samedi 6 novembre 2010

Chapitre 23, versets 13 à 25

Les décideurs de la mort de Jésus

Loin de produire le résultat espéré par les autorités religieuses de la nation, le passage de Jésus chez Pilate et Hérode ne fit que mettre en valeur les fausses motivations de celles-ci dans le procès qui Lui est fait. Jésus, disent de concert Pilate et Hérode, est totalement innocent des choses dont on L’accuse. Il ne se trouve en Lui rien qui mérite une quelconque condamnation, encore moins une condamnation à mort. Du coup, se retrouvent coupables, non l’accusé, mais les accusateurs.

S’il en faut un dans l’histoire, la condamnation dont écopera finalement Jésus est l’exemple même du caractère si facilement corruptible de la justice humaine. Tous les éléments sont ici réunis pour que Jésus soit acquitté. Le juge, ultime décideur, est convaincu de son innocence. Il le dit et l’atteste par trois fois au moins : le dossier à charges est vide. Il n’a rien trouvé à retenir contre Jésus. Selon la justice, il n’y a qu’une option pour conclure le dossier Jésus : un non-lieu et Sa remise en liberté sans condition. Sous la pression du nombre, et à cause de l’intérêt politique évident qu’il en tire en allant dans le sens voulu par les autorités juives, Pilate, contre sa conviction intime, tranchera contre Jésus. La suite de l’histoire montrera malheureusement que la décision prise ne profitera à personne. Une génération plus tard, l’autorité de Rome, contrainte sous la pression juive à condamner Jésus, prendra Jérusalem dans le sang et en déportera ses habitants. Le pouvoir politique contraint par le religieux finira par se retourner contre lui, comme il en sera d’ailleurs ainsi en France à la Révolution, après qu’ensemble le roi et le clergé aient organisé le massacre de la Saint-Barthélemy. Les liens de l’alliance qui unit les ennemis de Jésus, contrairement à ceux qui forge la relation de Ses amis, ne résiste pas à l’usure du temps.

La coutume romaine voulant qu’à chaque fête de Pâque le gouverneur relâche un prisonnier, celui que la foule demandait : Mat 27,15, notons enfin pour quel gain les autorités juives plaideront la condamnation de Jésus. « Vous avez renié le Saint, le Juste, leur dira Pierre plus tard, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier : Actes 3,14 » : Barabbas (nom qui signifie fils du père). Derrière le caractère abject du fait se révèle pour nous toute la beauté incompréhensible de la grâce de Dieu. Car, au fond de nous-mêmes, nous sommes tous des Barabbas, des fils du Père déchus, de la nature du meurtrier par excellence, le diable : Jean 8,44. Et nous avons tous à notre portée la possibilité de notre acquittement face à la justice de Dieu et de notre libération pour une seule raison : la mort de l’Unique Fils du Père, Jésus, à notre place ! C’est sur le fond sombre du pire des crimes que brille, dans ses plus beaux éclats, le joyau de la grâce de Dieu, expression la plus aboutie de Son amour pour nous !

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