mardi 3 août 2010

Chapitre 16, versets 14 à 18

Loi et grâce


A l’écoute de l’enseignement de Jésus sur le rapport que doivent avoir Ses disciples avec l’argent, les pharisiens, dont l’un des péchés était de l’aimer, se mirent à tourner le Maître en dérision. Jésus saisit l’occasion de cette confrontation pour étendre l’enseignement qu’Il venait de donner à une question primordiale : la conception que l’on doit avoir de la place de la loi dans le cadre nouveau de la grâce qu’Il est venu inaugurer par l’Evangile.

Le sujet étant d’importance, Jésus ne pouvait le traiter sans que les pharisiens soient un tant soit peu prêts à L’écouter. Aussi commence-t-Il à l’aborder en les reprenant pour leur attitude sarcastique envers Lui. Il leur rappelle, à eux qui se veulent les champions de l’observance de la loi, que ce n’est pas sur la base des apparences que Dieu juge les hommes, mais sur ce qui se trouve effectivement dans leurs cœurs en termes de vérité de justice, de vérité ou d’honnêteté. S’ils prétendent craindre Dieu et Le vénérer, les pharisiens devraient apprendre à faire preuve de davantage de modestie et d’humilité. Ces choses dites, Jésus peut passer au sujet clé qui Le préoccupe.

L’objectif de Jésus dans Son propos sur la place de la loi dans le cadre de l’ère de la grâce est clair : Il veut prévenir. Confronté d’une part aux pharisiens, qui L’accusent de se faire trop facilement l’ami des pécheurs et des gens de mauvaise vie, d’autre part à la foule, qui ne cesse de Le presser pour recevoir de Lui quelque grâce, Jésus pourrait donner l’impression fausse que, à cause de la grâce dont Il est le porteur, la loi soit désormais caduque. Face aux pharisiens qui, à raison, plaçaient la loi au centre de leur relation avec Dieu et aux gens de mauvaise vie qui, à tort, seraient tentés de passer outre ses exigences pour forcer avec violence leur entrée dans le royaume de Dieu, il Lui est nécessaire de préciser les choses.

Jésus revient donc à Jean pour expliquer Son propos. Si, avec Jean, la seule condition exigée pour entrer dans le royaume de Dieu est la repentance, pour autant, précise Jésus, la loi n’a rien perdu de son actualité. Car le but de la repentance est de donner aux pécheurs l’accès à la grâce de Dieu, et le but de la grâce est d’amener le pécheur à vivre désormais selon l’esprit et les critères de la loi. La grâce de Dieu ne nous est pas uniquement donnée pour le pardon de nos fautes passées. Elle a comme objet ultime de nous insuffler la force de vivre à la hauteur des exigences que nous n’avons pu suivre sans elle. Ce serait donc se méprendre, dit en quelque sorte Jésus, de penser que, parce qu’Il est venu apporter aux hommes la grâce de Dieu, les exigences de la loi ne soient plus le niveau auquel Dieu désire que les hommes se réfèrent pour leur conduite. La loi est toujours en vigueur sous la grâce et, pour exemple, Jésus rappelle que les critères qui définissent ce qu’est un adultère aux yeux de Dieu restent les mêmes !

Le débat, ouvert ici par Jésus, ne manquera pas, par la suite, de faire couler beaucoup d’encre, entre autres, l’encre de plusieurs épîtres qui, dans le Nouveau Testament, traitent du sujet : Galates, Romains, mais aussi Jacques… Ce débat montre le danger du déséquilibre auquel nous sommes constamment exposés entre laxisme et légalisme. Seule une vie sous la direction de l’Esprit de Dieu nous garde des excès de l’un et de l’autre.

Que Dieu nous garde de faire de la grâce un prétexte pour vivre selon la chair. Qu’Il nous garde en même temps de juger trop rapidement quiconque ne semble pas, dans les apparences, s’aligner à nos références. C’est dans notre cœur d’abord que nous devons sanctifier notre Seigneur : 1 Pier 3,15.

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