lundi 8 mars 2010

Chapitre 9, versets 18 à 22

Le Christ de Dieu


1. Questions

Nous ne savons pas ce qui faisait ici le contenu de la prière de Jésus. Toujours est-il que, quittant l’intimité du Père, Jésus manifesta de façon directe à Ses disciples les deux questions qui L’habitaient :

1ère question : les foules, qui disent-elles que Je suis ?

Autrement posée, elle peut, en conformité avec la pensée de Jésus, être formulée de cette manière : Où se situe, parmi ceux auprès desquels Je manifeste le témoignage de Ma divinité, le degré de leur conviction quant à Mon identité ? Les réponses divergent, mais elles se retrouvent sur un point : Jésus est à mettre à égalité avec les plus grands prophètes d’Israël du passé. Il serait même, de l’avis majoritaire, l’un de ceux-ci ressuscité.

L’initiative prise par Jésus d’interroger les disciples sur ce degré de conviction qui habite les foules nous rappelle que la foi chrétienne, telle que Jésus la comprend, a un contenu précis. Pour être chrétien, on ne peut croire au Jésus qui nous plaît. Jésus veut être connu et reconnu pour ce qu’Il est. Et tout homme qui confesse autre chose que ce qu’Il est ne saurait porter le nom de chrétien. Aussi, après la foule, Jésus confronte Ses propres disciples à la même question.

2ème question : Et vous, qui dites vous que Je suis ?

En terme de degré d’intimité et de proximité avec Lui, les disciples étaient à une distance nettement moins grande que la foule. Si, pour la foule, Jésus était l’égal d’une des plus grandes figures du passé, qu’en était-il pour eux qui vivaient avec Lui et Le côtoyaient chaque jour d’une façon plus intense ? Ce sera Pierre qui, d’abord en son propre nom, puis sans doute au nom de tous, répondra : Tu es le Christ, le Messie annoncé et attendu, l’Oint, l’Envoyé de Dieu.

La déclaration de Pierre souligne un principe applicable de manière permanente : plus nous vivons dans l’intimité et la proximité de Jésus, mieux nous sommes en mesure d’entrer dans la vérité de ce qu’Il est. Il est impossible de connaître qui est réellement Jésus à distance. La conviction qui nous anime dans la foi n’est pas d’abord liée à un dogme. Elle est et ne peut être que le résultat de la qualité et de la profondeur de notre relation avec Lui.

2. Eclaircissements

Pierre ayant répondu juste, Jésus va ajouter à la double question qu’Il a posé, un double supplément de paroles :

1er supplément : Il recommande sévèrement aux disciples de ne pas divulguer ce qui vient de s’être dit ici à Son sujet. Il est des moments où l’heure est au silence et d’autres à la parole : Ecclés 3,7. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison que le Sage fait précéder l’action de parler de celle de se taire. Il y a toujours de la sagesse dans le fait de prendre le temps de réfléchir s’il convient, à l’heure et à l’endroit où nous sommes, de dire ou non ce que nous savons être vrai. La vérité a aussi son heure pour être dite. Pour l’heure justement, Jésus estime que le témoignage que les disciples donneraient à Son sujet serait plus nuisible à Sa cause que bénéfique, le peuple n’étant pas prêt, avant la résurrection, signe incontestable de la réalité de Son identité : Rom 1,4, d’entendre une telle chose.

2ème supplément : puisque les Douze sont arrivés à la conviction qu’Il est le Christ de Dieu, Jésus leur révèle le programme incontournable qui L’attend dans ce parcours de Christ qui est le Sien ici-bas. Ce programme passe par 4 verbes ou expressions fortes :

- 1er élément : Il faut que le Fils de l’homme (car c’est en cela que Jésus est le Christ Sauveur) souffre beaucoup. Beaucoup et, pourrait-on ajouter, de bien des manières : tant sur le plan physique que moral, mental, émotionnel et spirituel

- 2ème élément : il faut qu’il soit rejeté par les anciens et les principaux responsables religieux de la nation, conformément aux prophéties faites à Son sujet. Se faisant, Jésus invite les disciples à ne pas se faire d’illusions sur le type de Christ qu’Il sera. L’heure n’est pas pour Lui maintenant à la gloire, mais au rejet. Ceux qui veulent Le suivre ici-bas, et s’identifier avec Lui ne doivent pas s’attendre à mieux

- 3ème élément : il faut qu’Il soit mis à mort. C’est là la seule voie possible s’Il veut effectivement remplir Sa mission de Fils de l’homme, Christ de Dieu.

- 4ème élément : il faut qu’Il ressuscite le 3ème jour. Cet élément est autant, si ce n’est plus, incontournable pour valider de façon irréfutable l’identité de Jésus en tant que Christ, Envoyé de Dieu pour le salut du monde.

Notons que Jésus n’échappera à aucun des éléments du programme qu’Il annonce ici comme étant celui qui est réservé au Christ. Il les accomplira tous comme Il le dira au jour où Il expirera : Jean 19,30.



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