mardi 16 mars 2010

Chapitre 9, versets 46 à 48


Aspiration charnelle

Suite à l’annonce faite par Jésus, pour la seconde fois, du sort qui L’attend, Luc fait remarquer que la parole dite par Jésus n’était pas comprise par les disciples. L’une des raisons nous en est donnée ici. La compréhension des paroles du Seigneur, quelle qu’elle soit, n’est pas d’abord affaire d’intelligence, mais de disposition de cœur. Jésus l’a dit en d’autre lieux : le niveau d’accès à la compréhension de ce qu’Il dit ne se situe pas à l’étage de l’érudition, mais à celui de l’humilité : Matthieu 11,25-26. Une vérité que, pour une autre raison, Jésus va rappeler ici.

Qu’est ce qui fait que, alors que Jésus parle avec les Siens de choses si graves et si sérieuses à Son sujet, ceux-ci soient complètement ailleurs, préoccupés par des sujets de vanité qui sont aux antipodes du modèle, de l’enseignement ou de l’Esprit de Christ ? La traduction littérale de l’Ecriture nous aide à y voir plus clair. Alors que la plupart des versions écrivent « les disciples se mirent à raisonner entre eux », l’original dit « un raisonnement entra en eux ou entre eux ». Il est regrettable ici que le souci de franciser le texte de manière compréhensible ait conduit à faire l’impasse sur la façon avec laquelle l’évangéliste a décrit le phénomène par lequel nous est donnée, de manière si claire, l’explication de cet anachronisme. Car si, bien que proches de Lui physiquement, les disciples sont ailleurs, à des milles de Ses préoccupations, la chose est d’abord due à l’action sournoise, invisible, mais non moins réelle et authentifiée de l’ennemi. Si celui-ci, depuis toujours, a un moyen d’accès dans l’âme, c’est bien, nous montre l’Ecriture, par la porte du raisonnement : Gen 3,1 ; 2 Cor 10,4-5. « L’homme, dit W Nee, aime bâtir, tout autour de sa pensée, des raisonnements semblables à des forteresses, mais ces raisonnements doivent être détruits et la pensée captive. Il nous faut rejeter les raisonnements, mais ramener la pensée… Si les raisonnements ne sont pas mis de côté, il ne reste aucune possibilité d’amener la pensée de l’homme en obéissance à Christ…. Tout raisonnement est semblable à un gratte-ciel, et empêche l’homme de connaître Dieu. Dès que l’homme raisonne, sa pensée est en état de siège, et n’est plus en mesure d’obéir à Dieu, du fait que l’obéissance se rapporte à sa pensée : extrait de L’autorité spirituelle. »

Outre le phénomène en lui-même, la nature de la préoccupation des disciples suffit à elle seule de voir la marque de l’ennemi. Celle-ci, comme il en a été pour sa propre chute :1 Tim 3,6, est toujours liée, de près ou de loin, à l’orgueil, cette forme d’adoration de soi qui a quelque part pour objet de voler à Dieu l’adoration légitime qui Lui est due. La pensée des disciples occupée, Jésus va, par un autre biais, l’illustration visuelle, leur communiquer Sa pensée sur le sujet. Apprenons de Lui ! Il est vain de vouloir convaincre par un raisonnement quelqu’un dont la pensée est captive par le même phénomène. La meilleure façon de vaincre l’ennemi n’est pas d’utiliser ses armes. Jésus ne l’a pas fait lors de la tentation dans le désert : Luc 4,1 à 8, Il ne le fera pas non plus ici. Puisque Jésus ne peut atteindre l’âme des disciples par la raison, Il le fera par le visuel, les yeux étant aussi une des fenêtres de l’âme.

La leçon, transmise sous forme de démonstration, n’a guère besoin de commentaire. Elle parle d’elle-même. Les disciples sont préoccupés par la question de la grandeur : qu’ils sachent que ce qui a cours dans le royaume de Dieu est aux antipodes de ce qui a cours dans le monde. La vraie grandeur se distingue par deux choses : le service, l’humilité, principes démontrés ici par l’accueil dans les bras de Jésus d’un tout petit.

Que les leçons nombreuses que nous donne Jésus ici soient gravées profondément en nous qui voulons être Ses disciples (imitateurs) !


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