jeudi 25 mars 2010

Chapitre 9, versets 51 à 56


Rejet et intolérance

A l’image de ce qui s’était produit sur le territoire de Gadara, après que Jésus ait délivré un possédé, le refus des samaritains d’accueillir Jésus et Ses disciples dans leurs murs est typique d’une hostilité due à un malentendu fondé sur un préjugé. Contrairement à ce que pensent Jacques et Jean, ce qui est rejeté ici n’est pas Jésus Lui-même, mais ce à quoi Jésus est assimilé : Jérusalem. Une rupture profonde, on le sait, séparait juifs et samaritains. Car, tandis que les uns (les juifs) pensaient que le lieu où il fallait adorer Dieu était à Jérusalem, les autres (les samaritains), depuis des générations, s’adressaient à Lui depuis le mont Garizim : Jean 4,20. De plus, considérés comme des bâtards, les samaritains étaient l’objet du mépris des juifs : 2 Rois 17, 24 à 41 ; Jean 4,9.

Après la crainte, la mauvaise interprétation des faits, le préjugé culturel est souvent l’une des raisons majeurs dans le monde du rejet de Jésus. Pour les peuples orientaux, marqués par l’Islam, le christianisme et l’Occident ne font qu’un. Parler de Jésus ou du christianisme revient quelque part, comme il en était des samaritains, à renier à la fois sa nation, sa culture et les traditions religieuses ancestrales. Il faudra toute la sagesse et la diplomatie de Jésus pour que le mur de méfiance culturel qui le sépare des samaritains tombe et qu’ils l’accueillent à bras ouverts. Cette sagesse demandera de sa part deux choses : une désolidarisation publique de Sa part de son attachement à Jérusalem comme lieu unique de culte et de rencontre avec Dieu : Jean 4,21, le fait de gagner un membre du peuple qui Lui est hostile pour faire de lui son porte-parole auprès des siens : Jean 4,29. Cette même stratégie est nécessaire aujourd’hui, là où les raisons du refus de Jésus sont essentiellement du même ordre.

La réponse de Jésus aux fils de Zébédée, prêts à maudire, est sans appel. Elle est pour nous, chrétiens, la matrice à partir de laquelle doit se fonder notre réaction face à tous ceux qui, imprégnés depuis des siècles par une autre culture, nous apparaissent hostiles à Jésus. Toute utilisation de la violence ou de la force pour les amener à réviser leur point de vue ne peut que produire l’effet inverse : les enraciner et les justifier dans leurs préjugés. Que n’a-t-on pas mieux écouter et imiter Jésus à ce sujet ! Cela nous aurait épargné la douleur de connaître, souvent en retour de nos erreurs, violence et hostilité farouche à l’égard de tout ce qui s’identifie de près ou de loin à Jésus. Jésus, rappelons-nous le ici, ne force jamais la porte. Il accepte le refus et le comprend même. Plutôt que d’imposer le christianisme et de forcer les gens à le faire entrer dans leurs murs, apprenons à élaborer une stratégie qui tienne compte de l’état dans lequel les réfractaires se trouvent et des raisons de leur hostilité. Puis soyons prêts à payer de notre personne pour leur présenter un autre visage de Jésus et du christianisme que ce qu’ils connaissent ! Il nous faudra sans doute parfois attendre et même passer notre chemin. Mais mieux vaut cette démarche plutôt que toute autre qui, contraire à l’Esprit de Jésus, ne ferait qu’enraciner encore plus Ses opposants dans leur préjugés déjà défavorables !

1 commentaire:

  1. Merci infiniment de votre visite sur le blog de notre aumônerie. Bonne soirée.
    http://www.jardinierdedieu.com

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