vendredi 19 novembre 2010

Chapitre 24, versets 13 à 35

Jésus se fait connaître à deux disciples

Alors que les femmes, présentes au tombeau dès le matin, sont déjà dans l’après drame en ce qui concerne Jésus, les disciples, pourtant informés de ce qu’elles ont vu et entendu, restent là où, la dernière fois, ils ont vu leur Maître. Dans leurs cœurs, Jésus est mort et aucune nouvelle dite par qui que ce soit, si extraordinaire soit elle, n’a le pouvoir d’ôter de leurs cœurs et de leurs esprits le poids de la désillusion. C’est dans cet état d’esprit que, partant de Jérusalem vers le village d’Emmaüs, deux d’entre eux firent la rencontre qui changea tout.

C’est alors qu’ils discutaient ensemble en chemin de ce qui, depuis plusieurs jours maintenant, occupaient totalement leurs pensées, que Jésus s’approcha pour faire route avec eux. Les deux disciples accueillirent sans problème le nouveau compagnon que « le hasard » mettait sur leur route, sans se rendre compte qui cheminait là avec eux. Nous ne savons pas pour quelles raisons les disciples ne reconnurent pas immédiatement leur maître. Il est fort probable cependant que ce qui absorbait leur esprit était alors si intense que cela les empêchait d’interpréter avec justesse la réalité qui était autour d’eux. Bien qu’organes faits pour nous rendre aptes à voir, ce ne sont pas nos yeux, mais l’esprit, et la lumière ou les ténèbres qui l’habitent, qui déterminent ce que nous sommes capables ou non de percevoir de la réalité : Luc 11,34.

Jouant l’ignorant, Jésus se laisse conter par Ses deux disciples leur version et leur perçu de Sa propre histoire. Apprenons ici de Lui quant à la nécessité de laisser parler et d’écouter tous ceux que, sur notre chemin, Dieu envoie pour nous faire part des souffrances, déceptions et désillusions qui ont jalonné leurs vies. Toujours, en toutes circonstances, c’est une nécessité, l’écoute doit précéder la parole. Il est en effet impossible d’ouvrir la voie d’une nouvelle compréhension de sa situation à une personne en détresse, si nous ne la laissons pas s’exprimer jusqu’au bout et en entier sur ce qui, à ses yeux, en constitue les causes.

Ayant raconté à Jésus leur déception, et la perplexité supplémentaire dans laquelle le témoignage rapporté par les femmes les avait mis, Celui-ci prit à Son tour la parole. Les plaçant sur le terrain de la Parole, seule base solide pour interpréter de la bonne manière tout ce que nous vivons, Jésus entreprit, dans le temps qui Lui était imparti, de revisiter de fond en comble toute l’Ecriture afin que, par ce nouvel éclairage, les disciples voient la logique de ce qui venait de se produire à Son sujet. Ce qui nous perturbe le plus, en effet, dans le désarroi dans lequel peut nous plonger notre vécu, ne sont pas les événements en eux-mêmes, mais leur illogisme apparent, l’incohérence dans laquelle ils nous plongent au regard de la conception que nous avions jusqu’alors de Dieu et de la réalité. Sachons-le : tant que le lien entre les choses que nous vivons et Dieu est perdu, il nous est impossible de trouver la paix et de vivre dans une dynamique de joie ; par contre, dès qu’il est retrouvé, les deux sentiments reviennent avec lui. Pour être efficace, le rôle du conseiller spirituel sera, à l’exemple de Celui de Jésus ici, toujours le même : partir de la Parole pour trouver en elle les lumières permettant d’interpréter avec justesse devant Dieu notre vécu. La lumière apportée, la situation, certes, n’a pas changé, mais la souffrance que celle-ci a engendrée disparaît d’elle-même.

Eclairés par Jésus, les yeux des disciples ne tarderont pas à Le reconnaître. Un seul geste, cette fois-ci, leur suffira pour, qu’avec certitude, ils sachent désormais que, oui c’est vrai, Il est bel et bien ressuscité ! C’est, avant leurs yeux, dans leurs cœurs que, cependant, par le feu que les paroles de leur Maître a allumé, la conviction s’est faite. Peu d’entre nous, aujourd’hui et dans ce monde, auront le privilège de voir Jésus de leurs propres yeux. Cela n’empêche nullement de Le côtoyer. Son Esprit et Sa Parole sont capables de nous Le rendre présents plus que s’Il était maintenant physiquement à côté de nous ! Paul le dit : nous connaissons Christ d’une autre manière que ceux qui L’ont connu dans la chair : 2 Cor 5,14. Mais, parce que cette connaissance est intérieure, nichée au plus profond de notre être, nous Le connaissons mieux !

Eclairés, persuadés, les disciples n’ont plus besoin de poursuivre vers Emmaüs. Malgré le jour déclinant, ils rebroussent chemin et repartent à Jérusalem. Une nouvelle, comme celle qu’ils viennent d’apprendre, ne peut être gardée pour soi. Il faut la partager à tous ceux en qui le drame Jésus continue à obscurcir cœur et esprit. Qu’avec eux, en notre temps, Jésus fasse de nous Ses témoins ! Soyons-en convaincus : seule la connaissance personnelle de Jésus ressuscité a le pouvoir de changer la vision personnelle qu’a chacun du monde !

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