Colère de Jésus dans le temple
Si les causes de la tristesse qu’éprouve Jésus en voyant Jérusalem sont multiples, nul doute que ce qui se passait dans le temple y est pour une bonne part. Aussi, après les pleurs vient la colère. Autant que la bonté et la miséricorde, la colère, souligne la Bible, fait partie des éléments de la personnalité de Dieu. Elle en est même, par le caractère entier de l’amour que Dieu porte sur les choses et sur les êtres, une nécessité, comme son verso obligé.
Bien que violente dans son expression, la colère de Jésus (comme celle de Dieu) ne dépasse pas le cadre de Son amour. Après la parole, les prophètes, les nombreux avertissements donnés, elle peut être le moyen que Dieu utilise, en dernier recours, pour que le peuple de Dieu prenne la mesure de ce qui Lui déplaît et juge, éjecte hors des murs de Son temple ce qui n’a pas à s’y trouver. Comprenons bien que notre Dieu est un Dieu entier : entier dans Son amour pour nous, dans l’offre et l’application de Son pardon, mais entier aussi dans la place qu’Il désire occuper dans Sa maison, Son temple. Or, cette maison qui est ici à Jérusalem, est aussi l’Eglise ou notre propre être : 1 Cor 6,19 ; Ephés 2,19 à 21. Dieu, montre Jésus, ne laissera pas indéfiniment se développer dans Son temple des pratiques contraires à Sa nature. Vient le moment où, après avoir patienté, Il agira, certes avec amour dans un objectif salutaire, mais aussi avec fermeté, sans concession, exigeant que des mesures entières et radicales soient prises à l’encontre de ce qui L’attriste et Le fâche au milieu de nous !
Si la colère de Jésus est un puissant témoignage du caractère entier de Dieu, elle l’est aussi de l’insensibilité dans laquelle le compromis plonge ses victimes. La colère de Dieu est le dernier recours salutaire qu’Il utilise alors pour nous réveiller, c’est-à-dire nous ramener à Sa raison. En effet, bien qu’au service de Dieu, notre conscience n’est pas un indicateur fiable de ce qui est juste et approuvé ou non par Lui : 1 Cor 4,4. Gagnée par les arguments de la chair qui, au sujet du compromis, prêchent en faveur « de la voie de l’équilibre et de la raison », le tranchant de la conscience finit par s’émousser. Elle perd alors, par les reproches qu’elle fait et la douleur qu’elle occasionne à l’âme, son rôle vital. Ne pouvant plus remplir cette mission de garde-fou, la conscience devenue muette oblige Dieu à l’utilisation du dernier moyen par lequel Sa parole se fera de nouveau entendre : le fouet de la colère.
Malheureusement, la réaction espérée ici par Jésus n’aura pas lieu. Au lieu d’être repris et saisi par la colère de Jésus, les responsables spirituels du peuple, à l’image du Pharaon face à Moïse : cf Exode 8,15, s’endurcissent. A la place de se repentir, ils prennent la décision la plus insensée et la plus grave qui soit : éliminer Jésus. Se faisant, leur hostilité envers Jésus atteint un point de non-retour.
Que Dieu nous garde de les imiter dans notre folie. Que nos cœurs soient attentifs à la tristesse qu’éprouve Son Esprit dans nos cœurs à cause du péché de peur que, faisant la sourde oreille aujourd’hui, nous soyons l’objet de Son châtiment demain !
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