jeudi 4 février 2010

Chapitre 8, versets 4 à 15


La parabole du semeur

Si la majeure partie du temps employé par Jésus était occupée à l’annonce et la proclamation de la bonne nouvelle du Royaume, Jésus n’était pas dupe quant à la proportion de la population réellement réceptive à son message. Si l’évangéliste doit annoncer l’Evangile à tous, les dispositions de cœur de tous ne sont pas les mêmes à son écoute. C’est pour illustrer cette réalité que Jésus raconte ici, à l’usage des disciples, la parabole du semeur et des 4 terrains, dans laquelle il fait apparaître les vérités suivantes :

1. le semeur sortit pour semer. Cela paraît évident. Combien de fois cependant, dans nos esprits, ne nous arrive-t-il pas de sortir et d’aller, habités par d’autres buts. En place de semer, nous voulons moissonner ou, à l’inverse, nous sommes si précautionneux à l’idée d’être bien compris, reçu par ceux vers qui nous allons que nous en venons à mettre de côté ou reporter à un plus tard indéfini l’objectif de départ pourtant clairement énoncé.

2. Il sortit pour semer sa semence. Sortir pour semer est une bonne chose, à condition que ce que nous semons corresponde bien à la semence qui était celle dont Jésus parlait. La semence que nous devons semer est, dit Jésus, la Parole de Dieu. Le principe de la semence, montre la genèse, est qu’elle porte en elle-même la nature du fruit qu’elle va faire naître. Si l’Evangile que nous apportons n’est pas celui que Jésus prêchait, Evangile de la royauté de Dieu dans les vies, nous ne devons pas nous étonner si ce qu’il engendre ne porte pas la marque de la transformation des vies. Le type de chrétiens que notre prédication engendre témoigne de la nature de l’Evangile que nous avons semé.

3. Il y a, selon Jésus, 4 types de terrain sur lequel la bonne semence de la Parole de Dieu peut tomber. En divisant en 4 parties les terrains possibles, Jésus ne sous-entend pas qu’il y ait égalité de proportions entre les terrains. Si, à une certaine époque de l’histoire, le 4ème terrain peut représenter un fort pourcentage, dans d’autres, c’est le premier qui est largement majoritaire. Nous devons absolument veiller, dans notre évaluation de la pertinence et de l'efficacité de notre action, à ne pas en juger sur la seule base des résultats positifs. De manière claire, Jésus attribue la stérilité de l’action menée, non au semeur, ni à la semence, mais à la nature seule du terrain. Notons déjà que, dans son esprit, sur les 4 terrains cités, seul un permet à la semence de porter un fruit réel et, encore, dans des proportions différentes selon le cas.

4. Jésus dénonce 3 causes possibles d’échec ou d’avortement de l’action d’ensemencement menée :

- 1ère cause : le diable lui-même. Jésus qualifie ici le terrain de chemin, c’est-à-dire, de lieu de passage incessant et piétiné. Le cœur est alors si dur que la semence est incapable de pénétrer : Satan n’a ici aucune peine à faire disparaître la semence aussitôt jetée.

- La seconde cause est due à ce que l’on pourrait appeler un manque d’épaisseur. Il y a bien un peu de terreau pour recevoir la semence, mais en quantité si faible qu’il lui est impossible de prendre racine. Ceux qui sont dans ce cas donnent l’impression dans un premier temps, dit Jésus, de recevoir la Parole avec joie. Ils y voient tous les avantages et les bienfaits qu’ils peuvent en tirer. Mais rapidement la semence se heurte à de fortes résistances cachées, souterraines. Elle finit alors par dessécher et mourir.

Par cette image, Jésus nous prévient : une adhésion rapide à l’Evangile ne signifie pas une adhésion profonde. Le temps seul, et la réaction des cœurs aux difficultés et épreuves de la vie, va révéler à quel point l’enracinement a eu lieu.

- La 3ème cause est due à ce que l’on pourrait appeler le manque d’espace. Là aussi, la semence est bien tombée en terre. Mais elle cohabite avec tant d’autres choses secondaires et nuisibles qu’elle finit par s’étioler et mourir. Jésus ici nous avertit : un des tests qui révèle le mieux quelle place un cœur donne à Son message est celui du rang qu’il occupe dans les priorités que ce cœur donne aux choses de sa vie. Si l’Evangile n’occupe pas la place centrale des préoccupations du cœur, il se trouve à long terme, comme les autres terrains, incapable de porter du fruit.

Seul un terrain présente aux yeux de Jésus toutes les caractéristiques propres à répondre à l’attente du semeur : le 4ème, le terrain du cœur honnête et bon. C’est le cœur de ceux qui, quelque part, sont habités, même de façon inconsciente, par la crainte de Dieu, l’amour de la vérité, le désir d’une vie propre ou d’un amour vrai. Sachons-le, seul le Saint-Esprit peut créer ces dispositions qui rendent fertile la semence jetée.

Que le Seigneur nous donne, quant à nous, d’être les semeurs inlassables de Sa Parole !

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