Enfance et jeunesse de Jésus
Le même constat que pour Jean-Baptiste est fait au sujet de la croissance de Jésus durant la période de son enfance : Luc 1,80. Jésus, comme Jean, manifeste dès ses premières années de vie qu’Il est un être particulier, mis à part pour Dieu. Luc rapporte les deux traits qui, dans la mémoire de son entourage, sont restés en souvenir de ce qu’Il était durant cette étape de Sa vie :
1er trait : Jésus était dès Son enfance rempli de sagesse. Il faisait preuve d’à propos et de maturité comme personne de son âge. Cette sagesse venait de la conscience aiguë qu’Il avait des réalités spirituelles. Dès Son plus jeune âge, Jésus a pensé de façon juste sans être affecté, comme nous pouvons l’être, par la déformation du péché. Jésus donnera une démonstration de cette sagesse peu commune qui L’habitait par l’épisode mentionné ci-après.
2ème trait : la grâce de Dieu, Sa faveur reposait manifestement sur Lui. Comment se traduisait-elle ? Pas par des miracles ou certaines œuvres de puissance comme certains évangiles apocryphes aimeraient nous le faire croire. Nul doute que si cela avait été le cas, Luc, soucieux d’exactitude, n’aurait pas manqué de le souligner. On peut penser que deux choses démontraient, à ce stade de la vie de Jésus, la présence de cette grâce de Dieu sur sa vie : une certaine réussite dans ce que Jésus faisait, une inspiration spirituelle évidente. Pour tous, Dieu, de manière évidente, déjà à cette époque de Sa vie, était avec Lui !
Preuve sera donnée de ces deux réalités par l’épisode relaté de la visite de Jésus dans le temple à l’âge de 12 ans. Alors que, selon la coutume, Jésus et ses parents étaient montés à Jérusalem pour la fête de Pâque, les choses ne se déroulèrent pas sur le retour comme d’habitude. Les détails du récit rapporté par Luc sont révélateurs de quantité de traits au sujet des principaux personnages impliqués :
1. Joseph et Marie : on perçoit, dans le début du récit, le niveau de confiance qui les habitait à propos de Jésus. Alors qu’ils rentrent à Nazareth, il faudra attendre pratiquement une journée pour qu’ils s’inquiètent vraiment de savoir où se trouve réellement leur fils. Manifestement Joseph et Marie ne font pas partie de ces parents possessifs qui étouffent leurs enfants au point de ne leur laisser aucun espace de liberté. D’un autre côté, leur mésaventure nous enseigne que nous ne devons pas nous satisfaire de suppositions quant au lieu où ils sont et à la compagnie dans laquelle ils se trouvent.
Nous pouvons imaginer également l’inquiétude qui fut la leur pendant les 3 journées de recherche de leur fils. Trois jours pendant lesquels, sur le chemin, ils questionnèrent leurs amis pour savoir s’ils savaient où se trouvait Jésus, s’ils l’avaient vu. Trois jours à scruter les visages pour essayer de croiser le sien sur la route. Trois jours pendant lesquels peut-être des questions insidieuses devaient germer dans leur esprit. Jésus n’était-il pas le Fils de Dieu ? Se pouvait-il qu’Il se perde ou qu’Il lui arrive malheur ? Non ! Une telle éventualité était impossible ! Pourtant , il était introuvable !
Ces 3 jours d’angoisse sont pour Marie le prélude, l’anticipation de ce qu’elle allait vivre à la fin du parcours humain de Jésus. S’est-elle souvenue, durant les trois jours où Jésus fut dans le tombeau, de cet épisode de son enfance ? Nous ne le savons pas ! Peut-être bien après coup ! L’un comme l’autre sont là cependant pour témoigner que, quelles que soient les impressions, ce que Dieu a dit, ce à quoi Il s’est engagé, s’accomplira ! Ni la mort, ni aucun péril n’a le pouvoir de mettre en échec les desseins de Dieu sur une vie !
2. Pour ce qui concerne Jésus, on note en premier lieu le peu de cas qu’il se fait du souci qu’il doit procurer à ses parents. Y a-t-il pensé ? Comment comptait-Il agir ? Jusqu’à quand comptait-Il rester à Jérusalem : nous ne le savons. A l’ère des téléphones portables, ce qui se passe ici n’aurait pas généré l’inquiétude qu’on lit. Un coup de fil rapide aurait suffi à rassurer les parents. Mais, manifestement, ce que Jésus vit et fait à cette heure prime davantage chez lui que ce qu’en tant qu’enfant, il doit à ses parents.
Dans l’enseignement futur que Jésus donnera à Ses disciples, Il ne manquera pas de traduire en principes à appliquer la primauté qu’Il aura démontré ici du service et des obligations que l’on doit à Dieu sur ceux que l’on doit aux hommes, y compris à ses plus proches : Luc 14,26. Ce que Jésus a vécu en terme de priorité quant à Dieu et sa famille terrestre, Il nous demande de le vivre aussi en ce qui touche aux mêmes relations.
Il nous faut aussi noter en passant la débrouillardise de Jésus qui, pendant 3 jours, a su trouver les moyens de vivre. A-t-Il jeûné ? Avait-Il des provisions ? A-t-Il bénéficié d’une aide quelconque ? La relation de Jésus avec Son Père faisait de Lui un enfant confiant, sécurisé ! Croyons-nous que la relation avec Dieu est, pour nous comme pour nos enfants, le plus sûr moyen d’avancer avec confiance dans la vie ?
Jésus démontre enfin ici, dans ses dialogues avec les docteurs de la loi, la sagesse et la grâce qui, déjà, l’habitent. Jésus est la preuve vivante que la sagesse n’est pas le résultat de l’accumulation de la connaissance. Elle est plutôt le fruit de l’assimilation dans la vie et la pensée de ce que l’on a reçu et compris de Dieu, par Sa Parole : cf 1 Cor 2,6-7.13.
Après cet épisode, Jésus démontrera de deux manières à ses parents que la liberté qu’il a prise à leur égard n’était en rien de la rébellion :
- Il leur rappelle ce qu’ils devraient pourtant savoir. Jésus n’est pas un enfant comme les autres. Il est le Fils de Dieu. Il est donc tout à fait légitime, qu’à certains moments et dans certains lieux, Il s’occupe des affaires de Son Père
- Par la suite, Il leur est soumis. Jésus fait la part des choses entre ce qu’Il doit aux hommes et ce qu’Il doit à Dieu. Il ne mélange pas les deux domaines, mais Il fait preuve de la même intégrité en chacun d’eux en ce qui concerne le degré d’obéissance qu’Il doit à l’Un (Dieu), et aux autres (ici Ses parents). Que Dieu nous donne la même attitude !
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