mardi 9 mars 2010

Chapitre 9, versets 23 à 26


Etre disciple de Christ :

Ayant évoqué le prix qu’allait Lui coûter, en tant que Fils de l’homme, le fait d’être le Christ de Dieu, Jésus poursuit en rendant conscient les disciples du prix qu’à leur tour ils doivent être prêt à payer pour Le suivre. Ce prix à payer, Jésus le formule ici sous la forme de deux expressions qu’il fait suivre immédiatement après d’un regard en perspective sur le gain qu’elles procureront à tous ceux qui seront prêts à y adhérer.

Analyse : Si quelqu’un veut venir à ma suite :

1. Qu’il se renie lui-même :

Jésus aurait pu, parlant du prix à payer pour le suivre, aller crescendo. Il ne l’a pas fait. D’entrée, Il tient à placer les Siens devant la hauteur la plus élevée à laquelle la barre est placée dans la perspective de ce but. Suivre Jésus ne peut se comprendre autrement et pas moins que cela. Ce reniement de soi ne consiste pas seulement dans le reniement de l’idée et de la poursuite de la réussite ou du succès sur le plan humain de sa vie dans ce monde. A l’instar de ce qu’a vécu Jésus, il peut aller jusqu’à l’abandon, la trahison à cause de la vérité de Ses propres amis et enfants spirituels. Se renier soi-même inclut l’idée d’accepter d’être, à cause de Dieu et de Sa vérité, s’il le faut, le grand Perdant avec un grand p. Un perdant à l’image de Paul qui, par exemple, s’est vu rejeter du sein même d’églises que, par la grâce de Dieu, il avait implanté. L’objectif de la gloire et de la récompense éternelles pour notre fidélité à Dieu nous éblouit-il au point de faire pâlir l’éclat de toute réussite ici-bas ? Notre reniement de nous-mêmes n’est pas authentique s’il n’atteint pas ce niveau là.

2. Qu’il se charge de sa croix

La croix, à l’époque de Jésus, était le châtiment réservé aux condamnés à mort. Le reniement de soi-même est indissociable d’une vie vécue dans l’esprit de la croix. Ce n’est que celui qui a accepté de tirer un trait sur sa propre vie dans ce monde qui est libre de suivre Jésus. Il est impossible de vouloir réellement suivre Jésus tout en voulant à tout prix être compris, accepté, considéré, aimé... et plaire à tout le monde. Suivre Christ conduit inévitablement à des moments où doit être fait un choix entre plaire à Dieu et plaire aux hommes : Gal 1,10. Si nous ne pouvons faire ce choix aujourd’hui, quand nous ne sommes l’objet d’aucune menace physique, qu’en sera-t-il lorsque, comme c’est le cas dans les pays où la persécution sévit, notre vie ou celle de nos proches seront en jeu ? Sommes-nous disciples de Christ !

3. Vue sur la récompense :

Bien qu’en évoquant la possibilité, Jésus ne fait pas ici pour autant l’apologie du martyr. L’apologète du martyr cherchera par lui-même à provoquer sa propre mort. Ce n’est pas là le discours que Jésus tient. Ce que Jésus veut est que la perspective de la gloire et de la récompense qu’Il nous promet, suite à notre fidélité, nous remplisse tant qu’elle nous donne la force, au moment voulu, d’être prêt à payer le prix maximal pour l’obtenir. Aucun martyr chrétien dans l’histoire n’était habité par une mentalité de suicidaire. Seul l’amour pour Dieu et la fidélité à Christ peut justifier le sacrifice de notre vie pour Lui. Celui qui perd sa vie pour cette cause n’est pas perdant, mais un grand Gagnant avec un grand G. Car tôt ou tard, la figure de ce monde, avec tout ce qu’il contient, passera pour faire place au royaume éternel de Dieu : 1 Cor 7,31. Que servirait-il donc à un être humain de gagner le mponde entier s’il fait la perte de son âme ?

Etre disciple, suivre Christ demande donc que dans nos vies nous ayons bien soupesé et évalué, à la fois le prix que nous aurons à payer pour cet engagement (ce que nous pourrions être amené à perdre), et la valeur de la récompense qui en est la fin. Que Dieu nous donne la sagesse de l’intelligence !

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