samedi 7 novembre 2009

Chapitre 2, versets 25 à 35


Deux témoins préparés :


Après les bergers prévenus de manière surnaturelle, deux nouveaux témoins croisent le chemin de Marie et Joseph à Jérusalem :

1er témoin : Siméon :

Il faisait partie, comme Zacharie et Elisabeth (cf Luc 1,6) choisis pour être les parents de Jean, de la catégorie de gens qui, en Israël, étaient reconnus, par Dieu au moins, comme justes et pieux. A ce titre, nous dit Luc qui, par cette révélation, témoigne de la rigueur avec laquelle il a mené l’enquête « Jésus » qui est le thème de son Evangile, Siméon avait été l’objet d’un avertissement prophétique particulier de la part de Dieu : il avait été ainsi prévenu par l’Esprit de Dieu qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu de ses propres yeux le Christ attendu et annoncé par les prophètes. Cette grâce particulière dont est l’objet Siméon confirme une fois de plus que, dans l’histoire, ce sont les justes qui, toujours, sont les agents de la révélation et les maillons qui en relient le tout en une chaîne ininterrompue.

Poussé par l’Esprit qui lui avait communiqué cette révélation, Siméon se rendit au temple au moment où Marie et Joseph y entraient eux aussi avec l’enfant. Lorsque c’est l’Esprit qui conduit, nul n’est besoin de devoir nous-mêmes forcer les événements pour les amener à coïncider à ce que l’on souhaite. C’est Dieu Lui-même qui arrange les choses de manière à ce que nous n’ayons plus qu’à entrer dans ce qu’Il a préparé d’avance pour nous. Dieu ne nous fait jamais une promesse, Il ne nous donne jamais une mission sans nous fournir, jusque dans les détails, tous les moyens et les ressources nécessaires pour les accomplir.

Voyant donc Jésus, Siméon le prit des bras de Marie, bénit Dieu et exprima, aux oreilles de ses parents, les certitudes qui étaient les siennes au sujet de cet enfant. Si la preuve doit être donnée qu’il n’est pas nécessaire de faire de grands discours pour dire des choses profondes et essentielles, c’est sans nul doute à Siméon qu’en revient la palme. 4 affirmations fortes ressortent du témoignage rendu en ce lieu par Siméon :


- Siméon confirme que l’enfant Jésus est bien Celui que Dieu lui a promis de voir avant sa mort. Siméon peut désormais partir en paix : Dieu a tenu parole. Sans doute ne verra-t-il pas le Christ vivre, guérir les malades, ressusciter les morts. Il n’entendra jamais les discours qu’Il prononcera. Mais, de ses yeux, il l’a vu. Il sait que, maintenant, Il est dans le monde et que l’heure de l’accomplissement des prophéties est venu.


- Siméon témoigne qu’a travers Jésus, c’est le salut de Dieu qui est venu jusqu’aux hommes. Le thème introduit par Siméon ici à la naissance de Jésus sera aussi celui repris directement par Pierre après Sa résurrection. « Il n’y a de salut en aucun autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes par lequel nous puissions être sauvés : Actes 4,12.


- Siméon témoigne de la portée qu’aura ce salut. Il est préparé pour tous les peuples. Il sera la lumière qui éclairera toutes les nations. Prophétie d’une étonnante portée si l’on considère le personnage qu’est Siméon, juif pieux. Avant l’apôtre Pierre, qui aura besoin d’une révélation particulière pour le comprendre : Actes 10, anticipant Paul qui fera des nations le champ d’action de son apostolat : Galates 2,8, Siméon a déjà dans le début (Jésus est à peine là) la vision de la fin (vérifiable aujourd’hui). Qui d’autre que l’Esprit de Dieu peut donner une telle connaissance à un homme !


- Siméon annonce en Jésus celui qui est la gloire d’Israël. Là encore, Siméon voit au-delà de la croix, lieu de la honte, la fin dernière de ce que sera Jésus pour le peuple duquel Il est issu. Si, en partie, la première partie de la prophétie, concernant les nations, a été accomplie, cette dernière doit encore être complètement réalisée. Elle le sera au jour où, poussé dans ses extrêmes, prêt à être détruit, Israël pleurera Celui qu’ils ont percé, ouvrant ainsi toute grandes les portes de la nation à Sa royauté : Zacharie 12,10.

Après avoir béni Dieu et témoigné des certitudes qui l’habitaient au sujet de l’enfant qui était devant lui, c’est vers Marie et Joseph que Siméon se tournera pour les bénir et préciser ce que sera l’effet Jésus dans le monde et la propre vie de Marie. Sur la même ligne que la prophétie ci-dessus, Siméon fait une fois de plus ici preuve d’une clairvoyance extraordinaire. Analyse de ses 3 déclarations, certes succinctes, mais, pour l’une d’entre elle, calibrée, pourrait-on dire, au millimètre près : Jésus sera :


- pour Israël une occasion de chute et de relèvement pour plusieurs. Siméon prévient : la neutralité face à Jésus n’existera pas : soit on adhérera totalement à ce qu’Il est, et l’on fera l’expérience de la force restauratrice qui émane de Lui ; soit on le rejettera pour ce qu’Il dit être, et l’on provoquera sa propre chute. Paul, le grand héraut de Jésus-Christ, confirmera plus tard la justesse de vue de la prophétie de Siméon : 2 Cor 2,15. L’affirmation de Siméon sur l’effet Jésus nous rappelle un principe lié à la vérité. C'est le fait que la vérité est une et que la réalité ne peut se penser dans le monde que de manière binaire. Nous ne pouvons être que dans la foi ou l’incrédulité, le salut ou la perdition, la mort ou la vie, la lumière ou les ténèbres. Comme il en est de tout absolu, il n’existe pas à propos de Jésus de synthèse possible, synthèse qui serait la réunion à Son sujet d’une thèse et d’une antithèse. On adhère à Jésus tel qu’Il est où on Le rejette.


- Dans le monde un signe qui provoquera la contradiction. Si aujourd’hui on ne se bat plus dans les rues à propos de Jésus, que de batailles physiques et théologiques ont eu lieu dans le passé à Son sujet : Jésus était-il vrai homme, vrai Dieu ? Savait-il qui Il était ? Sa résurrection était-elle seulement physique ou spirituelle ? Tout cela sans compter les guerres religieuses, toutes liées de près ou d’un peu plus loin à Sa Personne : l’islam et son refus de la Tri-unité, la Réforme et sa volonté de retour au témoignage restrictif de la Parole de Dieu en matière de foi… Et aujourd’hui les nombreuses sectes, mouvements philosophiques, voire politiques qui, tous, d’une manière ou d’une autre, récupèrent Jésus pour se servir de lui comme une caution à leurs propres idées. Jésus, dans tous les siècles, est et restera jusqu’à la fin, le Rocher sur lequel chacun va buter : Esaïe 8,14, mais aussi un Roc solide pour qui prendra appui sur Lui : Esaïe 28,16.


- Pour Marie, la cause de déchirement et de souffrance intérieure la plus profonde de sa vie. Cette ambivalence dans laquelle se trouvera Marie à propos de Jésus apparaît déjà plusieurs fois dans les Evangiles dans leurs relations : Luc 2,48-49 ; Jean 2,1 à 5 ; Marc 3,31 à 35. C’est à la croix cependant que Marie connaîtra les affres du tourment les plus grands au sujet de son fils, affres qui seront suivis de la joie de la résurrection à laquelle il lui sera donnée d'être, aves Ses disciples, un témoin.  Notons ici, comme je l’ai dit ci-dessus, le précision millimétrée de la prophétie de Siméon qui, bien qu’ayant Joseph et Marie devant lui, ne s’adresse qu’à cette dernière à ce sujet. Siméon ne pouvait le savoir, mais il est fort probable que Joseph ne soit plus de ce monde au moment de la mort de Jésus. Etonnante précision et exactitude, jusque dans les moindres détails, des prophéties bibliques !



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