mardi 16 février 2010

Chapitre 8, versets 26 à 39 (3)


La délivrance spectaculaire qu’opéra ici Jésus suscita une double réaction paradoxale. De bonne nouvelle qu’elle aurait du être, la guérison du possédé se transforma pour les habitants de la région en mauvaise. Au lieu de fixer leurs regards sur les effets de la puissance de Jésus dans la vie de l’homme autrefois enchaîné, c’est sur la perte de leurs troupeaux de cochons qu’ils les arrêtèrent. Ainsi en est-il encore aujourd’hui ! Alors que Jésus change, transforme, libère des vies, au lieu de s’en réjouir, ceux qui en sont spectateurs ne regardent qu’au prix qu’une telle transformation risque de coûter. Certes, ceux que Jésus affranchit vont mieux ! Mais face à la perte d’un troupeau de cochons, cela ne fait pas le poids ! Ce ne sont pas toujours de grandes choses à abandonner qui font peur à ceux qui refusent de recevoir Jésus dans leurs vies. Il ne s’agit parfois que de simples « cochonneries », des choses qui aux yeux de Dieu, portent déjà, de toutes manières, la marque de l’impureté !

Repoussé, Jésus n’insiste pas. Il aurait pu, s’il l’avait voulu, comme Jacques et Jean le lui demanderont plus tard à l’égard des Samaritains : Luc 9,54, utiliser Son pouvoir pour se venger. Mais, contrairement au diable, Jésus ne mettra jamais Sa puissance au service du mal ou de la colère. Il n’est pas venu pour perdre et nuire, mais pour sauver et guérir. Alors qu’il n’aurait rien demandé de mieux, comme Il le fera avec la samaritaine : Jean 4,39 à 42, d’entrer dans cette région où il venait de poser le pied, Jésus, indésirable, se soumet à la volonté des gens du lieu. A l’autre bout, Luc nous rapporte le désir du démoniaque de rester avec Jésus, désir non exaucé. Car Jésus a mieux, et plus utile, comme mission à lui confier. Si Jésus n’est pas reçu, dans ce territoire, lui en est originaire. Il ne peut donc être refusé par la population. Jésus l’envoie donc à Sa place, pour être Son témoin, là où Il ne peut entrer à cause de la crainte qu’Il suscite. Les termes de la mission donnée à l’ex-démoniaque sont clairs : il doit retourner chez lui pour dire à tous ce que Dieu a fait pour lui. Il s’en acquittera à merveille, témoignant sans s’embarrasser des distinctions théologiques qui allaient secouer l’Occident des siècles plus tard, de ce que Jésus – Dieu avait accompli dans sa vie.

Prenons acte de l’esprit dans lequel Jésus a donné à l’ex-démoniaque la mission d’être témoin pour Lui dans sa région. Il se peut que, comme lui, nous vivions dans un pays, une région, une famille dans laquelle Jésus est indésirable. Quoi qu’on raconte sur Lui, on ne veut pas de Lui ! Si bon soit-il, Jésus, malgré tout, dans un premier temps, fait peur, parfois plus encore, de manière incompréhensible, que les démons ! Peu importe ! Pour autant, Dieu n’est pas à court de moyens ! Si Jésus fait peur, nous, qui avons été touchés par Sa grâce, nous ne le faisons pas ! Aussi, pour ôter cette peur qui n’est pas fondée, Jésus nous envoie vivre au milieu de ceux qu’Il effraie. Le but est alors clair : par notre vie, notre témoignage, Dieu nous appelle à être les outils par lesquels la peur des autres à l’égard de Jésus pourra être dépassée. Comme Jean, mais d’une autre manière, nous sommes envoyés pour préparer et aplanir Son chemin dans les cœurs. Que Dieu, par cette compréhension de notre mission, renouvelle notre enthousiasme de témoin de Christ dans ce monde !


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