Seconde polémique sur le sabbat :
Alors que, jusqu’à présent, les scribes et les pharisiens avaient la main dans les discussions polémiques qu’ils initiaient avec Jésus, le courant ici va s’inverser. Adepte du principe selon lequel la meilleure défense est encore l’attaque, Jésus profite de Sa présence un jour de sabbat dans une synagogue pour défier Ses adversaires sur leur propre terrain. Nulle question en effet pour Jésus d’être, face à Ses opposants, dans une position de défense permanente. Quelle que soit la nature de l’erreur ou du mensonge, il est impossible à long terme que ceux-ci prévalent sur la vérité. La vérité est, en tout lieu et en tout temps, la réalité la plus élevée. Aussi est-il impossible, pour celui qui en est armé, d’être battu en brèche ou à plate couture par les tenants de la fausseté ou de l’erreur.
Les scribes et les pharisiens se font forts d’obéir à Dieu et de chercher par-dessus tout Son honneur et Sa gloire par l’obéissance à Sa loi ! Fort bien ! Puisqu’il en est ainsi, Jésus va les placer devant un dilemme simple. Il a devant lui un homme malade. Selon la loi et le commandement qui, en elle, est premier, celui qui exige que l’on aime son prochain comme soi-même, il est du devoir de Jésus de le guérir. Mais voilà ! On est jour de sabbat, jour consacré à Dieu où il est interdit de travailler. A quel choix doit, dans une telle situation, se rallier le disciple de Dieu ? Se doit-il d’obéir à l’exigence supérieure, qui est d’aimer, ou à celle qui est seconde, qui prescrit de mettre à part un jour pour se consacrer au culte de Dieu ?
En reliant la question qui pose polémique à un problème pratique, Jésus montre ici plusieurs choses :
1) Aucune réflexion d’ordre théorique ou philosophique n’a de sens si elle ne se rattache pas immédiatement à la réalité concrète, celle qui est connectée à la vie. De grands penseurs ont émaillé l’histoire de leurs idéologies ou de leurs doctrines. Mais le défaut de la plupart d’entre eux a été que le laboratoire de leurs idées s’est cantonné aux quatre murs de leur bureau. C’est en connexion directe avec la vie que les grands principes qui guideront les actes doivent être élaborés.
2) Confronté à l’exigence du devoir, le vrai disciple de Dieu agira automatiquement selon l’esprit plutôt que la lettre de la loi. Suivre la lettre sans l’esprit tue. Suivre l’esprit conduit par contre immédiatement à agir selon la priorité énoncée par la lettre.
Que le Seigneur renouvelle, par l’amour, notre intelligence de manière à ce que, confrontés aux exigences du devoir, nous soyons en mesure d’agir en pratique comme Il l’attend de nous !
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