mardi 7 septembre 2010

Chapitre 19, versets 41 à 44

Jésus pleure sur Jérusalem :


Jérusalem ! Nulle autre ville, c’est certain, n’occupe et ne préoccupe autant le cœur et les pensées de Dieu qu’elle ! Dieu, certes, dit la Bible, est présent partout et n’habite pas dans des maisons faites de main d’homme : cf 1 Rois 8,27, ni ne se tient à un endroit géographique précis. Pourtant, lorsqu’Il voulut se faire ici-bas un lieu de résidence, Ses yeux, dit la même Bible, se portèrent sur Sion, la colline de Jérusalem : Psaume 48,2 ; Exode 15,17. Aussi les hommes pieux et les pèlerins qui voulaient rencontre Dieu et Lui rendre le culte, l’honneur et la gloire qui Lui sont dûs, n’avaient qu’un désir : se rendre à Jérusalem : Ps 116,17 à 19 ; 122,1 à 5. C’est là aussi qu’un jour Dieu entendra et exaucera la prière de tous les peuples qui, à Jérusalem, se tiendront devant Lui pour Le servir : Ps 102,20 à 23. L’importance qu’a Jérusalem au cœur de Dieu se retrouve dans les paroles de Jésus à son sujet. Pour exemple fortuit, une parole de son célèbre sermon sur la montagne : condamnant le serment comme moyen d’attester la vérité, Jésus interdit à Ses disciples de jurer sur le ciel, la terre, les plus grandes œuvres de la création de Dieu, ou, 3ème exemple, Jérusalem, la ville du grand Roi : Matthieu 5,33 à 37. Seule cité citée, Jérusalem est ici le témoin de la haute importance qu’elle a aux yeux du Fils de Dieu !

Pour l’heure, tel n’est pas le cas ! Et si, plus que tout autre, Jésus aime Jérusalem, c’est avec larmes que, contemplant la ville au détour d’un chemin, Il s’apprête à en franchir l’entrée. Deux sujets, montrent les Evangiles, provoquèrent la tristesse de Jésus au point de Le faire pleurer. Le premier est la mort de son ami Lazare : Jean 13,35, le second sera ici la vue de la ville sainte, capitale d’Israël ! La même émotion qui saisit Jésus face au cadavre de Son ami Le saisit ici face à vue de la ville de Dieu, objet de tant d’affection et de promesses de Sa part ! Les deux émotions se ressemblent, mais se distinguent aussi. Car si les pleurs de Jésus pour Lazare étaient dûs à un état physique visible, palpable (le cadavre de Lazare),  les pleurs sur Jérusalem avaient pour cause, l'état spirituel moribond de la nation, un état que seuls les yeux du coeur et de l'esprit de Jésus voyaient.
Car Jésus le dit : ce qui attend Jérusalem dans un proche avenir est la même chose que ce qui frappa subitement Son ami : la mort. Ce qui rend cependant Jésus si triste est que, contrairement à Lazare qui ne pouvait éviter ce qui lui arriva, Jérusalem avait entre ses mains la paix et le bonheur qui, depuis, lui fait tant défaut. En rejetant Jésus au lieu de L’accueillir comme Son Messie, en le mettant sur une croix hors de sa porte : Hébr 13,11 à 13, Jérusalem a laissé passer son heure. Une génération suffira pour que, conformément à la prophétie de Jésus, elle en récolte les conséquences tragiques et douloureuses. Conquise par les romains, le temple et la ville seront détruits et le peuple emporté dans un long exil qui ne s’achèvera que près de 19 siècles plus tard.

Les pleurs de Jésus sur Jérusalem nous enseignent qu’il y a pour chaque ville, chaque pays, mais aussi pour chaque être, des heures cruciales au cours desquelles se décide l’avenir. La Réforme en fut une pour la France qui, l’ayant rejeté au prix du sang de nombreux martyrs de la foi, s’est ensuite enfoncée dans un cycle de conflits et de guerres continuelles. La question se pose pour chacun de nous : quels sont les sentiments qui agitent le cœur de Jésus en nous voyant ? Pleure-t-Il, comme Il le fait ici, la perte des nombreuses occasions offertes par la grâce de Dieu pour notre paix ? Ou peut-Il se réjouir de l’accueil empressé qu’Il trouve pour Lui dans nos cœurs ? De la réponse à ces questions dépend de quoi sera fait notre avenir !

Pour conclure, notons que les pleurs de Jésus peuvent avoir deux suites : une heureuse, comme celle de Lazare, une terrible comme celle de Jérusalem. Les pleurs de Jésus sont ont une portée incomparable. Pour ceux qui en sont l’objet, ils seront synonymes de pleurs de joie ou de larmes de désolation. Pardon, ô Dieu, pour tout ce qui peut être source de tristesse pour Toi dans ma vie !

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