mains et les pieds liés. Mais Jésus était là ! Il faisait des prodiges incroyables ! Il avait accompli sa mission. »

Tel n’est pas l’homme que rencontrèrent les disciples. A la place d’un Jean fort, enthousiaste, en paix, nous rencontrons un prophète en proie au tourment, au doute intérieur. Prisonnier comme un animal dans les limites trop étroites de sa cage, Jean tourne en quelque sorte autour de lui-même, de ce qu’a été toute sa vie, tout son engagement. Au moment d’un départ qu’il pressent peut-être comme probable, il a besoin de savoir, d’être rassuré : s’est-il engagé pour la bonne cause ? Ou toute sa vie a-t-elle été sacrifié sur l’autel de l’erreur ?

Le désarroi dans lequel se trouve Jean a beaucoup à nous apprendre sur nous-mêmes. En pleine force, dans le feu de l’engagement dans le ministère que Dieu nous confie, nous pouvons paraître invincibles, inébranlables comme un roc. Puis vient le temps des liens, de la privation de liberté, de l’arrêt contraint de l’activité, de la perspective du sacrifice, temps où nous nous retrouvons comme dans le désert : seul face à nous-mêmes et à Dieu. C’est alors le temps du bilan, des questions : qu’ai-je fait de ma vie ? Me suis-je engagé, investi, sacrifié pour ce qui était juste, vrai, valable ?

Jésus, recevant les envoyés de Jean, aurait pu prendre la chose comme une blessure à son amour propre. « Quoi ! Jean, tu doutes ? Après tout ce que le Père t’a dit, toute la grâce dont tu as été l’objet depuis ta naissance ! » Jésus aurait pu, de manière légitime, juger Jean et le reprendre même avec sévérité pour ses doutes et ses questions. Il ne l’a pas fait. Comprenant le mal intérieur qui le ronge, Il va, au contraire, chercher à consolider sa foi chancelante en l’encourageant à l’ancrer dans les deux seuls éléments sur lesquels, celle-ci peut tenir :

- Jésus lui rappelle les œuvres extraordinaires et uniques qu’Il accomplit. Qui d’autre que Dieu Lui-même peut faire ce qu’Il fait. Ses œuvres témoignent à elles seules de ce qu’Il est : l’envoyé promis, le Fils de Dieu : Jean 5,36.

- Jésus cite, en appui à la crédibilité de la preuve première qu’Il apporte, l’Ecriture, en particulier les prophéties d’Esaïe le prophète au sujet du Messie à venir : Esaïe 26,19 ; 29,18 ; 35,5-6.

Les faits et l’Ecriture, sur lesquels repose notre foi en Christ, sont les deux témoins irréfutables et indiscutables que Jésus est bien ce qu’Il a dit être. Tout au long des siècles, ces deux témoins sont et restent ceux sur en lesquels la foi de tous les disciples du Christ doit être enracinée, si elle veut traverser l’épreuve du temps et de la difficulté. En dehors d’eux, de ce terrain, tout est mouvant, rien ne résiste.

Certes Jean a reçu, dès sa naissance, beaucoup d’avantages. Mais la grâce dont il a été l’objet, par l’élection de Dieu, dès sa conception, ne l’a pas exempté d’être un jour confronté au choix personnel de la foi. Nous pouvons avoir été au bénéfice de beaucoup d’avantages par rapport à d’autres en ce qui concerne la foi. Mais le chemin de celle-ci oblige de notre part, sur la base de la révélation, à la décision de l’adhésion volontaire. C’est là que se situe pour nous le moment de la conversion. Que Dieu donne à tous les Jean privilégiés de notre temps de saisir que les temps de crise sont des occasions données par Dieu d’enracinement personnel dans la foi ! Heureux celui pour qui Jésus, dans les temps de crise, n'est pas une occcasion de chute !

mardi 19 janvier 2010

Chapitre 7, versets 11 à 17

Le jeune homme de Naïn


Si Jésus a pu étonner et rendre admiratives, au retour de leur visite, les personnes envoyées par le centurion au sujet de son serviteur, combien plus en sera-t-il dans la situation évoquée ici, qui n’est pas sans lien avec la précédente. Plusieurs point de convergence et de différence relient en effet les deux témoignages que Luc écrit ici à la suite l’un de l’autre :

- l’homme dont se souciait le centurion n’était pas quelqu’un de sa parenté, mais un serviteur, et un serviteur parmi d’autres. Toute autre est la peine de la personne que rencontre Jésus ici : déjà veuve, cette femme se voit privée de plus de son fils unique

- Le serviteur dont se soucie le centurion n’est pas mort. Bien que malade, il est toujours en vie. Ici, c’est un fils que l’on porte en terre que Jésus croise sur Son chemin.

Voici pour les points de convergence. La différence majeure entre les deux situations se situent dans le processus qui va, dans les deux situations, conduire au miracle. Pour ce qui concerne la guérison du serviteur du centurion, c’est à lui qu’au départ, nous devons l’initiative de la démarche. Jésus n’a fait que répondre à la sollicitation qui Lui était adressée. Ici, c’est le Seigneur, voyant la peine immense et l’extrémité dans laquelle se trouve la veuve, qui prend l’initiative de prendre les choses en main. Il n’agit pas ici en réponse à la foi de la veuve, mais sur la seule base de Son autorité, ce qui faisait la force de la foi du centurion. La résurrection du fils de la veuve est, au plus haut niveau, la démonstration du témoignage de la foi rendu par le centurion.

Que ces deux témoignages nous donnent à nous aussi de pourvoir sans réserve nous confier pour tous nos besoins à Celui à qui, manifestement, appartient tout pouvoir !



lundi 18 janvier 2010

Chapitre 7, versets 1 à 10

Jésus et le centurion romain :


L’histoire qui nous est présentée ici est l’une de celle dans lesquelles se trouvent les ingrédients les plus aptes à rendre possible la réussite la meilleure d’une rencontre avec Jésus. Bien des personnes, en effet, en Son temps, se sont approchées de Jésus. Toutes cependant, loin s’en faut, n’ont pu faire l’expérience d’être au bénéfice de la grâce et des richesses dont Il était le porteur. L’explication de cette différence ne tient pas d’abord à Jésus qui, tel le semeur, était là pour dispenser sur la terre de tous les cœurs le bon grain de la Parole de Dieu., mais à l’état du terrain, aux dispositions si inégales auxquelles le Seigneur se heurta dans Son désir d’apporter la Vie.

Portrait du centurion et radiographie des éléments au travers desquels il rencontra Jésus et reçut de Lui ce qu’il espérait :

1. l’homme qu’il était :

Plusieurs traits caractéristiques forts ressortent du portrait succinct que Luc nous donne de lui :

- le centurion était un bon maître. La considération et l’attachement dont il faisait preuve à l’égard de son serviteur comme le souci qui le remplit à la nouvelle de la maladie grave qui l’affectait en témoignent largement

- le centurion, au service de Rome, l’occupant, était un homme apprécié des juifs, les occupés. Bien qu’au service de la puissance ennemie, il s’était personnellement investi pour offrir aux citoyens de la ville où il exerçait sa fonction militaire ce qui, à leur yeux, représentait un élément essentiel de leur piété : une synagogue. La qualité marquante du centurion est l’altruisme : un altruisme qui se démontre par le souci qu’il a de chercher le bien, aussi bien du peuple qui est sous son autorité, que du serviteur qui est sous ses ordres. En plus d’être un bienfaiteur, le centurion romain devait être un prosélyte.

- Le centurion était un homme humble. Si les juifs qui parlent de lui l’élèvent en dignité et s’en font les promoteurs pour justifier leur empressement à solliciter de sa part auprès de Jésus un déplacement pour répondre à son attente, lui a une toute autre vision de sa personne. Il se considère, non digne, mais indigne de la visite de Jésus, d’où la raison du double envoi d’émissaires jusqu’à Lui. Jésus a répondu à la sollicitation des envoyés, mais l’attitude du centurion prouve que, si tel n’avait pas été le cas, il n’en aurait pas voulu au Maître. Sa démarche porte la marque, non d’une exigence, mais d’une demande présentée dans l’esprit de la grâce.

- Le centurion était un homme de foi, une foi marquée par la juste compréhension, par l’expérience, de ce qu’est l’exercice de l‘autorité. Si le centurion n’a aucun doute sur le pouvoir de la parole de Jésus à guérir le serviteur, c’est parce qu’il sait que, si Jésus est ce qu’on lui en a dit, l’ordre qu’il donnera sera à la hauteur de la Personne qu’Il est. Parce qu’il le pratique tous les jours dans l’exercice de sa fonction, le centurion a appris que le pouvoir du commandement tient à l’autorité dont nous sommes revêtus. Si Jésus est bien l’Envoyé de Dieu que l’on dit qu’Il est, alors le centurion le croit : Il a l’autorité de Dieu et une seule parole lui suffira pour rendre la vie et la santé à son serviteur malade et sur le point de mourir : cf Psaume 33,6.9.

2. l’élément qui déclencha la rencontre :

Le centurion, dit Luc, entendit parler de Jésus. Comment ? Par qui ? Etait-ce de façon impromptue, par inadvertance, ou directement, au travers d’une connaissance touchée, enthousiasmée par les œuvres du Maître ? Luc ne nous le dit pas. Ce maillon essentiel de la chaîne qui relia cet homme altruiste, généreux, préoccupé de la santé de son serviteur à Jésus, nous enseigne deux choses :

- il se peut que les personnes à qui nous parlons directement de Jésus ne fassent preuve d’aucune réaction positive à Son égard. Pour autant, la semence n’est pas perdue. Là où l’Evangile est semé et non reçu, il se peut que, dans l’entourage, une oreille entende et reçoive. La Parole de Dieu et le témoignage de Christ ne sont jamais semés en vain : Eccles 11,1-2 ; Esaïe 55,10-11.

- Si c’est de façon délibérée que la connaissance du centurion lui a parlé de Jésus, ce fait nous montre que lorsqu’un cœur droit, honnête, tourné vers le bien, porté ver le souci des autres est lui-même dans la peine, Dieu mettra les moyens qui sont à Sa disposition pour mettre sur son chemin la personne qui lui ouvrira le chemin d’accès vers Lui. Quand nous nous soucions des autres, nous trouvons sur notre chemin des personnes qui prennent part à notre souci lorsque nous sommes dans la peine. A contrario, nous ne devons pas nous étonner de nous retrouver seuls dans nos difficultés lorsque nous nous montrons le reste du temps égoïstes et individualistes.

3. le comportement de Jésus face au centurion

Comme le centurion qui, ayant entendu parler de Jésus, envoya vers Lui une délégation pour créer avec Lui un contact, Jésus, ayant entendu dire qui était l’homme qui sollicitait Son aide, se mit en route pour répondre à sa démarche. Croyons bien que ce qui motiva Jésus n’était pas l’importance humaine qu’avait le centurion, mais le témoignage sur les qualités de cœur que démontrait cet homme, romain et occupant du territoire d’Israël, au service du peuple occupé. Nous n’entendons et ne voyons d’ailleurs jamais nulle part Jésus refuser, même si, parfois, Il en donnait l’apparence : Matthieu 15,21 à 28, de répondre favorablement à une demande d’aide qui Lui est adressée de façon instante.

Suite à la seconde démarche du centurion, dépassant en termes de qualité sur lui ce qui avait été rapporté à son sujet par la première délégation, Jésus loua publiquement le centurion et le cita en exemple, au sujet de la foi, de ce qu’Il aurait aimé trouvé parmi le peuple naturel de Dieu. Bien que ne faisant pas partie d’Israël, en étant même un ennemi, le centurion, par le caractère simple et entier de sa foi, est, pour tous les juifs, une leçon vivante de ce qu’est un véritable croyant. Comme Rahab, Naaman et d’autres : Luc 4,22 à 28, le centurion fait partie de la riche lignée des non-juifs de la foi, lignée qui rend à Dieu le témoignage que son salut et la connaissance personnelle que l’on peut avoir de sa personne ne sont pas limités au peuple naturel de Dieu, mais ouverts à tous !

Conformément à la foi et à l’attente confiante du centurion, Jésus guérit le serviteur pour lequel il Lui avait sollicité Son intervention. Par cette guérison, Jésus entérina le principe sur lequel reposait la foi qu’exprima à Son encontre le centurion. Il démontra aux yeux de tous que c’est ainsi qu’il fallait agir envers Lui lorsqu’on affirmait croire en Lui !

Mis à part cette leçon, apprenons aussi de cette histoire à ne pas cantonner la gloire rendue à Jésus par la foi à ceux qui professent être membres de Son Eglise. Jésus peut avoir en-dehors d’elle des fidèles qui, dans certains domaines, sont des donneurs de leçons pour nous !

vendredi 15 janvier 2010

Chapitre 6, versets 20 à 49 (5)


2ème critère d’authenticité : v 46 à 49


Après le fruit, Jésus donne, pour terminer son discours, un second indicateur fiable de l’authenticité d’une vie de disciple. Cet indicateur est celui de la résistance et de la durabilité dont cette vie fait preuve dans la foi malgré les épreuves et l’adversité auxquelles elle est exposée. Cette résistance face aux éléments extérieurs déchaînés contre elle n’est pas le fruit du hasard. Elle ne s’explique , dit Jésus, que d’une seule manière : par l’enracinement de la vie de la personne dans la foi, enracinement qui est le fruit de la mise en pratique effective de la Parole entendue dans les actes.

En prenant pour exemple la façon dont une maison est construite, et les précautions prises ou leur absence pour en assurer la pérennité, Jésus met en lumière les principes cachés sur lesquels repose la solidité et la durabilité de la vie chrétienne :

1er principe : ce n’est pas ce qu’on voit qui est déterminant, mais ce qui est caché. Deux maison, comme deux vies, peuvent, sur le plan extérieur, tout à fait être identiques. Mais derrière l’apparence, l’une est ancrée sur des fondations solides, l’autre n’en possède pas. Ce qui fait la force de résistance dans la vie chrétienne n’est pas ce qui est visible au-dehors. C’est ce qui se trouve au plus profond du cœur, les vérités acquises faisant dans les faits partie intégrante de la vie de la personne

2ème principe : ce n’est pas dans les moments de facilité que l’on peut juger de la solidité d’une construction, mais dans l’adversité. Nous pouvons bien dire somme Pierre, quand tout va bien, que nous sommes prêts à suivre le Seigneur partout et jusqu’au bout. C’est lorsque les vents sont contraires que se vérifie la vérité de cette affirmation. Nous ne nous connaissons jamais réellement tant que nous ne sommes pas confrontés à la pression ou à la puissance d’une force ennemie ou contraire. Pour autant qu’elle soit difficile et désagréable, la confrontation à l’épreuve de la foi a un mérite : celui d’être pour nous et pour elle une heure de vérité.

Notre foi est-elle suffisamment solide et ancrée pour supporter la venue soudaine du malheur et de l’adversité dans notre vie : maladie grave, perte d’un être cher, persécution, catastrophe…

3ème principe : l’obéissance à Christ dans la vie est la preuve manifeste que nous avons fait de Lui le réel Seigneur de notre être. Sans l’obéissance, notre confession de foi orale est une contradiction, un mensonge à Son égard.

Que Dieu nous donne d’intégrer et de prendre pour règle, dans nos vies, les principes énoncés ici par Jésus à Ses disciples

jeudi 14 janvier 2010

Chapitre 6, versets 20 à 49 (4)


Un critère d’authenticité : v 43 à 45


Après l’amour et la prévention contre l’esprit de jugement, Jésus poursuit l’enseignement qu’Il donne à Ses disciples en leur donnant un critère par lequel ils pourront, parmi eux, reconnaître le vrai du faux, l’authentique de la copie. Il énonce pour se faire un principe tiré de la nature, principe vérifiable et constatable comme une vérité si évidente qu’il n’est nul besoin de la démontrer. Ce principe est que, en matière de production et de qualité, le fruit que donne un arbre révèle de manière indiscutable l’état de santé de l’arbre. Un arbre en bonne santé, dit Jésus, ne peut produire que des fruits à son image, un arbre malade de même. Autre vérité, énoncée de manière un peu différente mais qui lui ressemble, c’est que l’on reconnaît l’arbre au fruit. Il peut nous arriver dans notre ignorance de ne pas connaître l’identité d’un arbre que nous croisons sur notre chemin. Si l’observation de l’arbre ne nous dira rien, le fruit qu’il portera nous indiquera à coup sûr qui il est et comment il se nomme.

L’application de l’enseignement de Jésus dans le domaine spirituel saute aux yeux. Il arrivera que, dans le monde, beaucoup prétendront être quelque chose. Ce n’est pas aux paroles que les disciples devront juger de la véracité de ce qui est dit, mais au fruit. C’est ce qui sort de nous, dans les actes, les faits et les attitudes qui dit ce que nous sommes, et qui, donc, cautionne ou infirme le témoignage que nous nous rendons à nous-mêmes. Il est impossible que ce qui sort de nous soit autre chose que ce qui nous habite. L’authenticité d’une personne se trouve dans la concordance que l’on peut constater entre ce qu’elle dit et ce qu’elle est, ou ce qui émane d’elle.

En établissant ce critère, Jésus veut à la fois exercer le sens de notre discernement et nous mettre en garde. Nous ne devons pas prêter foi à l’apparence ou nous en tenir, en termes de jugement, à ce que nous entendons. Nous devons avoir le courage de vérifier dans les faits l’authenticité de toute affirmation. C’est sur le fondement de la cohérence, critère sur lequel Jésus n’hésitera pas à demander à Ses adversaires de L'éprouver, qu’Il demande que tout jugement soit formé : Jean 5,36.

Que Dieu nous rappelle qu’authenticité dans nos vies rime toujours avec vérité !

mercredi 13 janvier 2010

Chapitre 6, versets 20 à 49 (3)


Question de jugement : v 37 à 42


Après l’exigence de l’amour, Jésus prévient Ses disciples au sujet de l’attitude qui, dans les relations humaines, est, à Ses yeux, à l’opposé de celui-ci : le jugement. Autant l’amour, tel que Jésus le prescrit, ne nous est pas naturel, autant le jugement apparaît comme un trait spontané et instinctif de la nature mauvaise. Aussi n’est-il pas vain de réfléchir à toutes les incidences et les effets néfastes qu’entraîne, selon Jésus, l’esprit de jugement lorsqu’il s’immisce dans les relations humaines.

La 1ère raison avancée par Jésus, dans la prévenance qu’il enseigne à l’égard de celui qui juge les autres, est que celui qui juge doit, à son tour, s’attendre, tôt ou tard, à être jugé, avec la mesure qu’il a utilisée contre eux, par les autres. Nous ne devons cependant pas, lorsque Jésus parle de façon négative de jugement, nous méprendre sur ce qu’il entend. En prescrivant à Ses disciples de ne pas juger, Jésus n’entendait certainement pas ce que nous entendons parfois aujourd’hui, à savoir que refuser de juger équivaudrait à fermer les yeux sur le mal et ne jamais reprendre quiconque qui le commet. Ce dont Jésus parle ici relève davantage de l’attitude que du fait. A tout moment, et cela fait partie de notre ressemblance avec Dieu, nous nous formons, au contact des autres, de leurs actes, de leurs paroles, de leurs attitudes, un jugement sur eux. Là où le jugement devient une attitude contraire à l’amour, c’est, et Jésus le dit ici, lorsqu’il se drape à l’égard d’autrui dans une attitude de hauteur de la part de celui qui juge et de condamnation par rapport à celui qui est jugé. Juger, c’est en quelque sorte tirer un trait négatif définitif et absolu sur une personne : c’est déjà, en quelque sorte, l’enterrer. Aimer, c’est malgré ce que l’on voit chez l’autre, pratiquer la politique de la main tendue en lui offrant à la fois la grâce du pardon et la sollicitation à un nouveau départ.

D’où la raison pour laquelle Jésus lie la prescription de ne pas juger à l’exhortation de donner. En effet, le même principe d’automatisme lié au jugement se met en œuvre dans la pratique de l’exercice de l’amour. De même que celui qui juge sera jugé avec la mesure qu’il a utilisée pour juger les autres, il sera, au moment voulu, aussi donné à celui qui aura su donner aux autres en son temps.

La seconde raison touche aux effets que produit le jugement dans la vie de celui qui juge. Plus nous jugeons, plus, dit Jésus, notre sens de la vue et de l’objectivité s’altère. Aveugles sur nous-mêmes, nous devenons des êtres incapables de conduire les autres dans les voies sages de la lucidité et de la vérité. Le plus grave en tout cela est que, non seulement, par notre myopie morale, nous causons notre chute mais nous entraînons en elle et avec nous tous ceux qui nous suivent et se mettent à l’écoute de nos conseils ou de notre modèle.

Quelle est l’attitude de prévention que nous devons avoir lorsqu’il s’agit pour nous de reprendre un autre ? Jésus y répond par la parabole de la paille et de la poutre. Il est impossible, dit-il, à quiconque juge son prochain, et qui souffre donc de ce qui constitue l’altération visuelle maximale, d’ôter de son oeil ce qui modifie sa vision des choses, sans avoir commencé par lui-même cette opération. C’est dans l’esprit de la grâce et de l’amour seul que nous pouvons venir en aide, de manière efficace et fructueuse, aux autres.

Que Dieu nous donne la grâce d’être libre de tout esprit de négativisme viscéral et de jugement.

mardi 12 janvier 2010

Chapitre 6, verset 20 à 49 (2)


Un mot d’ordre : aimer : v 27 à 36


Après avoir défini les deux catégories d’état dans lesquelles les hommes, suivant l’amour ou non qu’ils ont de leurs vies dans ce monde, sont classés, Jésus donne à ceux pour qui leur bonheur se trouve dans les richesses qu’Il est venu apporter, le mot d’ordre qui doit régenter toutes leurs attitudes et leur comportement ici-bas. Ce mot d’ordre simple, dit Jésus, est celui-là même qui motive le Père qui est dans les cieux dans toutes les choses qu’Il fait et qu’Il donne aux hommes, malgré ce qu’ils sont : aimer.

A la lecture de ce que Jésus dit ici à son sujet, il apparaît clairement que dans Sa pensée comme dans celle du Père, aimer dépasse largement le stade du simple sentiment. Oui, l’homme naturel est lui aussi capable d’aimer. Mais ils n’aiment que ceux qui l’aiment, ou que ceux qui lui sont, faciles d’aimer, ou ceux de qui il est sûr de recevoir la pareille. Cet amour-là ne porte en rien, dit Jésus, la marque de l’extraordinaire. Parce qu’il ne nécessite aucun apport de force surnaturelle, il ne reflète en rien l’amour qui vient de Dieu.

Manifestement donc, lorsque Jésus ordonne à Ses disciples d’aimer, il sous-entend clairement quelque chose qui dépasse le stade des bons sentiments. Aimer, tel que Jésus l’entend, est quelque chose qui passe davantage par un acte de volonté décidé. Tous les exemples que donne Jésus sur ce que signifie aimer ont un point commun : ils se situent dans un contexte d’hostilité et de haine à l’égard de ceux qui y sont appelés. Aimer, selon Jésus, c’est agir de telle manière que par l’action ou la réaction que l’on a, on en vient à désarmer l'autre, à rompre le cercle infernal dans lequel les sentiments d’hostilité à notre égard l’ont enfermé, pour l’en sortir. Aimer, c’est considérer davantage la personne que l’on en face de nous que ses actes envers nous. C’est désirer son salut plus que la justice ou la réparation des torts qu’elle a envers nous. C’est de cet amour que Dieu aime les hommes, la croix en étant dans l’avenir la preuve manifeste. Que Dieu nous donne, en toutes circonstances de nous souvenir du mot d’ordre prioritaire que Jésus nous a laissé.

lundi 11 janvier 2010

Chapitre 6, versets 20 à 49 (1)


Discours aux disciples et à la foule : v 20 à 26

La renommée de Jésus produisant un effet boule de neige de plus en plus grand, des foules de plus en plus importantes le suivaient et se rendaient là où il se trouvait. Les motivations qui animaient les uns et les autres étaient différentes. Si beaucoup cherchaient Jésus dans un espoir de guérison pour eux-mêmes ou pour leurs proches, d’autres, le considérant comme un maître, venaient vers lui pour l’entendre. Ils se mettaient dans la posture de disciples, désireux de recevoir, pour l’assimiler, un enseignement qui, ensuite, ferait autorité pour leurs vies.

Notons qu’avant qu’il en soit ainsi, ce sont les actes et les œuvres accomplies par Jésus qui furent, en quelque sorte, le moyen de son accréditation comme maître auprès des foules. Bien qu’étant moyens de démonstration de ce qu’Il était, les œuvres n’étaient pas une fin en soi. Ce que Jésus voulait transmettre en priorité était l’enseignement, un corpus d’idées, de pensées, de principes par lesquels ceux qui le suivraient pourraient être agréés de Dieu dans leur conduite comme leurs attitudes. Si, chez Jésus, les œuvres précédèrent les paroles, elles ne devaient pas en importance les supplanter. Aussi, au plus tôt, en même temps que le travail de Ses œuvres, Jésus devait-Il avancer sur le terrain des paroles et de l’enseignement, afin que ceux qui Le suivaient ne se méprennent pas sur les objectifs et les intentions qui étaient les Siens, à la gloire de Dieu, pour eux. La fin montrera que Jésus a atteint Son but, puisque ce sera pour Ses paroles que Jésus sera rejeté, le poids de celles-ci éclipsant et reléguant complètement à l’arrière-plan le poids de celles-là.

La foule de Ses chercheurs et de ceux qui venaient en disciples devant Lui, Jésus leur présenta sous forme de discours ce qui, à Ses yeux, représentait un manuel succinct de vie pratique. Tout ne nous est pas rapporté de ce que Jésus a dit. Aussi ne pouvons-nous ici nous arrêter que sur les points que Luc a jugé capital de transmettre :

1. v 20 à 26 : heureux, malheureux !

S’adressant à la fois à la foule et à des disciples potentiels, Jésus, en même temps qu’Il en donne les raisons, définit ceux qui, à Ses yeux, sont les heureux et les malheureux dans ce monde

Sont heureux, pourrait-on dire, ceux qui ne trouvent ni leur richesse, ni leur satisfaction, ni leur bonheur, ni la véritable justice à laquelle ils aspirent dans ce monde. Se faisant , il ne faut pas se méprendre sur les propos de Jésus. En qualifiant d’heureux les pauvres, les affamés, ceux qui pleurent ou qui sont persécutés à cause de Lui, Jésus ne fait pas l’apologie de la douleur, de la tristesse ou de la souffrance comme une condition enviable dans ce monde. Ce que Jésus signifie est que, dans ce monde, ces conditions jugées à vue humaine comme malheureuses ou insatisfaisantes, sont les plus propices à susciter dans le cœur des hommes l’aspiration qui leur rend possible de recevoir ce que Lui, Jésus, est venu leur apporter et qui constitue justement la réponse à la soif qui les anime. Ce que Jésus dit en quelque sorte est qu’il est impossible de recevoir les richesses qu’Il est venu apporter, et qui se présente aux hommes sous la forme première de promesses et d’une espérance, si l’on vit dans ce monde comme des nantis.

A l’opposé de cette vision des choses, Jésus déclare malheureux tous ceux qui, à l’inverse des heureux, trouvent leur compte dans ce que le monde leur offre : riches, repus, jouisseurs de la vie, glorieux de ce monde. Ayant ici-bas le salaire de ce à quoi ils aspirent, ils n’ont aucun intérêt pour ce que Jésus, du ciel, est venu leur apporter.

La définition du bonheur et du malheur selon Jésus pourrait se résumer ainsi. Il y a d’un côté les malheureux - heureux : malheureux dans ce monde qui peuvent trouver en Lui et dans les richesses qu’Il est venu apporter du ciel et de Dieu, leur bonheur. Et il y a les heureux - malheureux : les heureux selon ce monde qui sont malheureux parce qu’ils ne possèdent en eux aucune richesse qui leur permettrait de vivre dans le royaume de Dieu. La définition que Jésus donne n’est pas récente. .Elle s’applique, dit-il, à toutes les générations, les prophètes et ceux qui les rejetaient l’illustrant fort bien dans le passé.

vendredi 8 janvier 2010

Chapitre 6, versets 17 à 19

La pratique des 2 sphères

Les apôtres choisis désignés, Jésus redescend de la montagne avec eux pour rencontrer plus bas la foule qui L’attend. Notons ici la différence de lieux géographiques dans lesquels se situent les actions. Pour faire le choix, solennel et crucial, de Ses apôtres, Jésus, délibérément, a opté pour une rencontre dans un lieu isolé, loin des regards et des oreilles de la foule, lieu dans lequel les seuls témoins seraient les personnes concernées : Lui, le Père et les douze choisis. Lorsqu’il s’agit pour Jésus d’être le témoin qu’il est appelé à être, de la part du Père, dans le monde, Jésus cherche le contact. Il se rend là où les gens se trouvent pour faire au milieu d’eux les œuvres pour lesquelles le Père l’a envoyé.

Jésus pratiquait distinctement la séparation des sphères. Il considérait qu’il y avait des moments où ce qui se disait et se faisait dans le cadre de la relation étroite et intime qu’Il construisait avec Ses disciples, ne regardait pas l’extérieur. Tout au long des trois années, ou presque, qu’Il va passer avec eux, Il suivra ce principe. Son temps, Ses paroles, Ses actes, s’inscriront toujours clairement dans le cadre de l’une ou l’autre sphère, rarement dans une partie commune : le lavage des pieds, la Cène, l’enseignement privé de Sa dernière semaine de vie, les guérison, les apostrophes publics des pharisiens, etc…

Cette pratique de la distinction des sphères est essentielle à considérer pour plusieurs raisons :

- elle nous permet de faire le tri entre ce que Jésus fait, dit promet ou ordonne aux disciples et à la foule. Trop souvent, il nous arrive d’utiliser des paroles de Jésus réservées aux disciples pour la foule et vice-versa. Une juste compréhension de qui sont les destinataires des actes de Jésus a le mérite de clarifier les intentions qui, chez Lui, en sont l’origine.

- elle est un précédent qui peut nous servir de ligne de conduite. On ne s’entretient pas de la même chose lorsqu’on se trouve dans le cercle restreint des disciples du Christ que si l’on est au milieu d’une foule ou avec des personnes qui n’ont pas encore de relation personnelle avec Lui. On ne fait pas non plus les mêmes choses.

- elle permet à ceux qui sont au-dehors de comprendre qu’il existe une frontière spirituelle, invisible, mais bien réelle, s’ils veulent passer d’un bord à l’autre. S’il n’y a pas de différence dans la pratique, les actes participatifs entre les visiteurs d’une communauté et celle-ci, comment sauront-ils ce qu’ils doivent faire pour l’intégrer ?

Comment vivons-nous la pratique des 2 sphères dans nos églises ? est-elle une réalité ou sommes-nous dans le mélange qui conduit à la confusion et à l’erreur ?

vendredi 1 janvier 2010

Chapitre 6, versets 12 à 16


Choix des apôtres :


Si tous les jours de Jésus étaient des jours précieux, intenses depuis Son entrée publique dans le ministère, le jour dont Luc nous parle ici fait partie de ceux que l’on pourrait qualifier de déterminant. Car c’est le jour où, parmi la foule de ceux qui L’entourent et s’affichent comme disciples du maître qu’Il était, Il en choisit douze pour, de manière toute particulière, L’accompagner et être avec Lui. Avec le choix des douze, Jésus entre dans une, si ce n’est l’étape décisive de Son ministère. Car, outre le fait que le Fils de Dieu devait venir en tant qu’homme pour porter sur Lui, prendre à Son compte les péchés de l’homme, le projet ultime de Dieu était la réconciliation du monde avec Lui, réconciliation signifiée par l’Eglise, la communauté nouvelle des hommes rachetés par le sang de Son Fils : Matthieu 16,16 à 19. En choisissant les douze, Jésus pose les bases de ce qui sera les fondements de l’édifice spirituel duquel, dira Paul, Il était la pierre d’angle : Ephés 2,20

A jour déterminant, programme particulier ou extraordinaire. Oui ! Jésus était le Fils de Dieu. Mais, en tant qu’homme, dans l’avance et la mise en place des étapes décisives de Son ministère, Il ne fonctionnait pas autrement que nous. Aussi, nous dit Luc, c’est suite à une nuit entière de veille et de prière que, le matin de ce jour, Jésus désigna les douze qu’Il avait choisi pour être Ses apôtres ou « envoyés », ceux à qui Il donnerait l’autorité de Son nom pour aller avec Lui porter et manifester la réalité de la venue du Royaume. Le temps mis à part par Jésus dans la prière, dans le jour précédant la création de cette association, nous interroge. Comment, dans les choix faits des hommes avec qui nous nous associons pour faire œuvre spirituelle commune, procédons-nous ? Prenons-nous le temps qu’a pris Jésus pour chercher la face du Père, et recevoir de Lui finalement les noms de ceux avec qui Il veut que nous partagions les responsabilités ? Certes, nous ne sommes pas Jésus, et les choix que nous ferons n’auront pas les mêmes enjeux. Mais, tout de même, ne vaut-il pas la peine de prendre le temps nécessaire pour la prière et l’exposition prolongée de notre fardeau devant Dieu !

En équilibre avec ce qui vient d’être dit, notons le fait que les hommes choisis par Jésus ne sont pas forcément d’une qualité ou d’une trempe supérieures aux autres. Nous pourrions dire même qu’ils représentent un bel échantillon de différences de caractères, de tempéraments, de faiblesses. Ils sont aussi là pour nous dire, mis à part peut-être Judas Iscariot, le traître, que, tous, qui que nous soyons, pouvons trouvons notre place dans l’équipe à Jésus. Jésus sait qui Il embauche. Il ne se fait d’illusions sur aucun de ceux qu’Il a choisi. Si l’un ou l’autre en possède à cette heure, à Son école, Il va apprendre que le choix de Jésus à son sujet ne relève que d’une seule chose : la grâce. Ce sur quoi Jésus mise avec les disciples ne tient pas dans ce qu’ils sont, mais dans ce qu’Il va leur donner et investir en eux !

Que Dieu me donne la grâce, en tant que choisi, de me laisser former et façonner par Lui ! En-dehors de Lui, il n’y a rien en moi qui ne Lui soit d’aucune utilité !