Interrogatoire de Jésus devant le sanhédrin
Ayant donné au Père son oui pour boire la coupe de souffrance liée à l’expiation du péché et l’œuvre de salut du monde, Jésus n’offrit, à partir du moment où Il fut fait prisonnier, ni résistance, ni contestation aux mauvais traitements qui Lui furent infligés. Passif comme l’agneau qu’on mène à la boucherie : Esaïe 53,7, bien que Fils de Dieu, Jésus laisse Ses gardiens déchaînés Le tondre de Sa dignité. Ni respect pour Sa personne, ni reconnaissance à la présomption d’innocence à laquelle a droit tout justifiable ne Lui sont reconnus. Avant même Son procès, qui doit établir la cause de Sa condamnation, Jésus est traité comme un usurpateur. Les brutes qui s’occupent de Lui à cette heure ne font que démontrer ce que Dieu ne cesse de dire de l’homme naturel livré à lui-même, sans crainte d’une réprobation : un être capable des pires abjections et violences gratuites, contaminé dans toutes les parties de son être par le mal : Rom 3,10 à 18.
Avec le procès, nous entrons dans ce qui constitue le cœur du délit reproché à Jésus : Sa prétention à se présenter comme le Christ promis dans les Ecritures, le Fils du Dieu vivant ! Sommé de se justifier à ce sujet, Jésus ne répondra ni par l’affirmative, ni par la négative. Bien que ne niant rien, Il laissera Ses juges prononcer eux-mêmes le verdict qui Le concerne. L’ambiguïté des réponses de Jésus n’a ici rien de troublant. Sa vie entière et toutes les œuvres qu’Il a pratiqué depuis Son entrée dans le ministère après le baptême de Jean, témoignent avec force de ce qu’Il est. Si Ses juges n’ont pas trouvé jusque là d’évidences suffisantes pour reconnaître qui Il est, sans pour autant en trouver pour le nier, rien ne peut désormais y faire. Jésus sera donc condamné pour avoir osé prétendre qu'Il est le Fils de Dieu, ce qu’Il était réellement ! Il sera condamné sans qu’aucune preuve ne pourra être apportée du caractère usurpatoire de cette affirmation, le doute subsistant donc jusqu’au bout dans la tête de Ses juges.
Outre le caractère unique et arbitraire du jugement rendu ici, la façon dont Jésus se comporte est un exemple pour nous. Il nous montre que lorsque la mauvaise foi siège sur le trône de la justice, il n’est ni nécessaire, ni utile d’étayer sa défense. Il nous suffit, comme Jésus l’a dit, de dire ce qui sera de nous devant Dieu. Plus que des arguments, c’est notre assurance et notre espérance qui plaident le mieux en notre faveur : cf Actes 4,13. Rappelons-nous en en toutes circonstances : c’est dans la vérité seule que se trouve la puissance de Dieu !