vendredi 26 mars 2010

Chapitre 9, versets 57 à 62


Obstacles au fait d’être disciple :

Mis à part les Douze qu’Il appela directement, Jésus était accompagné en chemin de quantité de personnes désireuses de Le suivre. Luc nous présente ici le cas de 3 d’entre elles à qui l’occasion d’être Son disciple est offerte, mais qui, pour des raisons diverses, manquent, temporairement en tout cas, le but. Analyse :

1er cas : l’enthousiaste.

Il n’attend pas que Jésus l’appelle, mais se propose lui-même de Le suivre. Son enthousiasme pour Jésus est tel que rien, semble-t-il, ne saurait l’arrêter ou le tempérer. Cet homme, gagné à Jésus, apparaît comme le disciple idéal, celui dans le cœur duquel rien n’est en mesure de Le détrôner. La déclaration qu’il fait à Jésus paraît témoigner d’un dévouement et d’un engouement si entiers qu’elle ne pourrait que ravir tout leader qui cherche à gagner des adeptes à sa cause.

Quoique ne rejetant pas l’enthousiaste, Jésus tient à mettre avec lui les choses au point. Ni les bonnes intentions, ni l’élan d’un moment ne suffisent pour suivre Jésus partout où Il ira, comme le prétend l’enthousiaste. Suivre Jésus exige un prix élevé, le prix de la décision de n’avoir aucun lieu ici-bas où reposer sa tête. Suivre Jésus, c’est mettre fin à tout espoir de carrière, de réussite ou de recherche de bien-être dans ce monde. C’est vivre en quelque sorte ici-bas comme un étranger, un indésirable dont la place, le lieu final de repos pour sa tête sera la croix. Jésus, certes, n’est pas contre les élans du cœur. Ils sont même nécessaires dans la motivation qui anime tout disciple. Mais c’est à l’épreuve de la réalité que se mesurent la détermination et l’engagement du disciple. Telle est la 1ère leçon que nous apprend la réponse de Jésus à l’enthousiaste.

2ème cas : l’appelé conditionnel

Si l’enthousiaste se propose lui-même de suivre Jésus, la personne dont il est question jouit d’une grâce peu commune. Ce n’est pas elle qui décide de suivre Jésus, c’est Jésus qui l’appelle à Le suivre. Peut-on avoir meilleure occasion d’être disciple de Christ ? Si Jésus appelle, c’est certainement qu’Il a discerné en cet homme des dispositions le rendant apte à être disciple… Jésus se verra essuyer, non un refus direct, mais une condition. Oui, la personne sollicitée veut bien suivre Jésus, devenir disciple. Mais ceci ne pourra se faire que lorsque son père sera enseveli

Les raisons du report proposé ici mettent le doigt sur une cause importante de rejet ou d’hésitation face à l’appel de Jésus : la force des liens du sang. Jésus, qui précisera encore une fois ce point plus tard : Luc 14,26-27, est formel : le suivre implique qu’il n’y ait dans nos affections rien qui, en terme d’importance, prévale sur l’allégeance à Sa Personne. Etre disciple implique qu’Il devienne notre Maître, le maître de toutes nos priorités, l’autorité première à laquelle nous nous rendons. Si Jésus paraît ici si exigeant, ce n’est certainement pas par manque de cœur. Jésus ne nous demande pas, en tant que disciple, de cesser d’être humain. Ce qu’Il exige, c’est que, en tout, les choses soient placées dans le bon ordre. Il est fort probable que le père dont il est question ici n’était pas mort. Jésus n’aurait certainement pas refusé, si le cas se produisait, que le disciple se rende à son enterrement. Quelque importance qu’ait le père pour la personne appelée, la préoccupation dont il fait l’objet fait partie du domaine de la mort. Lui, Jésus, est venu apporter la vie : entre les deux enjeux, il ne doit pas y avoir hésitation !

3ème cas : le volontaire conditionnel

Le 3ème cas évoqué est un mixte des deux premiers. Il cumule le fait de se proposer et présente, à peu de choses près, à Jésus la même demande prioritaire avant de Le suivre : prendre congé de ceux de sa maison. La personne fera face au même avertissement du Maître. S’engager à Le suivre exige que l’on regarde résolument devant soi et non derrière. On ne peut suivre Christ, sans rupture, sans tourner le dos de façon radicale à tout ce qui comptait jusqu’alors. Le disciple est, quelque part, quelqu’un qui a fait le deuil de son passé, avec tout ce qu’il comptait de fort en termes d’expériences, de liens, d’affection. Plus que des bras, des pieds, des bouches, ce que Jésus veut en priorité ce sont des cœurs entiers pour Lui. Le suivre ne pourras jamais se faire à regret, mais, comme il en est pour le mariage, sur la base d’un vrai oui !

Que Dieu, chaque jour, soit le gagnant de la bataille qui se joue dans nos cœurs !

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