vendredi 5 novembre 2010

Chapitre 23, versets 8 à 12

Jésus devant Hérode

Après Pilate, les dispositions de cœur d’Hérode envers Jésus pourraient à priori sembler plus favorables pour Lui. La notoriété de Jésus n’étant plus à faire, Hérode, par curiosité, se disait qu’il pouvait être intéressant de connaître cet homme singulier qui provoquait tant de remous et de controverses parmi le peuple juif. Il accueillit donc l’occasion qui lui était donnée d’une rencontre personnelle avec Jésus comme une opportunité de juger par lui-même de ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui un phénomène de société.

La déception de Hérode fut à la hauteur de son attente. Comme Pilate, il fit l’expérience dans un autre domaine que ce que Jésus incarne n’entre pas dans les catégories par lesquelles les hommes aiment classer leurs semblables. De même que Jésus n’est pas un roi comme les autres rois de ce monde, il n’est pas non plus un phénomène de foire, une bête de spectacle, une sorte de super magicien ou un faiseur de miracles. Les miracles que Jésus a fait, et qui étaient à la base de ce qui façonna Sa notoriété publique, n’avaient pas pour objet de séduire les hommes pour les gagner à Lui. Ils étaient, montrent les Evangiles, des signes indicateurs de ce qu’Il était. Ils étaient à la fois les porteurs d’un message, la manifestation concrète de la véracité de ce que Jésus affirmait être, et les moyens que Dieu utilisait pour incarner la grâce et l’amour dont Il voulait nous faire part par Son Fils au point où nos sens pouvaient les percevoir : 1 Jean 1,1-2. Le souhait d’Hérode de voir Jésus opérer un miracle sous ses yeux ne pouvant atteindre ces buts, le potentat en sera, à son grand dépit, privé.

Outre ce constat, le refus de Jésus de répondre à l’attente d’Hérode est riche d’enseignements pour nous. Alors que, face à Pilate, que Son procès gênait, Il fut assez prolixe, Jésus fait, en apparence, face à Hérode qui semble ouvert et bien disposé envers Lui, l’inverse de ce qu’il faudrait. L’attitude de Jésus paraît presque suicidaire : d’une part, Il ne fait rien face à Pilate pour relativiser les accusations dont Il est l’objet, d’autre part, Il choisit volontairement de décevoir Hérode qui manifestait à Son égard une attitude réceptive. Combien nous avons à apprendre ici de la liberté de Jésus. Cette liberté a une source : l’allégeance totale, unique, exclusive du Fils au Père, allégeance qui, seule, montre Jésus, rend capable de rester fidèle dans ce monde à la vérité qu’on incarne sans qu’aucune pression, fût-ce au prix du sacrifice de notre vie, ne puisse nous amener au compromis. Comme Il l’aura été toute sa vie, Jésus se montre, à l’heure la plus difficile, exemplaire dans Sa conduite. Sachons-le : les deux réalités ne vont pas l’une sans l’autre. On ne peut faire preuve de résistance à la séduction sous la pression que si, dans la vie courante, sans pression, on fait le choix constant de la fidélité à la vérité de ce que l’on est en Dieu. ! Que Dieu forge en nous la personnalité consistante qu’Il cherche à bâtir au travers des multiples tests auxquels Il nous expose !

L’entretien de Jésus avec Hérode se termine de manière curieuse. D’ennemis qu’ils étaient, Pilate et Hérode deviennent amis. L’amitié, qu’elle se bâtisse sur de justes causes ou pas, est toujours faite du même ingrédient : la révélation d’une similitude de points de vue ou d’une convergence d’intérêts qui rapproche. Ce rapprochement soudain d’Hérode et de Pilate, suite à leur rencontre personnelle avec Jésus, est parlant. Il témoigne du fait que, quoi que ce soit que l’on ait comme position face à Jésus, la confrontation avec Lui bouge inévitablement les lignes. Jésus rapproche toujours les uns des autres : ceux qui choisissent d’être Ses ennemis deviennent amis, ceux qui choisissent d’être Ses amis ne sont plus ennemis. Béni soit Dieu pour la grande famille des amis de Jésus !

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