Double délivrance
Si toute l’Ecriture est inspirée de Dieu, il ne faut pas seulement voir dans cette affirmation le fait que les vérités qu’elle affirme le sont. Ce qui l’est également, c’est la façon avec laquelle il a paru bon au Saint-Esprit de nous les délivrer. Ainsi, ce ne sont pas seulement les vérités que la Bible révèle qui sont inspirées, mais aussi l’agencement par lequel le Saint-Esprit a procédé dans l’Ecriture pour nous les révéler.
S’il en est ainsi pour la Parole écrite, il en est de même pour la Parole faite chair. Rien de ce que vivait Jésus dans l’agencement des circonstances, n’était le seul fait du hasard. Telle cette double histoire qui nous est relatée ici, dans laquelle le vécu des personnages, étrangers jusqu’alors l’un à l’autre, va se trouver pour un temps, à l’approche de Jésus, si imbriqué l’un dans l’autre que, pour toujours, dans les Evangiles, ils sont présentés indissociables. Telle est la « magie » qu’opère Jésus qui, d’étrangers que nous étions, fait de nous, par le pouvoir qui est le Sien, des êtres liés en un seul corps, unis par une même histoire : l’histoire de l’œuvre de Sa grâce dans nos vies.
Points communs, ressemblances, divergences entre les deux vécus associés ici en un seul témoignage à la gloire de Christ et enseignements conséquents :
1. Les personnages :
- Jaïrus , chef de la synagogue, homme faisant partie de la classe sociale la plus élevée
- Une femme, anonyme, pauvre, puisqu’ayant dépensé tout son argent en vain dans la recherche de la guérison.
2. la démarche :
- Jaïrus : il vient de façon directe vers Jésus, se place devant Lui, se prosterne à Ses pieds. La démarche est publique, vue et sue de tous
- La femme s’approche par derrière. Elle ne veut pas être vue, elle ne souhaite pas exposer aux autres la souffrance dont elle est atteinte. Elle souhaite être au bénéfice de la puissance de Jésus dans la plus grande discrétion possible, à Son insu
- Si différente soit la démarche des deux protagonistes, le lien qui les lie est celui de la foi en la capacité de Jésus de résoudre leur problème.
3. Le sujet de leur démarche :
- Jaïrus : il vient pour sa fille âgée de 12 ans, qui est sur le point de mourir. 12 ans d’une vie en pleine santé qui risque de s’arrêter d’un coup brutalement.
- la femme : elle vient pour elle, pour une souffrance qui, depuis 12 ans également, la mène vers une mort lente. Le jour où Jaïrus reçut un grand bonheur fut celui où le malheur de la femme commença.
4. L’expérience de chacun avec Jésus :
- Jaïrus : il se présente à Jésus et lui fait part ouvertement de sa requête. Il ne demande pas à Jésus d’intervenir sur le champ, mais de l’accompagner jusque chez lui. Jaïrus n’a pas la foi du centurion romain : Luc 7,1 à 10. Jésus répond à ce que Jaïrus lui demande.
- La femme ne demande rien oralement à Jésus. Elle entreprend une démarche qui a pour objet un exaucement direct, sur le champ, de son attente. Là aussi, Jésus répond à la demande, certes secrète, non formulée, de la femme. La femme reçoit immédiatement de Jésus ce qu’elle espère, Jaïrus doit attendre, sa demande n’incluant pas un exaucement sur le champ.
5. La façon d’agir de Jésus :
- Jésus agit envers Jaïrus selon le désir qu’il a formulé. En cours de route, face à la mauvaise nouvelle qui aurait pu l’anéantir, Jésus soutient par Sa Parole la foi de Jaïrus. Si le délai du déplacement a fait que la situation s’est empirée et que Jésus semble arriver trop tard, elle est finalement l’occasion pour Jésus d’opérer un plus grand miracle encore. Tout est bien qui finit bien à la gloire de Dieu.
- Jésus répond à la foi muette de la femme. Il refuse que le prodige opéré reste dans l’anonymat et oblige la femme à se dévoiler et à témoigner de ce qu’elle vient de vivre. Se faisant, même si elle cause un retard supplémentaire au déplacement de Jésus et dessert, en apparence, les intérêts de Jaïrus, elle lui donne aussi une raison concrète de faire confiance à Jésus. Là aussi, tout est bien qui finit bien à la gloire de Dieu.
6. Enseignements :
Ils sont multiples :
- les démarches de chacun pour s’approcher de Jésus peuvent être aux antipodes l’une de l’autre. Ce que Jésus prend en compte est la foi qui les anime.
- Les façons d’agir de Jésus ne sont pas enfermées dans un moule. Jésus répond à notre attente et reste souverain dans Sa façon d’opérer. Les contrariétés, obstacles, mauvaise nouvelles qui peuvent se trouver sur le chemin ne sont pas pour Lui un empêchement à l’exaucement de notre attente.
- Les délais de Dieu pour une affaire sont des occasions de dénouement pour une autre.
Qu’Il soit béni et loué pour sa grande puissance qui n’a d’égale que Sa grande compassion !
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