jeudi 19 août 2010

Chapitre 18, versets 18 à 23

Jésus et le chef riche

Si Jésus a souvent eu sur son chemin des hommes fourbes, hypocrites, Il a aussi croisé de temps en temps des chercheurs authentiques de réponses aux questions qu’il se posait. Tel nous paraît ce chef qui L’aborde et que, précise Marc, Jésus aima : Marc 10,21.

La question posée par ce chef ayant une certaine tournure, c’est en fonction de son contenu que Jésus répondra à celui-ci pour l’amener à l’essentiel. Jésus ne fait pas avec lui l’erreur que nous commettons trop souvent. Pressé de présenter ce que nous considérons comme le cœur du message que nous voulons transmettre, nous ne prenons souvent pas le temps d’écouter réellement celui qui se trouve en face de nous. Notre but est de l’amener à comprendre qu’il a besoin de Christ et, pensons-nous, peu importe ce qu’il croit ou a cru jusqu’à ce jour. Faux, montre Jésus ! On ne peut accrocher un wagon à un train si on ne prête pas attention à l’endroit où se trouve le crochet qui le permettra. Il en est de même pour l’Evangile. Réponse à toutes les questions d’ordre spirituel que l’homme se pose, l’Evangile ne paraîtra avoir un sens pour celui qui l’entend que si celui qui l’annonce l’accroche à l’endroit où la pensée de l’auditeur permet un lien avec celui-ci. Apprenons donc, comme Jésus, avant de parler, d’écouter ce que nous dit notre interlocuteur. Sa croyance identifiée, il nous sera beaucoup plus aisé d’entrer par la porte qu’il a lui-même ouverte pour lui faire comprendre notre message !

Deus point particuliers ont retenu l’attention de Jésus dans la question posée par le chef :

1er point : le nom sous lequel ce chef l’a interpellé : bon maître. Jésus attire son attention sur le vocabulaire qu’il emploie. Réalise-t-il vraiment ce qu’il dit ici ? Car qui, autre que Dieu, peut être qualifié de bon ? Si Jésus, homme, est bon, soit Il est Dieu, soit Il faut l’appeler autrement. Remarquons l’intelligence de Jésus qui fait réfléchir l’homme riche sur les mots qu’il emploie. Trop souvent, nos interlocuteurs utilisent des termes auxquels ils n’ont pas réfléchi jusqu’au bout. En les incitant à le faire, on les aide déjà à trouver eux-mêmes les contradictions à leur propre pensée !

2ème point : le chef préoccupé par ce qu’il doit faire pour hériter la vie éternelle, Jésus lui cite intentionnellement cinq des exigences de la loi liées à la relation avec le prochain (la 2ème table) : les exigences qui ont trait au comportement. Pour celui qui veut faire, le message de la foi comme seul moyen d’accéder au salut ne convient pas. Il lui faut d’abord découvrir son échec sur le terrain sur lequel il se trouve, le terrain des exigences morales qu’ordonne la loi.

Face aux commandements cités, le chef l’atteste : se regardant dans la glace, il n’a rien duquel il devrait rougir à ce sujet. Dès sa jeunesse, il a fait et obéi à la loi dans ces domaines. Notons que, contrairement peut-être à ce que nous aurions fait, Jésus ne met pas en doute les prétentions du chef. S’il devait être attribué une note à celui-ci, il aurait bien pour l’instant 5/10 en ce qui concerne l’obéissance à la loi. Evidemment, la note ne suffit pas. Jésus va donc poursuivre en lui montrant ce qu’il lui faut faire, puisque c’est là sa question, pour avoir 10/10. Une seule chose, lui dit Jésus : détrôner l’idole de la richesse qui siège comme dieu dans le sanctuaire de son cœur pour y mettre Jésus en devenant Son disciple.

La note du riche, pourtant éliminatoire, restera à 5/10. Sans un mot, le cœur triste par l’exigence trop forte demandée par le maître, il laissera là Jésus et s’en retournera comme il est venu. Outre le caractère regrettable de la conclusion de la rencontre entre Jésus et cet homme, l’histoire nous enseigne un point important quant aux dispositions de cœur qui font qu’un homme entre ou pas dans le salut que Dieu lui offre. Ce point est, qu’en ce domaine, la seule sincérité ne suffit pas ! La vérité seule, refusée ou acceptée, décide de notre sort final. Brisée sur l’écueil de la vérité, la sincérité laisse celui qui trébuche sur elle au même endroit que là où se trouvent menteurs et hypocrites : en-dehors du chemin du salut ! Qu’il est infiniment triste d’être sincèrement perdu !

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