vendredi 6 août 2010

Chapitre 16, versets 19 à 31 (3)

1ère réponse d’Abraham à la prière du riche :

Le riche ayant prié Abraham, Jésus le fait répondre à la demande pressante de compassion que celui-ci lui a adressé. Si un tel dialogue a lieu dans l’histoire que Jésus raconte, nous ne devons pas penser qu’il existe en réalité. Ce dialogue existe pour qu’une fois pour toutes, morts comme vivants, nous sachions et comprenions pour quelles raisons la rétribution qui attend les perdus est ce qu’elle est : une souffrance à la fois intense et irréversible.

La réponse d’Abraham à la prière du riche tient en deux points :

- le 1er est une justification de la raison de la souffrance que le riche éprouve. Abraham renvoie le riche à ce qu’a été sa vie ici-bas et aux choix qui l’ont présidée. Il lui explique ainsi qu’une loi unique préside à notre destinée : notre éternité ne sera pas quelque chose de neuf, mais la récolte, la moisson de ce qu’ici-bas, nous aurons semé. Si toute notre vie sur terre était centrée sur le fait d’y trouver ici et maintenant la satisfaction, c’est ici et maintenant que nous la connaîtrons. Le riche ne doit donc pas s’étonner de ne rien recevoir ou récolter dans l’au-delà : il n’a rien semé, ni préparé dans ce but. Par le rappel au souvenir de ce qu’a été la vie du riche, Jésus nous révèle aussi ce qui sera la principale cause de tourments des damnés : la mémoire de leurs fautes et de leurs choix. Si Dieu, par Sa grâce, ne se souvient plus de nos péchés, les damnés, quant à eux, ne les oublieront jamais !

- Le second est une mise au point. Aussi ardente soit la prière du riche dans le séjour des morts, il est impossible à Lazare d’y répondre. La situation du riche comme celle de Lazare, dans les lieux où il se trouve, est définitivement fixée. La séparation qui a existé du vivant des deux, entre le monde dans lequel vivait le riche et celui dans lequel vivait Lazare, est définitivement entérinée. Quand bien même il le désirerait, Lazare ne pourrait porter secours au riche, et le riche quitter son lieu de tourment. Inutiles sont tous les efforts entrepris de la terre pour changer la condition de ceux qui, avant nous, sont partis vers l’au-delà : il est, dit l’Ecriture, réservé aux hommes de mourir une seule fois après quoi vient le jugement : Hébreux 9,27.

Suite et fin du dialogue :

Réalisant le malheur qui le frappe et dont, ici-bas, il n’avait pas eu, selon lui, assez conscience, le riche adresse une seconde demande à Abraham pour les 5 frères qui lui restent afin, qu’au moins, eux ne viennent pas le rejoindre dans ce lieu de tourments. Etonnant de voir comment, à la lumière de l’éternité, les vraies priorités s’ordonnent. Alors qu’ici-bas il ne se souciait aucunement de son âme, voilà soudain que le riche se découvre dans l’au-delà une mission d’évangéliste, nous révélant par là même, si l’on devait établir un ordre de priorité, quelle est l’activité le plus urgente à laquelle les hommes devraient sur terre se donner.

Comme la précédente, la requête du riche, qui était que Lazare soit envoyé du ciel pour témoigner à ses frères de l’urgence pour eux de se préparer à l’éternité, n’est pas reçue. Si ici-bas, toutes nos prières peuvent être entendues, Jésus montre ici qu’aucune de celles que pourront adresser les damnés ne le sera. C’est avant notre mort qu’il nous faut prier et demander à Dieu d’exercer Sa grâce pour nos vies ou celles des autres. Après il est trop tard !

La raison du refus de l’exaucement de la demande du riche n’est cependant pas qu’affaire de principe. Elle tient à une réalité : c’est le fait que les frères du riche ont, selon Abraham, déjà à leur disposition tout ce qui leur est nécessaire pour savoir ce qu’il en est pour leur avenir éternel. Car eux aussi sont, comme le riche, des enfants d’Abraham, des juifs, peuple qui, depuis toujours, est au bénéfice de la Révélation de Dieu, du témoignage de la Loi et des Prophètes : cf Rom 3,1-2 ; 9,4-5. Abraham l’atteste avec une totale certitude : s’ils n’écoutent pas le témoignage que Dieu a rendu de Lui-même dans Sa Parole, témoignage qui a traversé les siècles, ils ne se laisseront pas davantage persuader quand bien même quelqu’un reviendrait des morts pour leur parler !

Conclusion :

A la lumière de la fin du dialogue fictif que Jésus a établi entre Abraham et le riche, deux conclusions s’imposent à nous, croyants :

- la 1ère, déjà soulignée, est que rien n’est plus urgent pour nous dans ce monde que le fait d’être des évangélistes, des témoins actifs de la Bonne Nouvelle. S’il y a une chose que le riche aurait aimé faire, si la possibilité lui était donné de revenir sur terre, c’est de s’acquitter de cette mission auprès des vivants. Croyons bien aujourd’hui que si un Gainsbourg ou un Coluche revenaient ici-bas, ils ne nous parleraient avec insistance que d’une seule chose : l’urgence de se réconcilier avec Dieu !

- la seconde est que la Bible, la Parole de Dieu, est le moyen par excellence que Dieu nous a donné pour croire à la Bonne Nouvelle. La foi, dira Paul, vient de ce que l’on entend et ce que l’on entend de la parole du Christ : Rom 10,17.

Allons donc et, par la force que Dieu nous donne, témoignons ! Nous ne serons jamais plus au centre de la volonté de Dieu qu’en faisant cela !

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